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Thermes de Barèges
La Barégine, substance précieuse des Thermes de Barèges

Mots clés : thermes, Hautes-Pyrénées, Barèges, Barégine, algodystrophies, fibromyalgie, ORL, pélothérapie
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Dossier de
Martine LE BEC
  
March 2010
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LA BARÉGINE

substance précieuse des Thermes de Barèges

Nul ne sait quand les eaux de Barèges ont été découvertes. La tradition veut que ce soit les bergers qui en furent les premiers utilisateurs. Ils avaient remarqué que les brebis malades ou blessées venaient se tremper dans cette eau chaude et sulfureuse. 

Martine LE BEC
reportage réalisé en août 2009
H2o – avril 2010

 

Eaux sulfurées sodiques, naturellement chaudes, les eaux thermales de Barèges contiennent, outre du soufre, un bacille qui excrète des filaments blancs. Le composant a été baptisé Barégine ; il constitue l'élément précieux des eaux de Barèges. La Barégine est formée par des micro-organismes qui excrètent un gel très riche en ferments et qui, exerçant une action oxydante sur les composés soufrés, exerce une action antibiotique, anti-inflammatoire et cicatrisante.

 

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Les péloïdes, boues thermales chaudes servant aux soins de pélothérapie

L'argile (Kaolin) est mélangée à la source Tambour, faisant 42 °C. Un mélange complexe entre l'argile et l'eau thermale, chargée de ses éléments actifs (Barégine, micro-organismes, oligo-éléments) est obtenu par un malaxage et une montée en température. La boue produite possède une texture et une viscosité idéales, permettant une application en couche homogène sur les articulations et le rachis cervico-dorso-lombaire. 

Les argiles sont sélectionnées pour leur capacité à conserver longtemps la température initiale d'application de 50 °C et transmettre ainsi un maximum de calories à la peau. Le refroidissement des péloïdes argileux est lent, de l'ordre de 4 à 5 °C lors d'une application de 15 minutes. Cette qualité thermique trouve son origine dans les propriétés réfractaires de ces argiles et dans leur grande capacité à s'hydrater. Loin d'être inertes chimiquement, les péloïdes argileux sont le siège de nombreuses manifestations ioniques ; ils attirent de façon très efficace certains ions de l'eau thermale, notamment le calcium – CA+, et le magnésium – Mg+. L'application de boue s'accompagne d'échanges ioniques entre la surface de l'argile et la peau : du calcium et magnésium de l'argile sont échangés avec du sodium et de l'ammonium produits par la peau. Le passage transcutané englobe des molécules organiques : des acides aminés, des vitamines et des hormones végétales.

 

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 Source Tambour de Barèges
    Minéralisation en mg/l
 Sulfates  18.0
 Chlorures  23.0
Composition de l'eau
 Soufre total
 40.0
 Alcalinité  1.59 meq/l  Silice – SiO2  58.0
 Température  42 °C
 Fluorures  4.50
 pH  9.80  Calcium  1.70
 Conductivité  247μS à 20 °C  Sodium  56.0
 Résidus secs
 175 mg/l  Potassium  1.90

 

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Des bains de Labatsus à ceux de Barèges

La première mention des eaux thermales de Barèges remonte au XIVème siècle, les sources étaient alors dénommées "bains de Labatsus" et situées sur la commune de Betpouey à l'endroit qui allait devenir Barèges. Au XVème siècle, les bains sont utilisés par des voyageurs, hébergés dans des cabanons. Les sources sont gérées par l'Assemblée des Vallées, qui en fixe les tarifs et s'occupe de l'entretien des routes.

En 1670, les eaux de Barèges sont présentées au corps médical et Monsieur Duclos en fait un rapport à l'Académie des Sciences – chimiste et médecin ordinaire de louis XIV, Samuel Cottereau Duclos est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Observations sur les eaux minérales de plusieurs provinces de France faites en l'Académie royale des Sciences en l'année 1670 et 1671, Paris, Imprimerie royale, 1675. 

À cette époque la route de la vallée des Gaves, de Luz à Barèges, est très dangereuse et souvent coupée par des crues. C'est ainsi que, infirme, le Duc de Maine, fils de Louis XIV et de la Montespan, passera en chaise à porteurs par le col du Tourmalet, accompagné de sa gouvernante, Madame de Maintenon, future épouse du roi. C'est elle qui donnera son nom à Barèges : pendant son séjour au bourg des Bains, elle avait pris l'habitude de dater ses lettres de "Barèges" alors que l'appelation désignait toute la vallée.

Le grand ministre Louvois écrira : "Les eaux des bains de Belpouey sont merveilleuses. Elles valent mieux qu'une mine d'or, cependant elles sont dans un état d'abandon scandaleux. Le bain ressemble plus à un caveau à mettre du bois qu'à autre chose. Il faut mille pistols pour faire deux beaux bassins et un autre mille pistols est nécessaire pour mettre le couvert à vingt officiers, lesquels sont obligés d'habiter dans des cabanes." Il enverra sur place le fontainier de Versailles qui rassemblera les eaux mais sans découvrir les griffons. Les projets royaux d'aménagement de la "station" seront abandonnés à l'issue d'une grande colère du torrent Bastan, affluent du gave de Gavarnie.

L'accès à Barèges ne sera facilité qu'après 1744, lorsque la route de la Vallée sera achevée. Le premier hôpital militaire, à vrai dire simple caserne, est créé le 6 mai 1732 par un arrêt du Conseil d'État du Roi. En 1788, la vallée est à nouveau dévastée par une inondation, qui détruit ponts et maisons. 

À partir de 1820, le village se transforme grâce à la présence régulière de la famille royale ; les grands hôtels de Luz-Saint-Sauveur et de Barèges sont construits ; un peu plus tard, entre 1861 et 1864, seront édifiés les thermes actuels et l'hôpital militaire, sur ordre de Napoléon III venu une première fois dans la vallée en 1859. Suivra la construction de l'hospice Sainte-Eugénie de Barèges, l'actuel hôpital.

En 1910, est organisée la première épreuve cycliste du col du Tourmalet.
En 1922, est fondée,  sur le plateau de Lienz, au-dessus de Barèges, l'une des toutes premières écoles de ski des Pyrénées. .

 

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Thermes de Barèges
cures thermales de début mai à fin octobre
séjours de bien-être et de remise en forme dès février