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Dessin de tracé de fleuve

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Burkina Faso
Quand le manque d'eau et la violence rendent la vie impossible

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
29/06/2021

Depuis 2016, le conflit armé au Burkina Faso a engendré une grave crise humanitaire. Comme dans toute la bande sahélienne, la sécheresse sévit et ne fait qu'empirer. Wendgouda Priva Kabré, responsable des activités eau et habitat du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le pays, explique pourquoi la situation devient intenable pour de nombreuses communautés, "désormais les difficultés rencontrées par les communautés ne sont pas estampillées "changement climatique" mais ces dernières nous parlent de nombreux changements dans leur environnement. Les températures ont augmenté ces 20 dernières années et la sécheresse est devenue un phénomène majeur, avec de moins en moins d'eau disponible dans les retenues naturelles et les puits." "Les zones agricoles qui restaient humides pendant six mois s'assèchent désormais au bout de trois mois. Les pluies sont maintenant aléatoires, venant trop tôt, ou trop tard, et créent beaucoup d'incertitude pour les agriculteurs. Plus on va vers le nord du pays, plus l'accès à l'eau devient compliqué. Il est inquiétant de constater que les régions les plus touchées sont aussi celles qui font face à la violence armée. La question de l'eau se pose pratiquement partout où nous intervenons. Celle-ci est au cœur des préoccupations et de notre réponse humanitaire", explique Wendgouda Priva Kabré en ajoutant : "Le conflit armé a provoqué un afflux massif de déplacés dans des villages et villes du centre, de l'est et du nord du pays, doublant, voire triplant leur population. Avec l'apparition de nouveaux quartiers, la pression sur les infrastructures de base n'a fait qu'augmenter. Les réserves d'eau souterraine s'épuisent très rapidement. En parallèle, les services de l'État ont cessé un peu partout leurs travaux de maintenance en raison de l'insécurité." Par ailleurs, au-delà des problèmes sanitaires, la question de l'eau est un vrai problème pour l'agriculture dans un pays où environ 80 % de la population dépend de ce secteur. "Même avant le conflit, beaucoup de jeunes abandonnaient les zones rurales pour rejoindre les villes. Aujourd'hui, se lancer dans une production agricole traditionnelle est illusoire. Les jeunes générations ne voient pas de futur à gratter le sol pour des rendements très marginaux."

Comité international de la Croix-Rouge (Genève) – AllAfrica