France, Seine-Normandie

Baromètre 2021 de la qualité des eaux

L’Agence de l’eau Seine-Normandie a publié le Baromètre de l’État des eaux 2021. Le baromètre traduit les dernières tendances d'évolution de la qualité des eaux en s’appuyant sur le réseau de contrôle de surveillance composé de stations de surveillance choisies pour leur ancienneté et leur robustesse en termes de fréquence d’analyses. 

Pour les eaux souterraines, le nombre de stations de suivi des eaux souterraines en bon état chimique augmente de 25 stations sur 512 ce qui est encourageant au regard de l’inertie qui caractérise ces milieux. Si l’on y regarde de plus près, en comparant les évolutions aux stations depuis l’état des lieux 2019, on observe une diminution des dégradations par les pesticides autorisés ou interdits, et une augmentation du nombre de stations dégradées par les nitrates. Pour les rivières, l’augmentation du nombre de stations de surveillance en bon état, est de 13 stations de plus sur 216, par rapport à l’état des lieux 2019. Avec 35,2 % de stations de surveillance en bon état, le résultat représente un gain de 4,2 points depuis 2019. Même s’il est trop tôt pour parler de tendances de long terme, c’est néanmoins une note positive dans la reconquête du bon état.

Le baromètre donne aussi une image de l’état des populations de poissons, considérés comme intégrateurs de certaines pollutions et altérations physiques d’un cours d’eau comme la présence d’obstacles tels que des barrages, les perturbations des débits, la dégradation des habitats et les pollutions de l’eau. L’indice poisson rivière reflète cette qualité écologique des cours d’eau. Le baromètre 2021 montre que près de 70 % des sites échantillonnés sont stabilisés en bon état depuis les 5 dernières années, signe que les efforts portent leurs fruits. Les poissons sont les grands témoins d’une qualité de l’eau retrouvée, notamment grâce au défi relevé de ré-oxygénation des cours d’eau. Les cours d’eau du bassin sont ainsi peuplés par 32 espèces de poissons naturellement présentes, dont 10 espèces migratrices. Parmi, elles, la grande alose a reconquis le territoire, grâce aux progrès de la continuité écologique de la Seine. Mais les progrès accomplis nécessitent un investissement soutenu dans le temps. En effet, d’une part l’état des lieux 2019 avait permis d’établir que l’une des principales causes de dégradation en 2027 serait un mauvais fonctionnement hydromorphologique. D’autre part, les premiers résultats du projet scientifique CONSACRE mettent en évidence des points critiques pour la pérennité et le succès du retour des migrateurs compte tenu des conséquences du changement climatique. En effet, l’augmentation de la température de l’eau de la Seine, changerait trop les conditions de reproduction des migrateurs dont le temps est compté pour se rendre dans leurs zones de fraie en amont du bassin.

Baromètre État des eaux 2021 – détails et cartes