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Dossier de
la rédaction de H2o
  
November 2010

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Entre le cabinet d'aisances (17ème siècle), the ladies’ room des lieux publics anglo-saxons et le pipiroom de la maison, la gêne que l’évocation des toilettes suscite a fait naître d’innombrables appellations. Chaque époque a inventé la sienne, les groupes sociaux, les métiers ont adopté un mot plutôt qu’un autre (les feuillées des militaires), les mauvais garçons (les gogues ou goguenots, le trône et même le garde-manger) avaient le leur, les enfants et les jeunes aussi.

SIAAP
 & Terre Bleue

photo Au pays des merveilles
Une jeune femme examine des toilettes à l’occasion d’une foire artistique
à Kiev en Ukraine (mai 2009)
Sergei Supinsky / AFP Photo
affiche de l'exposition tenue à Paris en septembre-octobre 2010
H2o – novembre 2010

 

Chaque pays possède plusieurs expressions surprenantes (en Islande, on va chasser l’elfe). Les toilettes aiment les mots. Ce mot toilettes peut d’ailleurs être considéré comme un euphémisme puisqu’il désignait au 18ème la table sur laquelle était disposés les objets et produits nécessaires au soin du corps et des cheveux. Le terme s’internationalisa à cette époque. Il est aujourd’hui le mot le plus employé dans le monde pour désigner l’usage qui nous occupe. Les Belges et les Québécois l’utilisent au singulier : la toilette.


Pourquoi le picto n'est-il pas assis ?

Le monde entier sait décoder ce pictogramme montrant la silhouette d’une femme (en robe) et d’un homme (en pantalon). Dans certains pays, les habitudes vestimentaires peuvent exiger une évolution graphique : le port de la robe par l’homme menace la distinction sexuelle fondamentale. Il est même inutile de figurer explicitement ce qu’on trouve au bout de la flèche : des toilettes, c’est évident. Pourtant ce n’est pas si évident. Pourquoi a-t-on représenté – et avec succès – les toilettes par de simples silhouettes debout ? La station debout est précisément celle que l’on quitte quand on se rend dans ce genre d’endroit : on s’y assied (particulièrement les Afghans qui ont l’habitude de s’asseoir pour faire pipi). C’est assis que le graphiste aurait pu nous représenter. Non, il a choisi cette attitude générique, le symbole même de l’homme par rapport à toutes les autres créatures : debout. Or nous admettons en comprenant ce picto que le genre humain (l’homme + la femme) puisse être résumé à sa fonction excrémentielle. Après tout, ce picto pourrait indiquer un endroit où l’on pense, un endroit où l’on boit un verre, un endroit où l’on aime (pourquoi pas ?)… Non, il désigne les toilettes ; et ce, partout dans le monde. 

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La selle est-elle partout tabou ?

Chaque pays a ses pratiques en matière de toilettes. Les Américains ont tendance à les placer dans la salle de bain ce qui n’est pas bienvenu en Europe. Les Américains, toujours eux, en laissent facilement la porte ouverte pour en faciliter l’aération. Les Japonais sont paniqués par les bruits ou les odeurs qu’ils produisent. Ils tireront facilement la chasse d’eau avant même de s’asseoir pour couvrir les sons inopportuns. Les toilettes à la turque sont une spécialité plus française qu’ottomane. En Chine, de nombreuses toilettes publiques proposent un alignement de trous sans aucune séparation. La conversation va bon train dans la petite foule accroupie qui ne semble absolument pas affectée par la promiscuité. Les Chinois mettent leur pudeur ailleurs. En France, les traités de savoir-vivre indiquent qu’on ne se rend pas aux toilettes immédiatement après une femme ; on respecte quelques minutes de battement.


L’eau ou le papier ?

Les rois de France disposaient du porte-coton, un noble responsable des étoffes dont les souverains se servaient pour se nettoyer le derrière. Longtemps avant la ouate de cellulose actuelle, nos compatriotes fortunés utilisaient en effet le tissu pour leur toilette anale. Les Japonais eux réservaient des bâtonnets de bois à cet effet, ou des algues. Aujourd’hui on n’utilise plus guère que l’eau ou le rouleau de papier. Difficile de départager les deux systèmes. Les contempteurs du papier soulignent son coût écologique tant pour sa fabrication que pour son élimination après usage. Les toilettes à jet d’eau sont particulièrement développées en Asie.

