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Eau de Paris
L'eau des Parisiens passée aux UV

Mots clés : Eau de Paris, Joinville, Orly, traitement aux ultraviolets, UV, Degrémont, Aquaray®H20
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Dossier de
Martine LE BEC
  
June 2009
Index du dossier
1. Des réacteurs UV à Joinville et Orly
2. La moitié de l'eau potable de Paris

JOINVILLE + ORLY
La moitié de l'eau potable de Paris

 

La moitié de l’eau potable consommée à Paris provient des usines de traitement des eaux
de rivière situées sur les communes de Joinville et d’Orly. Ces usines traitent respectivement l’eau de Marne et l’eau de Seine. Chacune des deux usines dispose d’une capacité de production de
300 000 m3 par jour, pour une production moyenne de 130 000 m3.

Ces usines traitent l’eau en deux étapes :

Une clarification – Après un dégrillage et un tamisage de l’eau dite "brute", la clarification sur des bassins à l’air libre, permet de débarrasser l’eau de toutes les particules présentes, aussi petites soient-elles. À l’issue de cette étape, l’eau est propre mais non potable.

Un affinage – Dans un second temps, l’affinage se fait en milieu fermé pour préserver l’eau clarifiée de toute altération. Au cours de cette étape, l’ozone ajouté à l’eau permet de transformer les molécules non biodégradables en matière bio-dégradable et de tuer les micro-organismes dangereux pour l’homme. L’ozone est un désinfectant bactéricide, virucide. Puis l’eau est filtrée dans un bassin sur du charbon actif en grains –CAG. Le CAG retient les derniers micros polluants, capte les goûts et les odeurs.

Une désinfection supplémentaire aux ultraviolets placée en aval de la filtration sur charbon actif, permet de prémunir les consommateurs contre les risques sanitaires liés à la présence éventuelle de parasites, garantissant une eau potable.

De l’eau de Javel est ajoutée pour protéger l’eau pendant son transport de l’usine de traitement, en au robinet de l’usager passant par les réservoirs.

Joinville, au cœur du système d'alimentation de Paris

Première usine de traitement des eaux de rivière – Dès les années 1880, face à l’accroissement des besoins en eau des Parisiens, l’idée longtemps écartée de traiter les eaux de rivière est adoptée par le Conseil de Paris. C’est ainsi que l’usine dit de Saint-Maur à l’époque, jusque-là dédiée à l’alimentation des lacs et rivières du bois de Vincennes en eau de Marne, devient la première usine de traitement d’eau de rivière.

L’usine est mise en service en 1896 avec une capacité de production de 65 000 m3 par jour. L’usine est conçue selon le principe de la filtration lente, qui reproduit l’épuration naturelle par le sol grâce à des bassins filtrants remplis de sable de Loire. Dotée d’un laboratoire d’analyses et de recherche, l’usine expérimente de nouveaux traitements de désinfection, telle l’ozonation, mise en oeuvre dans la filière dès 1900. À l’issue de la première guerre mondiale, la filière de Saint-Maur est complétée par ajout d’eau de javel en fin de traitement pour préserver l’eau pendant son transport jusqu’au réservoir de Ménilmontant où elle est stockée avant d’être distribuée dans les arrondissements de l’est parisien.

1993-1998 une modernisation nécessaire – Sa filière a ainsi été complétée par un étage d’affinage de l’eau après clarification et par une étape préliminaire de flottation permettant de faire face aux crues algales de la Marne. La rénovation s’est effectuée autour de la filtration biologique lente : reproduisant le processus naturel de purification de l’eau, cette technique consiste à filtrer l’eau sur une couche épaisse de sable, à une très faible vitesse, éliminant les micropolluants et les micro-organismes pathogènes. La filtration lente est en effet un traitement souple, qui permet de varier les quantités d’eau à produire en fonction des besoins, mais aussi d’adapter son traitement aux pollutions de la ressource. Le choix d’une filière de traitement biologique permet d’économiser 90 % des produits chimiques qui seraient mis en oeuvre dans une filière physicochimique, dite à filtration rapide.

Désormais, le traitement est complété par une désinfection aux ultraviolets. Ainsi, l’eau est rendue potable sans que soit modifiée sa composition minéralogique.

Alimenter l’est parisien – L’usine de Joinville alimente l’est parisien à partir des réservoirs de Ménilmontant et des Lilas. L’eau est ainsi distribuée dans les 19e et 20e arrondissement et pour partie dans les 10e, 11e, 12e et 18e arrondissements. 

 

EAU DE PARIS
Depuis 20 ans, Eau de Paris assure l’alimentation en eau de la capitale à partir d’eaux souterraines captées dans les régions de Sens, Provins, Fontainebleau, Montreuil-sur-Eure et Verneuil-sur-Avre et d’eaux de rivière prélevée en Marne et en Seine avant d’être traitées.

Société d’économie mixte de la Ville de Paris, chargée de l’approvisionnement en eau de Paris,
Eau de Paris est devenue depuis le 1er mai dernier une régie municipale. Au 1er janvier 2010, elle deviendra l’opérateur public unique de l’eau à Paris, étant à la fois responsable de la production et de la distribution de l’eau à Paris. D’ores et déjà, elle a intégré une équipe de 55 salariés issus du CRECEP – Centre de recherche d'expertise et de controle des eaux de paris, afin de former un grand laboratoire d’analyses, d’études et de recherches.

Chiffres

3 usines de traitement d’eau de surface : Ivry, Orly et Joinville
102 zones de captage des eaux souterraines
470 km d’aqueducs
4 usines de traitement des eaux souterraines : Sorques, Longueville, Saint-Cloud et l’Hay-les-Roses
5 réservoirs principaux
Un Centre de commande et de contrôle de l’eau de Paris
Un Laboratoire d’Analyses, d’Études et de Recherches
Une équipe de 621 personnes

 

L’unité Seine-Marne – L’unité Seine-Marne regroupe l’ensemble des ouvrages implantés en Val-de-Marne, qui concourent à la production de l’eau de Paris. L’Unité s’est ainsi organisé en deux pôles : Ivry-Joinville et Orly-L’Haÿ-Les-Roses. Le premier pôle couvre l’alimentation en
eau de l’est parisien, le second, le sud et l’ouest. Une équipe 117 personnes assure
actuellement l’exploitation de ces installation, qui regroupent  4 usines de traitement d’eau potable : Ivry, Orly pour la potabilisation de l’eau de Seine ; Joinville pour la potabilisation de l’eau de Marne ; L’Haÿ-les-Roses pour la potabilisation des eaux souterraines captées dans la région de Sens et acheminées jusqu’à Paris par l’aqueduc de la Vanne ; plus le réservoir de l’Haÿ-les-Roses qui stocke les eaux produites par les usines d’Orly et de l’Hay-les-Roses.

Eau de Paris
Animation D'où vient l'eau de Paris