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Dessin de tracé de fleuve

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Barrage de la Renaissance
La diaspora éthiopienne demande à l'Égypte de modifier sa position

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
19/04/2023

Les Éthiopiens de la diaspora ont appelé l'Égypte à changer sa "position contre-productive et à trouver des accords mutuellement bénéfiques" sur le Grand barrage de la Renaissance (GERD, Grand Ethiopian Renaissance Dam). La diaspora note que l'Éthiopie est la principale source du Nil, puisqu'elle fournit 86 % de l'eau aux États du bassin, tout en utilisant moins de 1 % du potentiel pour l'énergie hydroélectrique.

Les Éthiopiens construisent actuellement le GERD sur le Nil bleu, un projet entièrement financé par les Éthiopiens et crucial pour le développement du pays, car il fournira une énergie propre et renouvelable et permettra à des millions de personnes de sortir de la pauvreté. Environ 65 % des 122 millions d'habitants de l'Éthiopie n'ont accès à aucune forme d'électricité. "Cette électricité dont le pays a tant besoin facilitera la croissance économique de l'Éthiopie et de la région", précise le communiqué. Le barrage favorisera la coopération et l'intégration régionales tout en offrant la possibilité aux 11 pays du bassin du Nil de travailler ensemble pour gérer les ressources du fleuve de manière plus efficace et efficiente, ajoute le communiqué. Le GERD est construit selon les normes environnementales et techniques les plus élevées afin d'atteindre les objectifs du programme national d'électrification et de mettre en œuvre la stratégie de l'Éthiopie pour une économie durable et résiliente. Selon la déclaration, l'Éthiopie a fourni des preuves scientifiques et des témoignages d'experts selon lesquels le GERD n'affectera pas de manière significative le flux d'eau en aval, et a fourni des arguments convaincants pour la nécessité d'une utilisation équitable des ressources du Nil par tous les pays de la région. La diaspora déclare également qu'elle comprend que le GERD ait suscité des inquiétudes en Égypte quant aux effets en aval sur le débit du Nil et la disponibilité de l'eau, car les Égyptiens ont été mal informés au sujet du GERD pendant de nombreuses années. Au contraire, le barrage apportera plusieurs avantages à l'Égypte et au Soudan, notamment une augmentation du débit d'eau pendant les saisons sèches et une diminution des inondations.

"Nous voulons assurer aux Égyptiens que les Éthiopiens s'engagent à utiliser les eaux du Nil de manière juste et équitable, sans nuire à nos voisins en aval. Nous reconnaissons que le Nil est une ressource partagée et nous sommes favorables à la recherche d'une solution mutuellement bénéfique. […] Le GERD peut être une source de coopération et de collaboration entre nos deux pays plutôt qu'une source de conflit, ont-ils souligné. Ils demandent enfin à la Ligue arabe et à ses États membres de s'abstenir d'interférer dans la question du GERD, qui est la seule préoccupation des trois pays riverains (Éthiopie, Soudan et Égypte) et de leur organisation régionale commune (l'Union africaine), qui joue le rôle de médiateur dans les pourparlers visant à trouver des "solutions africaines à des problèmes africains."

Ethiopian News Agency (Addis Ababa) – AllAfrica

 

Le GERD profite aux pays riverains de multiples façons, explique l'ancien ministre soudanais de l'irrigation, Othman Al-Tom Hamad, qui exhorte les trois pays (Éthiopie, Soudan et Égypte) à tirer parti de l'expérience d'autres pays qui partagent les bénéfices de barrages ou de bassins partagés, à l’exemple du barrage de Manantali en Mauritanie (cogéré par le Sénégal, le Mali et la Mauritanie), de celui de Katse au Lesotho (cogéré avec l’Afrique du Sud) ou de la coopération existante sur le fleuve Niger. L’ancien ministre suggère même la réalisation d'autres projets d'intégration régionale au profit des citoyens de la région, afin de réduire la pauvreté, de lutter contre la migration et de parler d'une seule voix aux institutions internationales pour financer d'autres projets conjoints dans divers domaines.

Ethiopian News Agency (Addis Ababa) – AllAfrica