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Doit-on lire aux cabinets ?

La lecture aux toilettes est un objet si vaste qu’Henry Miller lui a consacré en 1957 un célèbre petit livre, Lire aux cabinets, constamment réédité depuis sa parution. Il y écrit notamment que les psychiatres devraient vous demander "ce que vous lisez pendant que vous êtes sur le siège". Et il ajoute : "Le fait que vous lisiez tel genre de littérature aux cabinets plutôt que tel autre ailleurs devrait être lourd de sens (…)." Lire aux cabinets est le seul livre consacré explicitement à cet exercice par un écrivain renommé. Mais, à l’inverse, rares sont les écrivains qui n’aient pas abordé la question au fil de leurs œuvres. On va aux toilettes dans Proust, Balzac, Céline… Certains s’y cloîtrent comme Calaferte dans Septentrion. L’auteur de La Mécanique des femmes y raconte comment il se réfugiait dans les toilettes de l’usine qui l’employait : "Délicieuse, irremplaçable odeur d’isolement volé au cours des huit heures de servage quotidien." Le divorcé de Cabinet portrait de Jean-Luc Benoziglio (prix Médicis 1980) entrepose les vingt volumes de son encyclopédie dans les toilettes d’un sixième étage parisien. Et finit par y passer l’essentiel de ses journées.

Junichirô Tanizaki dans son Éloge de l’ombre salue les toilettes japonaises à l’ancienne : "Un pavillon de thé est un endroit plaisant, je le veux bien, mais des lieux d’aisance de style japonais, voilà qui est conçu véritablement pour la paix de l’esprit." On aurait tort de croire que ces écrivains prennent la pose en abordant ces lieux avec gravité (et humour). Le sujet est important, complexe, comme le montre l’historien de la vie quotidienne Roger-Henri Guerrand.

Dans Les Lieux – Histoire des commodités (éditions La Découverte), il retrace avec un grand talent deux siècles de débats, d’inventions, de coutumes, de progrès en matière de toilettes.

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Jeune femme lisant dans une salle de bain (Milan, 1997).
Ferdinando Scianna / Magnum Photos


Une pièce comme une autre

Le titre que Scianna a donné à cette image (Jeune femme lisant dans une salle de bain) précise l’activité de son modèle – elle lit – et la pièce dans laquelle elle se trouve – la salle de bain. Ce qui est troublant dans cette photo est le décor de salon qui contribue largement à faire oublier la destination de la pièce. Tableau, tapis, chandelier… on est là dans une salle d’eau aménagée dans une demeure milanaise longtemps après sa construction. La salle de bain est une pièce comme les autres, traitée dans la même ambiance, témoignant du même style de vie.


Les toilettes sont-elles des stars de cinéma ?

Dans la scène d’ouverture de The big Lebowski, un homme de main plonge la tête de Dude (Jeff Bridges) dans ses toilettes. Al Pacino  échappe aux balles en se réfugiant dans les toilettes de la salle de billard (Carlito’s way de Brian de Palma). Alice (Nicole Kidman) fait pipi au début de Eyes wide shut sous les yeux indifférents de son mari Tom Cruise. Renton (Ewan McGregor) est littéralement avalé par les toilettes en cherchant à récupérer dans l’eau ses suppositoires à l’opium dans Trainspotting. Mauvais trip. En 1939 déjà, les Femmes de George Cukor s’y retrouvent pour parler des hommes. C’est en montant sur la cuvette que, par un trou dans la cloison, Noodles enfant peut admirer les petites danseuses dans Il était une fois en Amérique. C’est sur le réservoir de la chasse qu’est caché le pistolet que Michael Corleone (Al Pacino) va utiliser pour abattre l’ignoble Capitaine McCluskey (Le Parrain). Les toilettes sont un lieu éminemment cinématographique : les sexes y sont séparés (on peut donc s’y plaindre de l’autre moitié de l’humanité), on s’y enferme et on peut donc s’y livrer à toute une série d’actes illicites, une petite fenêtre, un soupirail permettent éventuellement de s’enfuir, on s’y déshabille, s’y change (comme la Marnie de Hitchcock)… Les films sont rares qui ne vont pas aux toilettes.

