Magazine H2o | Accès à l'eau potable : les raisons du calvaire des Abidjanais | Brèves - Afrique

Dessin de tracé de fleuve

Accueil > Brèves > Afrique > Accès à l'eau potable : les raisons du calvaire des Abidjanais


Côte d'Ivoire
Accès à l'eau potable : les raisons du calvaire des Abidjanais

Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Dossier de
la rédaction de H2o
  
03/02/2012

L'accès à l'eau potable est devenu préoccupant à Abidjan la capitale économique de la Côte d'Ivoire, occasionnant un vrai supplice pour de nombreux ménages. En plein troisième millénaire, la mégapole ivoirienne présente des allures de gros villages, avec le tableau de femmes, de jeunes femmes et d'hommes chargés de cuvettes et bidons qui arpentent les rues tôt le matin ou au crépuscule en quête du précieux liquide. Un tiers des populations n'est en effet pas régulièrement fourni en eau potable. La situation n’est pas due à l'insuffisance de la nappe phréatique le sud ivoirien bénéficiant d’une bonne pluviométrie : plus de 1 500 mm par an. Les causes résident partiellement dans la vétusté des infrastructures ; alors que la mégapole ne cesse de s'étendre, les infrastructures ne suivent pas, provoquant la surexploitation des canalisations et forages. En 1960, la Côte d’Ivoire comptait une localité desservie, soit  400 abonnés et un réseau de 200 kilomètres ; 3 000 branchements nouveaux étaient alors effectués par an. Aujourd’hui dans le pays,  plus de 400 localités sont desservies pour environ 8 000 kilomètres de réseau et plus de 380 000 abonnés en zones urbaines, avec en prime, plus de 30 000 nouveaux branchements par an (Abidjan recouvrant le gros nombre des abonnés). Ce chiffre regroupe le total des ménages desservis, à l'exclusion des zones rurales que la SODECI, Société de distribution d'eau en Côte d'Ivoire, ne couvre pas, et sûrement encore un certain nombre de ménages qui ne s'abonnent pas, préférant se greffer sur d'autres abonnés avec l'usage de sous-compteurs.

La grave crise militaro politique a relégué au second plan les préoccupations relatives au bien-être des populations. Il faut également pointer du doigt la corruption, avec la délivrance anarchique des permis de construire qui résultent en constructions tous azimuts, au mépris des règles en vigueur. Toutes sont raccordées au réseau existant, aggravant ses défaillances.

Le reportage de Félicité Annick Foungbé, Libération (Abidjan) – AllAfrica 17-01-2012