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La surconsommation des pays riches dégrade l’environnement des enfants du monde entier

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
17/06/2022

La majorité des pays riches créent des conditions de vie délétères et dangereuses pour les enfants du monde entier, selon le nouveau bilan publié par le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF. Le Bilan Innocenti 17, intitulé "Places and Spaces: Environments and Children's Well-Being"(Lieux et espaces : Environnements et bien-être des enfants), analyse dans quelle mesure 39 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne (UE) offrent aux enfants un cadre de vie sain, en s’appuyant sur toute une série d’indicateurs tels que l’exposition à des substances polluantes nocives (pollution atmosphérique, pesticides, humidité du domicile, plomb) ; l’accès à la lumière, aux espaces verts et à des routes sûres ; et les contributions des pays à la crise climatique, à la consommation des ressources et à la production de déchets d’équipements électroniques et électriques (DEEE). Selon ce rapport, si chaque individu sur le globe vivait comme un habitant des pays étudiés, il faudrait 3,3 planètes pour couvrir l’ensemble des besoins de l’humanité ; et si chacun consommait les ressources au rythme d’un Canadien, d’un Américain ou d’un Luxembourgeois, ce chiffre grimperait à 5. Si l’Espagne, l’Irlande et le Portugal font globalement figure de bons élèves dans ce classement, aucun des pays de l’OCDE et de l’UE ne parvient toutefois à fournir des environnements sains à tous les enfants du monde sur l’ensemble des indicateurs étudiés. À l’inverse, les pays les moins riches de l’OCDE et de l’UE, en Amérique latine comme en Europe, ont un impact nettement moins prononcé sur l’état général de la planète. "Non seulement la majeure partie des pays riches ne parviennent pas à fournir à leurs propres enfants un cadre de vie sain, mais pire, ils contribuent à la destruction de celui d’autres enfants, ailleurs dans le monde", explique Gunilla Olsson, directrice du Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF. "Par ailleurs, certains pays offrant des environnements relativement préservés à leur propre jeunesse contribuent fortement à la pollution qui détériore les conditions de vie des enfants dans d’autres pays."

Le rapport fait par ailleurs état des constatations suivantes. Dans le groupe de pays étudiés, plus de 20 millions d’enfants ont des niveaux élevés de plomb dans le sang. Or, le plomb compte parmi l’un des contaminants environnementaux les plus dangereux pour l’organisme. Si la Finlande, l’Islande et la Norvège figurent dans le trio de tête pour ce qui est de fournir un environnement sain à leur propre jeunesse, ils se situent à l’inverse aux trois dernières places si l’on considère leur impact sur la planète selon trois indicateurs (taux d’émissions, volume de déchets électroniques et niveau de consommation). En Islande, en Lettonie, au Portugal et au Royaume-Uni, 1 enfant sur 5 est exposé à l’humidité et aux moisissures chez lui, tandis qu’à Chypre, en Hongrie et en Turquie, cette situation concerne plus de 1 enfant sur 4. De nombreux enfants respirent un air toxique à l’extérieur comme à l’intérieur. Le Mexique enregistre ainsi un nombre d’années de vie en bonne santé perdues parmi les plus élevés du fait de la pollution atmosphérique (3,7 ans pour 1 000 enfants) ; c’est en Finlande et au Japon que ce chiffre est le plus faible (0,2 an). En Belgique, en Israël, aux Pays-Bas, en Pologne, en République tchèque et en Suisse, plus de 1 enfant sur 12 est exposé à des taux élevés de pollution liée aux pesticides. Outre le fait d’être associées à l’apparition de cancers, notamment de leucémies chez l’enfant, ces substances peuvent également avoir des effets délétères sur le système nerveux, cardiovasculaire, digestif, reproductif, endocrinien, sanguin et immunitaire des enfants. Aussi, l’UNICEF appelle à prendre les mesures pour protéger et améliorer l’environnement des enfants. 

UNICEF