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Mieux comprendre l'impact des activités humaines et la pertinence des aires marines protégées

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
07/03/2024

 

Alors que les Nations unies ambitionnent de protéger 30 % des terres et des mers d’ici à 2030, une nouvelle étude démontre l’importance de bien penser ces emplacements en mer pour permettre une protection de tous les groupes de poissons. Ces résultats, portés notamment par des scientifiques du CNRS et de l'Université de Montpellier et impliquant le Centre de synthèse et d’analyse de données sur la biodiversité (CESAB) de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), sont parus le 1er mars dans la revue Science.

Des données collectées pendant 14 ans ont été analysées, représentant environ 20 000 heures de vidéos sous-marines filmant près d’un million d’individus de 1 460 espèces différentes. Un travail d’analyse complexe et de longue haleine mené en France au CESAB. Recueillies grâce à des caméras-pièges, ces données ont permis de comparer l’efficacité des zones protégées chez les populations de poissons pélagiques (vivant au-dessus du plancher marin comme les thons, sardines ou encore requins soyeux) et chez les populations de poissons benthiques (vivant sur le plancher marin tels que les raies, limandes ou labres). En effet, en mer, la taille des poissons donne de vraies indications quant à leur place dans la chaîne alimentaire, et donc sur le fonctionnement de l’écosystème étudié. "Pour les populations pélagiques, l’effet des aires marines protégées (AMP) se conjugue avec leur distance de la côte : plus une AMP est éloignée de la côte, plus elle apparaît efficace pour protéger les poissons pélagiques. Ce résultat contraste avec les populations benthiques, pour lesquelles les AMP les plus efficaces se trouvent proches des côtes, et des activités humaines", explique Tom B. Letessier, premier auteur, chercheur à ZSL. Cette étude rappelle donc la nécessité de répartir des aires marines protégées entre zones côtières et haute mer afin de permettre aux populations pélagiques, déjà surexploitées, de se restaurer, loin des activités humaines.

Fondation pour la recherche sur la biodiversité

Divergent responses of pelagic and benthic fish body-size structure to remoteness and protection from humans – Science