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Chine
La pollution donne naissance à un nouveau type de militants

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
19/06/2014

Le grave problème de la pollution en Chine a donné naissance à un nouveau contingent de défenseurs de l'environnement, qui sont différents politiquement des militants occidentaux de la classe moyenne et potentiellement plus efficaces, selon une nouvelle étude.

En Europe, la crise financière a entravé la progression de la politique environnementale et les mouvements populistes ont tendance à voir l'écologie comme un passe-temps de l'élite. Aux États-Unis, les attentas du 11 septembre 2001 ont placé la sécurité énergétique au sommet de l'agenda politique. Mais en Chine, 64 % des citoyens se considèrent écologistes, soit plus du double qu'en Europe et aux États-Unis, selon un rapport publié par l'institut néerlandais de recherche Motivaction après des entretiens avec plus de 48 000 consommateurs dans vingt pays. Non seulement les Chinois sont bien plus nombreux à se considérer comme des écologistes, ils ont aussi un profil très différent des écologistes des pays occidentaux. Le rapport constate qu'ils ont tendance à être socialement conservateurs, car ils accordent une grande importance à la famille et aux valeurs traditionnelles de l'Asie, et en faveur des entreprises, en croyant fermement au rôle de la technologie dans la résolution des problèmes mondiaux. En revanche, on observe aux États-Unis et en Europe un "environnementalisme cosmopolite", un mouvement soutenu par des groupes souvent libéraux, très instruits et politiquement actifs.

Les écologistes chinois ont un plus grand sens de l'urgence à agir, indique le rapport. Le Premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré la guerre à la pollution en mars après qu'un rapport d'État a qualifié Beijing d'"à peine adapté" à la présence humaine en raison du smog. La Chine s'est engagée à investir 1,65 milliard de dollars dans la lutte contre la pollution atmosphérique et 330 milliards de dollars dans la pénurie d'eau.

Un grand défi est également de convaincre la Chine de signer un nouvel accord mondial sur la lutte contre le changement climatique, espéré lors du sommet des Nations unies en 2015. Toutefois, sous la pression du nombre croissant d'écologistes, le pays peut agir de manière plus décisive que les coalitions occidentales. "Lorsque le gouvernement chinois décide de faire quelque chose, ils le fait", a déclaré Kathryn Sheridan, chef de la direction d'un cabinet de conseil en communication du développement durable à Bruxelles. "Il ne s'agit pas de paroles en l'air comme ce que nous voyons en Europe."

Li Zhijian – China.org.cn 08-05-2014