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La vie quotidienne de Spiderman.
Gerhard Westrich / LAIF-REA    

Le photographe Gerhard Westrich a entrepris de raconter en photos la vie quotidienne de Spiderman : il dort avec une grosse peluche, se rase sans ôter sa cagoule, joue de la guitare et, de temps en temps, va aux toilettes. Il s’y rend d’ailleurs davantage pour respecter un rituel que pour obéir à la contrainte biologique de tout le monde. Il y va pour faire comme les hommes.

 

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Pourquoi y a-t-il toujours la queue aux toilettes femmes ?

On considère aujourd’hui qu’un lieu public doit être équipé de deux fois plus de toilettes Femmes que de toilettes Hommes. Une étude américaine récente confirme ce que les gérants de stations service d’autoroute connaissent d’expérience : les femmes passent plus de temps aux toilettes que les hommes et s’y rendent plus fréquemment. Les raisons avancées par l’étude : pas d’urinoirs pour les femmes (elles doivent systématiquement s’enfermer et s’asseoir) ; déshabillage-habillage plus complexe ; passage systématique par le lavabo (les mains, le visage) ; présence éventuelle d’enfants en bas âge qu’il faut aider à "faire leurs besoins". Et vessie plus petite qui réclame d’être vidée plus fréquemment.


Peut-on se cacher dans les toilettes ?

Les habitants de Beyrouth avaient pris l’habitude au cours des combats de la guerre civile de se réfugier dans les toilettes de leurs appartements : c’était en effet l’endroit où l’on avait le plus de chance d’échapper aux obus et aux balles. Les toilettes sont généralement placées dans un endroit retiré, en tout cas jamais en façade. Elles présentent également la particularité d’être le plus souvent dotées d’un loquet ou d’une fermeture quelconque qui en font le refuge spontané des femmes ou enfants battus.

Les toilettes ferroviaires étaient également le paradis des sans-billets (ou sans Ausweis pendant l’Occupation). Mais les contrôleurs modernes connaissent la combine.

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Le pot de chambre peut-il faire la guerre ?

Le Bourdaloue était un pot de chambre au fond duquel était dessiné un œil surmonté de la phrase suivante "Je te vois". Curieux avertissement qui valut à son fabricant une condamnation : que voyait donc cet œil que Dieu seul peut voir ?

Le fond du pot ou la cuiller de l’urinoir ont depuis accueilli de préférence des symboles de détestation : pendant la guerre, on vendait en Angleterre des pots avec la photo de Hitler. Plus récemment, dans certaines toilettes publiques islandaises, on pouvait uriner sur les photos des banquiers responsables de la ruine de l’île.

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Comment les Islandais parlent aux banquiers.
Un homme urine sur les photos de banquiers islandais responsables de la crise financière qui secoue le pays (avril 2009).
AFP Photos


Nos toilettes nous trahissent-elles ?

Les toilettes suscitent une grande imagination décorative. Internet a révélé les mille et une idées développées à travers le monde dans les cafés, restaurants et autres musées. Toilettes vaisseau spatial, toilettes bureau, toilettes rose, toilettes gothiques, toilettes cercueil. Les urinoirs se prêtent particulièrement aux gags plus ou moins heureux : urinoirs mâchoire, urinoir fleur,… "Tri sélectif" annonce un grand panneau suggérant que celui qui a bu de la bière doit uriner là, du pastis ici… À Paris, le Tokyo Eat, restaurant du Palais de Tokyo, propose des toilettes de différents pays du monde. Les toilettes privées atteignent rarement un tel degré de sophistication.

Elles vont du placard à balais à la bibliothèque surchargée en passant par l’autel (quelques livres de petites tailles, quelques bâtons d’encens qui évoquent une cérémonie religieuse), la galerie d’art (murs couverts de croûtes), la salle d’opération d’une propreté obsessionnelle… Un territoire intime laissé en friches ou scénographié.

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L’excrément humain est-il un bon engrais ?

Les toilettes sèches règnent toujours sur l’humanité. Si les pays occidentaux les regardent comme une simple alternative écologique ou une solution pratique pour les manifestations publiques, elles sont le quotidien de centaines de millions de personnes qui ne disposent pas d’eau en quantité suffisante ni de réseau d’assainissement.

