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Dessin de tracé de fleuve

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Congo-Kinshasa
Délabrement du parc de Mangrove et étiage du fleuve Congo

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
04/10/2013

L'étiage du fleuve Congo et l'état de délabrement du parc de Mangrove à Muanda, constitue deux sujets de préoccupation majeurs pour la Société civile environnementale et agro-rurale du Congo – SOCEARUCO. Pour pallier la situation qui se pose en République démocratique du Congo sur le plan environnemental, la SOCEARUCO propose quelques pistes de solutions. Selon elle, les eaux du fleuve Congo ont baissé de deux mètres en cent ans. Cette situation, poursuit-elle, a été observée en 2012 et 2013. L'étiage du fleuve serait consécutif au déboisement en grande échelle opéré par des sociétés industrielles implantées dans la province de l'Équateur, plus précisément dans les districts du Sud-Ubangi et du Nord-Ubangi ainsi que celui de la Mongala. Les paysans qui cultivent les champs du riz à quantité industrielle sont aussi pointés du doigt. "Ils déboisent de grandes superficies ou de milliers d'hectares au bord du fleuve sans respecter les 500 mètres qu'il faut laisser entre leurs champs et le fleuve. Cette situation laisse le fleuve à ‘ciel ouvert’ et provoque des érosions qui charrient une quantité importante du sable", dénonce-t-elle.

Pour assurer la sauvegarde du fleuve Congo, la SOCEARUCO estime que le gouvernement doit mettre sur pied une commission qui sera constituée de membres des gouvernements central et provinciaux de Kinshasa, de Bandundu, de l'Équateur, de la Province Orientale, du Maniema et du Katanga. Des scientifiques, des chefs coutumiers et des ONG de l'environnement peuvent aussi faire partie de cette équipe. Elle compte élaborer des projets relatifs au reboisement ou à la plantation de plusieurs espèces d'arbres et plantes dans les îlots et tout au long du fleuve Congo.

S'agissant de la protection du parc de Mangrove, la SOCEARUCO regrette le fait que cette réserve naturelle puisse "disparaître lentement et sûrement". "Situé à Muanda, seul endroit où notre pays touche à l'Océan, ce parc qui fait la fierté de la RDC, est considéré par l'UNESCO, comme un patrimoine mondial", rappelle la SOCEARUCO. Cependant, poursuit-elle, les populations de Muanda ont commencé depuis belle lurette, à couper les mangroves et le pan même du parc est envahi par les constructions anarchiques. À cela s'ajoute l'extermination des tortues géantes de l'eau profonde de l'océan dans le parc. Face à cette situation, la SOCEARUCO demande au Fonds pour l'environnement mondial et autres organismes internationaux non seulement le financement des travaux de réhabilitation de ce parc, mais aussi et surtout sa gestion.

Le troisième sujet de préoccupation concerne les déchets toxiques en provenance des centres hospitaliers à Kinshasa et la pollution causée sur la nappe souterraine.  Cette situation serait responsable d’un grand nombre de décès dans la capitale. 

Ludi Cardoso, Le Potentiel (Kinshasa) – AllAfrica 07-09-2013