Magazine H2o | La reconnaissance faciale pour capturer un poisson indésirable | Brèves - Amériques

Dessin de tracé de fleuve

Accueil > Brèves > Amériques > La reconnaissance faciale pour capturer un poisson indésirable


Canada
La reconnaissance faciale pour capturer un poisson indésirable

Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Dossier de
la rédaction de H2o
  
01/07/2019

Un "classeur de poissons" : c'est la fonction principale du nouveau FishPass, qui utilisera de multiples outils technologiques, comme un scanner de poissons et des pièges à phéromones, pour faire le tri entre les poissons indésirables et les plus recommandables. "Avec cet outil, nous allons relever l’un des plus grands défis auquel le monde aux prises en matière de gestion des pêches", déclare Marc Gaden, doctorant en environnement de l’Université Michigan et responsable des communications pour la Commission des pêcheries des Grands Lacs.

Le FishPass est un barrage fait de couloirs et de trappes installé dans une rivière. Les poissons qui doivent le traverser sont identifiés et classés, notamment en empruntant aux techniques de la reconnaissance faciale humaine. Ils aboutissent ensuite dans une section différente selon qu'ils sont désirables ou non. L’outil a été lancé lors de l’ouverture de la conférence annuelle de la Commission des pêcheries Grands Lacs, à Détroit. Le premier FishPass sera installé à Traverse City, au Michigan. Ce sera le seul endroit dans le monde où les scientifiques vont tester différentes technologies pour trier automatiquement différentes espèces de poissons, explique Marc Gaden. Le lieu sera ouvert au public. Cette technologie est attendue depuis longtemps, particulièrement dans les Grands Lacs, où des espèces envahissantes menacent les poissons indigènes. C’est le cas de la lamproie marine, qui s’attaque à plusieurs espèces prisées des pêcheurs. Dans l’Atlantique, il n’y a pas vraiment de problème avec cette espèce, elle s’autocontrôle. Mais dans les Grands Lacs, où elle est arrivée au début des années 1900, elle fait des ravages parce qu’elle n’a pas de prédateur, explique un chercheur spécialiste des eaux douces, Jérôme Marty. Depuis des années, l’objectif principal de la Commission des pêcheries des Grands Lacs est de réduire la propagation de la lamproie que les pêcheurs retrouvent souvent collée à leur prise. Une lamproie marine tue en moyenne 20 kilogrammes de poissons dans sa vie. Plusieurs outils, dont des produits toxiques qui s’attaquent aux larves de la lamproie, sont déjà utilisés. Mais le FishPass permettrait, en plus de retenir l’espèce indésirable, d’aider d’autres poissons à traverser les barrages pour poursuivre leur migration.

Photo Great Lakes Fishery Commission 
Radio-Canada


  201905_FishPass.jpg