Et utilisent leurs excréments comme engrais ce qui était de pratique courante dans le monde entier jusqu’au siècle dernier. Au 19ème siècle, des inventeurs proposaient des modèles de toilettes séparatives qui pour protéger les matières de l’urine et de son azote recueillaient les fèces dans un compartiment de la faïence, le liquide dans un autre.


Mais comment faisait-on avant ?

Comme on pouvait. Les princes disposaient de chaise percée dont le pot était vidé par des domestiques. Le populaire se débrouillait comme il pouvait : pot de chambre dont le contenu était fréquemment balancé par la fenêtre, canal au débit lent (le merderon), parcourant la ville comme un égout à ciel ouvert, rue consacrée à l’exercice dans de nombreux bourgs…

L’absence d’égouts et d’adduction d’eau a empêché le développement des toilettes "à l’anglaise", c’est-à-dire à chasse d’eau, avant la fin du 19ème siècle. Sur le plan purement technique l’objet était au point. Il manquait juste l’amont (une source abondante d’eau) et l’aval (un moyen d’éliminer les eaux usées). Écrite par les vainqueurs, l’histoire retient essentiellement quatre inventeurs anglais.

1596 – le poète John Harrington publie Les Métamorphoses d’Ajax où il décrit un système de réservoir astucieux installé dans son manoir. Il en posera un dans un palais de la reine Elizabeth I, mais elle refusera de s’en servir à cause du bruit.
1775 – Alexander Cummings invente le siphon. Les odeurs sont confinées.
1778 – Joseph Bramah invente une valve inférieure étanche et un système de soupape à flotteur. Le réservoir ne peut plus déborder.
1880 – Thomas Crapper améliore et industrialise toutes les inventions de ses prédécesseurs.

À Paris, dès 1374, Charles V ordonne aux propriétaires parisiens d’équiper leurs biens de latrines. Deux siècles plus tard la même injonction est lancée par la Ville de Paris, ce qui prouve que la précédente n’a pas eu d’effet. Au 19ème siècle les immeubles parisiens s’équipent de cuves fixes ou amovibles placées dans les caves et qui recueillent par gravité les excréments venant des latrines construites dans les étages. Ces cuves étaient vidées périodiquement par les gadouards.

Le "siège à effet d’eau" a été inventé depuis longtemps. Mais peu en profitent. Louis XVI disposait certes de toilettes munies de quatre leviers : l’un commandait la soupape d’éjection, le deuxième le rabattant, les deux autres le jet pour nettoyer le marbre et le "jet de propreté" vertical. Mais tout le monde n’était pas Louis XVI. La généralisation des toilettes hydrauliques fut lente. Elle dut attendre la conjonction de trois événements : l’amélioration et l’industrialisation de la chasse d’eau moderne par l’anglais Thomas Crapper (deuxième moitié du 19ème), le développement du réseau d’égout parisien par Belgrand (le Haussmann du sous-sol) et l’équipement des immeubles en eau courante (ce n’est qu’en 1875 que l’eau peut atteindre le sommet de tous les immeubles parisiens). L’inertie des propriétaires fit perdre encore vingt à trente ans : refus d’équiper tous les logements en eau courante, refus de poser les toilettes elles-mêmes, retard dans le raccordement de l’immeuble à l’égout. Bref, en 1939, de nombreux Parisiens ne disposaient pas encore du confort des toilettes hydrauliques.


Un outil de dignité ?

Le sujet des toilettes fait souvent sourire. Tant mieux d’ailleurs. Mais l’humour dont ce thème est porteur ne doit pas faire oublier que la liberté d’expulser ses déchets est un élément essentiel de la dignité humaine.

Mahatma Gandhi insistait dans un de ses premiers grands discours sur la situation sanitaire des intouchables indiens contraints de faire leurs besoins au vu et au su de tout le monde. Les pratiques auxquelles leur marginalité les conduisait alimentaient à leur tour leur marginalité. La maîtrise par les individus de leurs propres déchets est un élément central de socialisation et d’identité. Les toilettes, ce sujet amusant, plongent donc au cœur de la condition humaine.

