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Israël
La Water Tech, un marché en ébullition

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
14/11/2021

D’ici à 2025, 50 % de la population mondiale manquera d’eau. Située en zone aride, Israël mise depuis longtemps sur la Water Tech avec en tête la désalinisation et l’irrigation contrôlée. 86 % des eaux usées sont également recyclées pour arroser les cultures dans le désert du Negev. 300 compagnies et 100 startups planchent sans relâche sur de nouvelles solutions techniques et leurs innombrables débouchés économiques.

Le marché mondial de l’eau devrait s’élever à 915 milliards de dollars US en 2023, selon les prévisions de Global Water Intelligence, la revue de référence dans la domaine de la Water Tech. Alors que David Ben Gourion, l’un des pères fondateurs de l’État, rêvait déjà de "faire fleurir le désert", Israël a pris ici plusieurs longueurs d’avance. Le pays a créé dès les années 1960 des centres de recherche et développement spécialisés dans l’irrigation, le traitement des eaux usées et la désalinisation. En 1965, le goutte-à-goutte voyait le jour au kibboutz Hatzerim et l’entreprise, Netafim (qui signifie "gouttes d’eau" en hébreu) acquérait là un concept qui allait devenir une fierté nationale et surtout un produit d’exportation très prisé. La technologie n’a cessé de se développer depuis. La startup Watergen vient ainsi de remporter le prix Tech for a Better World décerné par le CES Innovation Awards 2019 sur l’idée de transformer l’air en eau. Au total, le pays compte 300 compagnies spécialisées dans la Water Tech et plus de 100 startups qui ensemble représentent une industrie évaluée à 2 milliards de dollars. Des startups comme Manna et SupPlant continuent de perfectionner le principe du goutte-à-goutte grâce aux évolutions de l’IoT et du Big Data. Utilis s’est, elle, spécialisée dans la détection des fuites et mise sur l’IA pour analyser les images satellitaires afin de géolocaliser les fuites avec précision. Par ailleurs, Israël tire 70 % de son eau potable de la désalinisation, grâce à 5 usines exploitées par des groupes privés, dont IDE Technologies. Boris Liberman, vice-président et directeur du développement technologique de l’entreprise, estime les capacités de production quasi illimitées, pour un coût écologique "minime".

Tout ceci mis bout à bout fait que la Water Tech est aujourd’hui l’un des savoir-faire qu’Israël exporte le mieux et qui lui permet de nouer des partenariats avec d’autres pays en développement, notamment l’Inde. En juillet 2018, Tel Aviv et New Delhi ont lancé un fonds d’investissement technologique doté de 40 millions de dollars sur 5 ans. En tête des échanges technologiques se trouvent l’IoT dans l’irrigation, le traitement des eaux usées et même la prévention des inondations dues (paradoxalement) à la sécheresse. Pékin aussi s’abreuve également des procédés israéliens pour garantir sa survie agricole et sa croissance industrielle. Les deux pays ont signé des partenariats renforçant leur coopération suite à la visite du Premier ministre Benyamin Netanyahou à Pékin en mars 2017. Le communiqué officiel évoquait, entre autres, la conservation et la purification de l’eau sans dévoiler de chiffres. Les enjeux stratégiques sont bien trop importants.

Marie Peter – Israel Valley
Le reportage de H2O – Israël, Connected Land