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Amazonie
Le village de Raoni, oasis préservée de la destruction

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
07/05/2025

Dès que l'on franchit la limite du territoire indigène Capoto-Jarina, le paysage change radicalement : les champs voués à la monoculture laissent place à la végétation luxuriante de la forêt amazonienne. Le cacique Raoni Metuktire est ici chez lui. Le leader autochtone le plus influent du Brésil, célèbre dans le monde entier, mène depuis des décennies son combat pour la préservation de l'Amazonie. Sur les bords du Xingu, un important affluent de l'Amazone, se dresse Metuktire, un village de 400 habitants aux maisons de paille disposées en cercle. Raoni a longtemps vécu dans l'une d'elles avant de s'installer à Peixoto de Azevedo, une ville située dans le même État, le Mato Grosso (centre-ouest), pour des raisons de santé.

Seulement 0,15 % du Capoto-Jarina, où vivent environ 1 600 personnes, a été touché par la déforestation entre 2008 et 2024, selon les données officielles, qui montrent une dévastation de plus en plus importante dans d'autres terres autochtones au Brésil. Et ce grâce à deux stratégies : des patrouilles régulières pour empêcher les intrusions et la sensibilisation des jeunes afin d'éviter qu'ils ne cèdent à l'appât du gain lié aux délits environnementaux. La terre Capoto-Jarina a été reconnue par le gouvernement brésilien en 1984, Raoni ayant fait céder le régime militaire (1964-1985) en prenant en otage des fonctionnaires. Depuis, ces terres qui s'étendent sur une superficie équivalente à quatre fois Sao Paulo, la plus grande mégapole d'Amérique latine, sont des zones protégées sous la responsabilité de l'État. Selon une étude de l'ONG Institut socio-environnemental, les territoires autochtones n'ont perdu que 2 % de leur végétation autochtone, contre près de 30 % sur les autres terres ne bénéficiant pas du même niveau de protection. Raoni réclame aujourd'hui la démarcation de nouveaux territoires autochtones, et leur véritable protection.

Radio-Canada