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Au-dessus de la mer.
Des enfants utilisent les toilettes suspendues du port de Jakarta (Indonésie, 2008).
Beawiharta Beawiharta / Reuters

Jakarta, capitale de l’Indonésie, réunit à peu près tous les critères de catastrophe urbaine : une croissance de la population vertigineuse (12 millions d’habitants aujourd’hui), une grande pauvreté, des eaux de surface (rivières) polluées, des nappes souterraines infiltrées par l’eau salée, une capacité d’absorption des eaux de pluies par le sol en diminution, un réseau d’assainissement qui, bien que faisant 5 000 kilomètres, ne dessert pas la moitié de la population.


Dans le monde, 10 % seulement de l’eau salie est traitée.
2,6 milliards de personnes ne disposent pas de système d’assainissement amélioré (soit 38 % de la population mondiale). 1,2 milliard de personnes n’ont d’autre ressource que de déféquer dans la nature.
300 millions d’enfants de moins de 5 ans n’ont pas accès à des installations sanitaires améliorées (soit 46 % de la population mondiale des moins de 5 ans). 5 000 enfants de moins de 5 ans meurent quotidiennement de maladies diarrhéiques liées au manque d’eau potable, d’installations sanitaires et d’hygiène.
En Afrique, 2 % seulement de la population ont accès à l’assainissement. En Afrique subsaharienne, la moitié des lits d’hôpital est occupée par des patients souffrant de maladies véhiculées par les matières fécales.
On estime en effet qu’un gramme d’excrément abrite environ 10 000 virus, 1 million de bactéries, 100 œufs de parasite. La construction de réseaux d’assainissement est un problème sanitaire majeur à l’échelle mondiale.
Dans le monde, 90 % des eaux résiduaires et 70 % des déchets industriels sont rejetés sans traitement préalable. 200 millions de tonnes d’excréments humains finissent chaque année dans des rivières.
Un des Objectifs du millénaire des Nations unies est de diminuer par deux le nombre de personnes n’ayant pas accès à des sanitaires d’ici à 2015.

L’assainissement est-il un luxe ? À vous d’apprécier la liberté d’en être équipé. .

 

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Blanc comme neige.
Toilettes extérieures du camp suisse du Groenland, 70 kilomètres au nord-est d’Ilulissat (Groenland, 2007).
Bob Strong / Reuters

201011_chiottisime_04.jpg Où est l’eau ?
Toilettes dans le Sahara marocain. (Maroc, 2005)
Rainer Drexel

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Les taxis et la ronde.
Une des deux dernières vespasiennes de Paris, boulevard Arago, le long de la prison de la Santé. (Paris, 2010)
Marc Gibert – le Floréal

 

ResSources
Le SIAAP – Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne
Les Franciliens, pour la plupart, connaissent peu le SIAAP. Pourtant ils font appel à ses services plusieurs fois par jour. Le SIAAP en effet dépollue quotidiennement 2,4 millions de m3 d’eau sale produite par près de 8,5 millions de personnes. Il réunit, depuis 1970, Paris, les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis) et 180 communes du Val d’Oise, de l’Essonne, de la Seine-et-Marne et des Yvelines.

Un Francilien consomme 140 litres d’eau par jour en Île-de-France… Les chasses d’eau représentent entre 15 et 25 % du volume d’eau sale (et 30 % de la consommation d’eau familiale) traitée quotidiennement par le SIAAP. Le corps humain rejette quotidiennement entre 100 et 200 grammes d’excrément solide et entre 1 et 1,5 litre d’urine (soit environ 40 tonnes d’excréments solides durant sa vie entière). Un gramme d’excrément humain contient environ 1 million de bactéries (mais également des virus et des œufs de parasites). L’eau de boisson ne représente que 1 % de la consommation.

Les millions de chasses d’eau tirées quotidiennement
dans notre région représentent un volume non négligeable de l’eau à dépolluer chaque jour.  Une unité de 300 mètres sur 170 a été tout spécialement construite au nord-ouest de Paris pour traiter l’azote contenu dans l’urine transportée par les chasses d’eau. Le sujet est donc d’importance pour le SIAAP.

Le syndicat s’est engagé sur des programmes de coopération et d’échanges internationaux pour améliorer l’assainissement de l’eau.
  • SIAAP
  • Terre Bleue
  •