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L'avenir en question

Changer pour survivre

Mots clés : crise, économie, écologie, transition globale
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Titre L'avenir en question
Changer pour survivre
Auteur Alexandre Rojey
Éditeur Éditions Armand Colin
ISSN 978-2-200-25761-3
Sortie janvier 2011
Pages 288
Prix 21,75 euros
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Alexandre ROJEY

Jamais le monde n’a présenté un visage aussi paradoxal. Tandis que le progrès technique s’accélère à un rythme vertigineux, la crise économique et financière s’accompagne d’une grave crise écologique et d’une raréfaction des ressources naturelles. Or, comme le montre Alexandre Rojey, expert du développement durable et de l’énergie, des solutions existent pour assurer la préservation des ressources et de l’environnement, tout en poursuivant l’évolution vers un monde de plus en plus interconnecté et complexe.  Il souligne la nécessité d’engager une transition globale, impliquant des changements profonds dans l’économie et les modes de vie. L’innovation et la créativité constituent les atouts essentiels pour réussir cette transition et échapper ainsi à l’effondrement qui nous menace.


Table des matières – 1. Un système en crise. 2. La transition en cours. 3. Science et technologie : une expansion sans limite ? 4. La voie de la décroissance. 5. Les changements à opérer. 6. Un monde de relations. 7. Une société de création. 8. La préservation des ressources. 9. La transition vers des énergies durables. 10. Changer le cadre de vie. 11. Anticiper l’avenir.

 

Nous sommes confrontés à une accélération du changement. Ce changement concerne tout d’abord l’univers technologique. Les développements de l’informatique, des moyens de communication, des biotechnologies sont de plus en plus rapides et conduisent à un rythme d’innovation qui devient diffi cile à suivre. Les nouveaux équipements envahissent notre vie quotidienne : écrans à plasma, téléphones portables, micro-ordinateurs, etc.
Malgré les disparités et les zones de pauvreté, la mondialisation a rapproché les modes de vie et les comportements des différents habitants de la planète, créant les conditions d’apparition de ce qui pourrait devenir une "civilisation mondiale". Plus que jamais, l’humanité prend conscience d’un destin commun.
Pourtant, en dépit de ces progrès, le monde est en crise. À la crise financière et économique récente, s’ajoutent une crise environnementale ainsi qu’une crise morale. Cette dernière ébranle la confiance des citoyens à l’égard des dirigeants et induit une méfiance croissante vis-à-vis des choix opérés. Dans le domaine économique, l’opinion publique admet de moins en moins l’enrichissement excessif de certains, opéré aux dépens de l’intérêt général, et comprend mal que les responsables à l’origine d’opérations désastreuses pour la collectivité soient secourus par la puissance publique.
Au-delà des difficultés conjoncturelles, les problèmes structurels, résultant de l’inadaptation d’une large partie de l’économie aux transformations en cours, rendent l’avenir incertain. Cette situation est aggravée par le mode de fonctionnement de la mondialisation , qui a été conçue pour favoriser des profits immédiats plutôt que l’intérêt général. Le progrès technique, en dépit de ses réussites spectaculaires, est également porteur de menaces et de risques. Enfin, la survie de l’humanité est mise en péril par l’épuisement des ressources naturelles, le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement.
À ces facteurs d’inquiétude, s’ajoute fréquemment, à un niveau personnel, un sentiment d’insatisfaction et de frustration vis-à-vis d’une société qui offre comme principal objectif à chacun la maximisation de son niveau de consommation.
Les défis à surmonter pour sortir de cette situation, sont considérables et imposent des contraintes en partie contradictoires : résoudre la crise économique, tout en évitant d’aggraver le réchauffement climatique, fournir les ressources nécessaires tout en protégeant l’environnement, introduire des technologies nouvelles, mais limiter les risques afférents.
De simples ajustements ne suffi ront pas et des changements majeurs s’imposent, en raison, d’une part, de l’accélération du rythme d’innovation technologique et, d’autre part, des menaces de plus en plus graves qui pèsent sur l’environnement . Ces changements concernent l’ensemble du système dans lequel nous vivons : son fonctionnement économique, mais aussi les modes de vie et de production ainsi que les technologies employées.
L’ampleur des transformations à mener conduit ainsi à penser l’avenir en termes de changement de paradigme ou de "changement de civilisation". La nécessité d’un tel changement de civilisation est fréquemment mise en avant, mais à travers une vision souvent partielle de la situation. Elle est généralement associée à l’impératif écologique et conçue comme une réponse aux problèmes environnementaux. Toutefois, la question de la protection de l’environnement , même si elle est essentielle pour l’avenir de la planète et de ses habitants, ne peut pas être isolée de l’ensemble du contexte économique et social.
La notion même de changement de civilisation implique une transformation globale. Celle-ci concerne le système économique et les technologies employées, mais aussi l’ensemble de la société. La nature du travail évolue, incorporant une part croissante d’activités créatrices, qui vont répondre au besoin d’épanouissement.
À un niveau personnel, s’exprime la volonté de "changer de vie", d’agir et de se comporter autrement, de se référer à de nouvelles valeurs et de mener une vie plus épanouissante.
La perspective d’un tel changement soulève de multiples questions. Est-il vraiment inéluctable ? Quelles sont les évolutions à prévoir ? Quels sont les moyens d’action ?
Pour comprendre les changements en cours, il est nécessaire de s’appuyer sur une démarche globale et systémique. C’est cette démarche qui a été adoptée par la suite, en tenant compte des progrès effectués dans les années récentes concernant la compréhension des mécanismes d’évolution des systèmes complexes.
L’évolution de la société prolonge celle du vivant, mais en se poursuivant à un rythme beaucoup plus rapide. L’organisation économique et sociale devient de plus en plus complexe, en raison de la mondialisation, de la diversifi cation des produits, de la multiplication des organisations, ainsi que de l’interaction croissante de chaque individu avec son environnement.
Une telle évolution est indispensable pour surmonter les défis actuels. Elle ne sera toutefois viable qu’à condition de prendre en compte des critères d’intérêt général, la nécessité d’une coopération accrue et l’impératif écologique de préservation de l’environnement .
Même si l’évolution vers une plus grande complexité paraît inéluctable, cette complexité doit être maîtrisée et rester "soutenable", c’est-à-dire compatible avec le bonheur des individus et la survie de la biosphère. Les moyens pour y parvenir sont examinés dans la suite de l’ouvrage.

Introduction
L'avenir en question, Changer pour survivre


L'auteur
– Alexandre Rojey est un expert du développement durable et de l’énergie. Il anime actuellement, dans le cadre de la Fondation Tuck, le think tank IDées (Innovation, Développement durable, énergie, environnement et société).