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Fleuve Saint-Laurent |
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Dossier de la rédaction de H2o   |
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12/06/2025 | |
Les chercheurs ont toutefois constaté un léger refroidissement en eaux profondes pour la première fois en 12 ans. Conséquence de cette hausse des températures, le golfe a connu son 7ème hiver avec le plus faible couvert de glace de mer – où la glace couvre moins du quart de la superficie – depuis 1969. Cette absence de banquise nuit à la reproduction des phoques du Groenland, qui migrent vers le Sud pour passer l'hiver au large des eaux de Terre-Neuve-et-Labrador, dans le golfe et l'estuaire du Saint-Laurent, afin de mettre bas. Les chercheurs de l'Institut Maurice-Lamontagne attribuent également à cette augmentation des températures le déclin marqué du Calanus hyperboreus, qui a connu un sommet en 2024. Ce copépode herbivore fait partie de l'alimentation de nombreuses espèces fourragères, dont le hareng, le capelan et le maquereau, mais aussi de la baleine noire. Bien qu’alarmante, cette situation ne doit toutefois pas laisser penser que la biodiversité du Saint-Laurent se dirige tout droit vers l’effondrement, tempère Marjolaine Blais, biologiste. Ces changements profonds vont transformer les écosystèmes et affecter les espèces déjà présentes, mais les pertes d’habitat pour certains [peuvent] se traduire par des gains d’habitat pour d’autres, nuance-t-elle. Pour la première fois en 12 ans, les chercheurs ont remarqué un léger refroidissement des eaux profondes. À l'embouchure du chenal Laurentien, une vallée sous-marine qui s'étend de Tadoussac à la Nouvelle-Écosse et où les eaux en provenance de l'Atlantique font leur entrée dans le golfe, la moyenne de température observée en 2024 était de 5,88 °C. Au cours des dix dernières années, le thermomètre a plus d'une fois dépassé les 7 °C, mais le scénario ne s'est pas répété l'an dernier. "On pense qu'il s'agit d'une tendance", explique Peter Galbraith, chercheur en océanographie pour Pêches et Océans Canada, à l'Institut Maurice-Lamontagne, qui rappelle que le mélange entre les eaux chaudes du Gulf Stream et les eaux froides du Labrador s'échelonne sur sept ans. Les chercheurs de l'Institut s'inquiètent en outre de la désoxygénation sévère et de l'acidification des eaux profondes de l'estuaire et du nord-ouest du golfe. Ils disent y avoir constaté une augmentation de 100 % de l'acidité en moins de 100 ans. |