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Dessin de tracé de fleuve

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Congo-Kinshasa
Modeste Mutinga publie "La Guerre de l'eau aux portes de la RDC"

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
29/09/2014

La Guerre de l'eau aux portes de la République Démocratique du Congo est le titre de l'ouvrage que vient de publier Modeste Mutinga, sénateur et propriétaire du groupe de presse Média 7 (Le quotidien Le Potentiel, Télé 7 et Radio 7). C'est son deuxième essai après La République des inconscients. Le lancement de l’ouvrage a été fêté le  18 septembre 2014 au salon Lubumbashi du Grand Hôtel Kinshasa par le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo devant un parterre de sénateurs, députés nationaux, membres du gouvernement national, corps diplomatique, et d'autres personnalités.

À cheval sur l'équateur, avec sa superficie de 2 345 000 kilomètres carrés et partageant 7 200 kilomètres de frontières avec neuf pays voisins, la RDC est dotée d'un réseau hydrographique particulièrement généreux de 39 000 kilomètres linéaires, comprenant le majestueux fleuve Congo (deuxième en longueur en Afrique et deuxième au monde par son débit), des nombreux affluents parmi lesquels les rivières Ubangi au nord et Kasaï au sud, et des grands lacs. "La position géographique du Congo lui confère une place de premier choix dans la dotation en ressources en eau douce dont les réserves quasiment pharaoniques représentent 60 % au niveau africain et 25 % au plan mondial. Une aubaine certes, mais aussi une source de convoitise et des conflits potentiels", a expliqué en introduction  le sénateur et le professeur d’université Florentin Mokonda Bonza.

L'ouvrage Le Fleuve Congo et ses affluents : château d'eau convoité. La guerre de l'eau aux portes de la RDC démontre que si le bassin du Congo peut être considéré comme le château d'eau de l'Afrique, paradoxalement, le flux que le fleuve Congo reçoit de certains de ses importants affluents (Ubangi, Kasaï, Aruwimi) se contracte d'année en année.  Il ne bénéficie par ailleurs d’aucun système institutionnel de surveillance qualitative et quantitative des ressources en eau. "À titre d'illustration, sur les 127 stations qui collectaient des données météorologiques et pluviométriques existant en 1970, il n'y en a plus que vingt qu'on trouve dans les aéroports et non dans les zones agricoles... et la Régie des voies fluviales ne compte plus que dix stations fonctionnelles de mesurage des fluctuations des niveaux d'eau de surface sur la centaine de l'époque."

Mutinga s'est aussi penché sur les accords fictifs ou réels de Lemera signés entre l'AFDL et le Rwanda, qui dans son article 4 stipule : "Prêchant le panafricanisme, l'Alliance s'engage à céder 300 kilomètres aux frontières congolaises, à l'intérieur du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais contre l'insurrection rebelle." L'auteur constate que quatre Grands Lacs (Albert, Édouard, Kivu et Tanganyika) et trois rivières (Semliki, Ruzizi et Lukuga) sont situés dans l'espace à céder aux trois pays, aussi les guerres successives dans l'est de la RDC (AFDL, RCD, CNDP, M23, ADF/NALU) n'auraient-elles pas comme motivation inavouée le contrôle sur ces ressources en eau, d'autant plus que l'Ouganda multiplie les tentatives de déplacer les bornes frontières sur la Semliki ?

Une autre question préoccupante est évidemment celle des éventuels transferts d’eau depuis la RDC. L’auteur rappelle que cette question devra être soumise à l'accord préalable du peuple congolais consulté par voie de référendum, conformément à la Constitution.

Martin Enyimo, Les Dépêches de Brazzaville – AllAfrica 27-09-2014
L’article du sénateur Florentin Mokonda Bonza – Le Potentiel Online (Kinshasa) 24-09-2014