Magazine H2o | Gestion des eaux usées domestiques : L'insoluble équation de la banlieue | Brèves - Afrique

Dessin de tracé de fleuve

Accueil > Brèves > Afrique > Gestion des eaux usées domestiques : L'insoluble équation de la banlieue


Sénégal
Gestion des eaux usées domestiques : L'insoluble équation de la banlieue

Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Dossier de
la rédaction de H2o
  
17/08/2022

L'absence de réseau d'assainissement digne de ce nom est en train d'installer un laisser-aller total dans les quartiers de la banlieue dakaroise. Dans plusieurs localités, les ménagères qui se plaignent de ne voir aucun égout jettent les eaux usées dans les rues. Ceci, sous le regard impuissant des populations. Sixième adjoint au maire de la Ville de Pikine et ancien maire de la commune de Djeddah Thiaroye Kao, Alioune Badara Diouck, expert en décentralisation, pense qu'il faudra du temps pour que la problématique de la gestion des eaux usées domestiques soit prise en charge dans les quartiers précaires de la banlieue. La cause est toute simple : elle requiert des investissements lourds. L'État n'a pas les moyens de réaliser le tout-à-l'égout parce que cela coûte extrêmement cher. C'est l'avis de Alioune Badara Diouck, adjoint au maire de la Ville de Pikine. Selon lui, la meilleure solution, à l'heure actuelle, c'est de privilégier une meilleure éducation des populations tout en réfléchissant à un système de valorisation des eaux usées. À ce propos, il préconise de transformer en compost les déchets qui proviennent du poisson que les femmes utilisent pour préparer le traditionnel ceebu jën (riz au poisson). Selon lui, même si l'État en a la volonté, la vérité est qu'il est très difficile, dans un département de Pikine où vivent 120 000 ménages, de leur assurer un réseau d'égout. Le problème serait moindre s'il s'agissait des déchets solides que l'Unité de coordination des déchets (UCG) est en train de prendre en charge. Sa conviction est que le problème qui se pose avec la gestion des eaux usées domestiques est lié à l'absence de déversoirs. À Djeddah Thiaroye Kao, un projet de réalisation de puisards a été initié, mais la gestion de ces puisards était si catastrophique qu'ils étaient en quelque sorte devenus une bombe écologique. "Même avec le Projet de modernisation des villes (Promovilles), poursuit-il, des puisards ont été réalisés. Malheureusement, c'est toujours l'éternel problème de gestion qui revenait."

Abdou Diop, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica