Magazine H2o | Éden | Édition-Coups de coeur

Dessin de tracé de fleuve

logo lien vers www.lemeeb.net

Éden

Mots clés : je crois savoir qu'il veut constituer des stocks d'eau maintenant que d'importantes régions de la planète se changent en déserts
Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
202309_eden.jpg
Titre Éden
Auteur Auður Ava Ólafsdóttir
Traduit de l’islandais par Éric Boury
Éditeur Éditions Zulma
ISBN 979-1-038-70228-8
Pages 256
Sortie septembre 2023

Auður Ava ÓLAFSDÓTTIR

 

En réalité, je n'ai repensé au changement de discours d'Álfur que dans la soirée, après m'être repassé mentalement notre conversation, lorsqu'il avait déclaré qu'il n'y avait pas de raison de laisser l'eau de fonte du glacier descendre jusqu'à la mer sans qu'elle nous soit d'aucune utilité.
[…] Parfois, au milieu d'une conversation, un détail vient me déconcentrer et mon esprit vagabonde, je perds le fil parce que je m'arrête sur un mot précis et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je fais défiler son origine, ses déclinaisons, les mots de la même racine et ses synonymes. C'est ce qui s'est produit quand Álfur m'a dit qu'il serait plus malin de faire d'une pierre deux coups, construire une centrale électrique aux abords de la rivière et utiliser son eau pour fabriquer des glaçons, c'est là que mon voisin a prononcé deux fois le mot forsendur, prérequis, dans le discours qu'il nous tenait à son chien Snati et à moi. 
[…] J'ai particulièrement achoppé sur l'expression gestion de l'eau, quand il a mentionné l'impact bénéfique sur la gestion de l'eau, parce que j'avais entendu le directeur d'une grosse entreprise d'énergie utiliser la même dans une interview télévisée où il détaillait comment les pluies plus abondantes et la fonte des glaciers avaient un impact bénéfique pour les centrales hydro-électriques. Plus les glaciers libèrent d'eau de fonte, disait-il, plus nous produirons de l'électricité

[H2O – La belle malice ! s'esclaffait l'ingénieur de génie rural dans l'Ugolin de Marcel Pagnol] 

Auður Ava Ólafsdóttir
Éden, pp. 181-183

 

Alba voyage aux quatre coins du monde pour des colloques sur les langues en voie d’extinction. De retour à Reykjavík, elle fait le compte : pour compenser son empreinte carbone, il lui faudrait planter 5 600 arbres. Ni une ni deux, elle repère un terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison. Rien n’est censé pousser là mais Alba y projette déjà une colonie de bouleaux.

Peu à peu, Alba tente d’apprivoiser son jardin d’Éden. Elle s’équipe au rayon bricolage de la boulangerie, prête l’oreille à son voisin qui lutte contre un projet d’usine à glaçons, et s’attache à un jeune réfugié prêt à absorber tout le dictionnaire…


L'auteure
 – Explorant avec grâce les troublantes drôleries de l’inconstance humaine, Auður Ava Ólafsdóttir poursuit, depuis Rosa candida, une œuvre d’une grande finesse, qui lui a valu notamment le Nordic Council Literature Prize, la plus haute distinction décernée à un écrivain des cinq pays nordiques. Encensée par la presse, elle est aussi la lauréate de l’Íslensku bókmenntaverðlaunin, le plus prestigieux prix littéraire islandais, pour Ör, et du Prix Médicis étranger pour Miss Islande.

Et pour en savoir plus sur notre sujet :
L'hydrologie en Islande – Islande Explora