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France, Île-de-France |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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29/09/2024 | |
Le projet Enville "Engrais humain des villes", porté par le programme de recherche-action OCAPI de l’École nationale des ponts et chaussées au sein du Laboratoire Eau, Environnement, Systèmes Urbains (LEESU) et financé par l’ADEME Île-de-France, vise à transformer cette ressource en engrais utilisable localement. Mercredi 18 septembre, ses initiateurs ont inauguré à Châtillon (Hauts-de-Seine), le premier point d’apport volontaire d’urine de France. Le projet Enville a pour objectif de développer des dispositifs simples et pratiques pour favoriser la circularité des nutriments contenus dans notre urine. Parmi ces dispositifs figurent des urinoirs d’appoint, des bidons d’urine à domicile, des stations de transvasement et un camion de collecte d’urine. Grâce à ce projet, une filière citoyenne de valorisation agricole de l’urine humaine a vu le jour au sein d’une AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), mettant en relation les habitants et la ferme qui leur fournit des légumes. Ce système repose sur l’existence d’un point d’apport volontaire d’urine, qui permet aux habitants de déposer leur urine à proximité du lieu de distribution des légumes de l’AMAP. La ferme, qui livre les légumes à cet endroit, peut ainsi récupérer l’urine, la transformer en engrais et l'utiliser sur certaines cultures. Les chercheurs du programme rappellent que l’urine est un fertilisant naturel pour une agriculture durable et écologique car elle est riche en nutriments (azote, phosphore et potassium notamment), éléments essentiels à la croissance des plantes. Son utilisation comme fertilisant agricole permet d’assurer une agriculture soutenable, reposant sur des engrais locaux et durables, contrairement aux engrais de synthèse, dépendants de ressources fossiles (gaz naturel, minerais). Par ailleurs, la collecte et la valorisation de l’urine permettent de diminuer la pression environnementale sur les cours d’eau qui reçoivent les rejets issus de nos systèmes d’assainissement (l’azote et le phosphore provenant de l’urine constituent une pollution importante). En outre, l’urine – à l’inverse des matières fécales – présente très peu de risques sanitaires biologiques ce qui facilite sa collecte et son utilisation en agriculture. Ainsi, à l'instar des biodéchets domestiques collectés dans des points d’apport volontaire, l’urine peut être récupérée facilement chez soi et déposée dans un point de collecte de proximité afin qu’elle soit transformée en engrais et utilisée pour la production agricole locale. Vous l’aurez compris : le pipi, c’est désormais au pot ! |