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Constat alarmant pour les ressources en terres et en eau

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
04/01/2022

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a présenté un rapport phare qui fait état d’une dégradation de l’état des ressources en sols, en terres et en eau de la planète et met en lumière les difficultés que cela engendre pour l’alimentation d’une population mondiale qui devrait approcher les 10 milliards de personnes en 2050. Dans l’avant-propos de ce rapport de synthèse intitulé L’État des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde : des systèmes au bord de la rupture, le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, explique que les pressions que subissent les écosystèmes sol, terre et eau se sont beaucoup intensifiées et que nombre d’entre eux sont aujourd’hui soumis à un niveau de stress critique. Néanmoins, le directeur général a affirmé que si les modèles de production agroalimentaire actuels n’étaient pas durables les systèmes agroalimentaires pouvaient jouer un rôle majeur dans l’allégement de cette pression et dans la concrétisation des objectifs liés au climat et au développement. Le rapport précise que, sans changement de cap, la production des 50 % de nourriture en plus dont on aura besoin pourrait supposer une hausse des prélèvements d’eau destinés à l’agriculture pouvant aller jusqu’à 35 %. Une telle augmentation pourrait entraîner des catastrophes écologiques, accentuer les rivalités autour des ressources et favoriser l’apparition de nouveaux problèmes et conflits sociaux. Les principaux constats sont : la dégradation anthropique des sols qui touche 34 % des terres agricoles (1 660 millions d’hectares) ; les possibilités limitées d’extension des surfaces productives alors que plus de 95 % notre alimentation est le produit de la terre ; l’expansion rapide des zones urbaines qui, représentant moins de 0,5 % de la surface terrestre, exercent néanmoins une influence majeure sur les ressources en terres et en eau, polluant et grignotant des terres agricoles de grande qualité et d’importance capitale pour la productivité et la sécurité alimentaire ; l’utilisation des terres par habitant qui a reculé de 20 % entre 2000 et 2017 ; la rareté de l’eau qui menace la sécurité alimentaire et le développement durable à l’échelle mondiale et qui met en danger les 3,2 milliards de personnes vivant dans des régions agricoles.

Des solutions sont pourtant à portée de main. Les ressources en terres arables et en eau douce étant limitées, il est indispensable de développer rapidement la technologie et l’innovation. Nous devons renforcer l’architecture numérique dont nous avons besoin pour proposer au secteur agricole des solutions élémentaires fondées sur des données, des informations et des éléments scientifiques, qui s’appuient pleinement sur les technologies numériques et qui protègent contre les risques climatiques. La gouvernance relative aux terres et à l’eau doit être plus inclusive et plus modulable pour pouvoir servir les intérêts de millions de petits exploitants, de femmes, de jeunes et de personnes autochtones, qui sont les plus vulnérables face aux dangers climatiques et aux risques socioéconomiques et les plus exposés à l’insécurité alimentaire. Il faut davantage de planification intégrée à tous les niveaux, et les investissements dans l’agriculture doivent être réorientés vers la production de gains sociaux et environnementaux. Enfin, des systèmes agroalimentaires résilients ne peuvent reposer que sur des ressources durables en sols, en terres et en eau. L’utilisation rationnelle de ces ressources conditionne donc la concrétisation des objectifs d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets. Ainsi, par exemple, une utilisation judicieuse des sols pourrait permettre, à elle seule, de séquestrer un tiers des émissions de gaz à effet de serre qui proviennent des terres agricoles.

FAO