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Sénégal
L'État invité à revoir sa décision de confier la maintenance des forages aux mécaniciens artisans

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
11/08/2011

Les techniciens de l'hydraulique chargés de l'exploitation et de la maintenance des forages, réunis en assemblée générale à Kaolack, ont appelé l'État à revoir sa décision de confier la maintenance et l'entretien des ouvrages hydrauliques aux mécaniciens artisans. Venus de toutes les régions, les agents de la Direction de l'exploitation et de la maintenance (DEM) du ministère de l'Hydraulique soulignent qu'ils comptent "faire revenir l'État à de meilleurs sentiments". "Nous allons mener d'abord une campagne de sensibilisation des autorités qui semblent ne pas comprendre nos expériences et expertises acquises pendant 40 ans malgré l'insuffisance des moyens et les conditions de travail assez difficiles", a soutenu Mouhamadou Fall de la subdivision maintenance de Tambacounda. Le porte-parole de l'Amicale des agents de la DEM, créée en 2008 à Diourbel, et qui regroupe quelque 200 personnes, ajoute : "Nombre de nos collègues veulent qu'on fasse des actions d'éclat pour être entendus par les autorités. Mais nous avons retenu de procéder par étape en sensibilisant les décideurs politiques, les leaders religieux et d'opinion et en proposant d'autres alternatives que de faire disparaître la DEM."

Le chef de l'État avait émis le souhait, lors du Conseil des ministres du 7 janvier 2011, de confier la maintenance et l'entretien des 2 000 forages aux mécaniciens artisans résidant dans les zones d'implantation des ouvrages. Le gouvernement a ainsi décidé de créer l'Office de gestion des forages ruraux – OFOR, qui marquera, à terme, la disparition de la DEM. Mouhamadou Fall estime que visiblement le président de la République n'a pas une information juste des activités au quotidien des DEM. "Nous n'avons rien contre les mécaniciens, mais il demeure constant que la maintenance des forages demande du matériel lourd, des équipes expertes capables d'intervenir dans la réparation, la révision et l'installation de groupes de pompage et l'entretien des véhicules, la confection et la rectification de pièces, l'électromécanique et l'électricité", a-t-il rappelé. "Nous ne croyons pas que les mécaniciens artisans auront les capacités de monter et démonter la tuyauterie, repêcher et installer des pompes, de nettoyer les forages, de fabriquer des outils de repêchage et de souder des pièces", a souligné M. Fall.

Les agents de la DEM ont demandé la mise en place d'un cadre de concertation entre eux, l'État et les partenaires évoluant dans le secteur de l'hydraulique rurale et la population utilisatrice des forages pour trouver la bonne formule. Au nombre de 200, ils ont aussi souhaité la création d'une société nationale avec ouverture de son capital au secteur privé, pour la promotion de la délégation de la gestion de l'eau (un genre de SDE rurale) et la mise sur pied de directions régionales de l'hydraulique dotées de budgets conséquents afin de pouvoir contractualiser avec des GIE dans les 14 brigades, a indiqué M. Fall.

Agence de Presse Sénégalaise (Dakar) – AllAfrica 10-07-2011