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L'ADN fantôme

Quand l'invisible laisse des traces

Mots clés : ADN environnemental, ADN fantôme, révolution naturaliste, pont entre la biologie moléculaire et les sciences de la conservation
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Titre L'ADN fantôme
Quand l'invisible laisse des traces
Auteurs Benjamin Allegrini
Volte-face d'Alain Damasio
Éditeur Les liens qui libèrent
ISBN 979-10-209-2293-9
Pages 288
Sortie avril 2025

Benjamin ALLEGRINI

 

Je ne scrute plus l'horizon à la recherche d'un mouvement.
Je ne tends plus l'oreille en direction d'une craquement de feuille.
Je ne renifle plus l'odeur huileuse d'une empreinte de Loutre Lutra lutra.
Je ne suis plus happé par le chant de la Chevêche d'Athéna Athene noctua ou de l'Œudicnème criard Burhinus œdicnemus.

Ce que je perds en mettant mes sens en sourdine, je le gagne en vision sur cet univers cryptique.
Celui de l'invisible.
De l'inaudible, de l'inodore.

De ces traces auxquelles mes techniques et mes outils de naturaliste ne m'ont pas donné accès jusqu'à présent.
De ce que mes yeux et mes oreilles ne peuvent capter.
De ces vivants qui ne sont pas toujours dans mes guides de terrain.
De ceux qui sont très discrets, rares ou imperceptibles.

Je regarde désormais le vivant autrement.Au travers d'une nouvelle technique. Un nouvel Umvelt. Le paysage n'est plus seulement visuel, acoustique ou olfactif. Il est aussi moléculaire.

Benjamin Allegrini

 

Avec une pédagogie éclairante, Benjamin Allegrini nous plonge dans l’histoire des sciences naturelles et les découvertes qui bouleversent notre perception du vivant. Comment les avancées technologiques, comme l’ADN environnemental, révolutionnent-elles le champ scientifique et changent-elles notre regard ?

Volte-face d'Alain Damasio

 

L’ADN environnemental (ADNe) traque l’invisible, souffle, écaille, fragment de peau, révélant le spectre biologique de chaque être. Des rives du Maroni aux neiges du Montana, le naturaliste et pionnier de l’ADNe Benjamin Allegrini suit ces empreintes fantômes. L’ADNe ou ADN fantôme bouleverse notre rapport à la biodiversité et questionne la façon dont nos outils redéfinissent notre lien au monde.

Le domaine des sciences naturelles connaît une révolution sans précédent grâce à l’ADNe : à partir d’échantillons d’ADN prélevés dans les milieux naturels, les scientifiques peuvent saisir l’invisible et identifier les êtres vivants qui ont traversé le milieu étudié. Cette avancée scientifique capte la présence sans la voir, dissèque sans toucher. Elle permet un voyage dans le temps et bouleverse notre rapport à la biodiversité. Cette technique est issue en partie des travaux précurseurs du LECA (Laboratoire d’écologie alpine, CNRS/Universités Grenoble Alpes et Savoie Mont Blanc), la technologie d’ADN environnemental (ADNe) est de plus en plus utilisée pour réaliser des inventaires de biodiversité et pour identifier ou surveiller des espèces rares ou invasives. Les milieux aquatiques étaient jusqu’à présent son principal champ d’études, mais les utilisations pour suivre la biodiversité terrestre et des sols en particulier suscitent de plus en plus d’intérêt chez les ONG de conservation et les industriels.


L'auteur 
– Benjamin Allegrini a exploré la faune et la flore de France et a participé à des recherches en Afrique et en Asie. Il est aussi co-fondateur de l’École des Vivants.

Son interview aux côtés d'Alain Damasio, écrivain de science-fiction et auteur de la nouvelle intégrée à l’ouvrage – Usbek & Rica
Un site ressource – L’Observatoire Vigilife