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Tunisie
Les ressources en eau au plus bas

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
05/10/2021

L'universitaire et experte dans le domaine des ressources en eau et de l'adaptation aux changements climatiques, Raoudha Gafraj, a réitéré sa mise en garde contre la rareté des ressources en eau en Tunisie, estimant dans une déclaration à l'agence TAP que "les ressources disponibles ne peuvent plus couvrir les besoins de l'irrigation". L’experte appelle à limiter l'extension des périmètres publics irrigués, considérant que "la poursuite de la création de ces périmètres qui exploitent les eaux de surface a négativement impacté les ressources hydrauliques surtout face à l'irrégularité des précipitations""Nous avons maintes fois alerté quant à la gravité de la situation, mais l’État a poursuivi la démarche de création de périmètres irrigués", a-t-elle enchaîné, épinglant la mauvaise gouvernance entachant la politique hydraulique nationale. Précisant que les périmètres irrigués publics et privés s'élèvent aujourd'hui à 435 000 hectares, la spécialiste en eau, appelle l'État à s'orienter vers les cultures les moins consommatrices d'eau et à réduire les périmètres irrigués qui dépendent des eaux des barrages. Elle propose également l'importation des primeurs de pommes de terre, piments et tomates, estimant que les ressources en eau disponibles ne suffisent pas à irriguer la culture de ces primeurs. "40 % de ces primeurs sont produits dans le gouvernorat de Monastir et irrigués à partir des eaux du barrage de Nebhana (gouvernorat de Kairouan) qui ne contient actuellement que 2,3 millions de mètres cubes alors que les ressources nécessaires pour préserver cet ouvrage devrait s'établir à 50 millions de mètres cubes au moins", a-t-elle déploré. Certains agriculteurs recourent à l'eau potable distribuée par la SONEDE pour des besoins d'irrigation, soulignant le grave impact de cette pratique qui doit être sanctionnée. Mais, pire encore, certains agriculteurs utilisent des eaux polluées pour couvrir leurs besoins d'irrigation, avec tous les risques que cela implique pour la santé.

De son côté, le directeur général des barrages et des grands ouvrages hydrauliques, Faiez Msallem, fait savoir que les barrages tunisiens ne contiennent au 6 septembre 2021, que 750 millions de mètres cubes, soit 32,4 % de leur capacité de remplissage. "Nous sommes au début d'une nouvelle saison hydraulique qui s'étale du 1er septembre au 30 août, [aussi] nous espérons que le niveau des apports durant cette saison, soit suffisant pour surmonter les difficultés actuelles." En attendant, le commissaire au développement agricole à Nabeul, Hamza Bahri, a appelé à l'abandon de la culture d'arrière-saison dans sa région, notamment celle des pommes de terre, tomates et piments, justifiant appel par la forte régression des ressources en eau.

IG, Tunis Afrique Presse (Tunis) – AllAfrica