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Verdir des terres arides toxiques

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
21/06/2018

La Journée mondiale de la lutte contre la désertification, le17 juin, est l'occasion de prendre conscience que les zones arides peuvent être améliorées grâce à leur bonne gestion.

La superficie de la mer d'Aral en Asie centrale a commencé à rétrécir dans les années 1960, lorsque les Soviétiques ont détourné l'eau des deux principaux fleuves qui s'y déversaient pour alimenter de vastes champs de coton nouvellement plantés. Aujourd'hui, la superficie de la mer est équivalente à 10 % de sa taille historique. En se retirant, l'eau a laissé paraître des terres arides sablonneuses qui ont été contaminées par le ruissellement des pesticides et ont déclenché des tempêtes de poussière, entraînant ainsi des problèmes de santé. C'est pour cette raison que le gouvernement de l'Ouzbékistan met en œuvre un plan visant à verdir les fonds marins asséchés à l'aide de millions d'arbres. Le gouvernement a fait le choix du saxaul, une espèce d'arbustes originaire des déserts d'Asie centrale qui est devenue désormais le premier rempart contre le changement climatique en Ouzbékistan. "Un seul saxaul adulte peut réhabiliter jusqu'à 10 tonnes de terre autour de ses racines", a déclaré Orazbay Allanazarov, spécialiste de la forestation à la BBC. Les arbres permettent d'arrêter le vent qui transporte le sable contaminé du fond sec et le répand dans l'atmosphère. Le but est donc de couvrir la totalité de l'ancien lit d'une forêt. Les forêts sont la source de 80 % de la biodiversité terrestre mondiale. Les arbres sont plantés en rangs espacés de 10 mètres, de sorte que lorsqu'ils se développent et libèrent leurs propres graines, les espaces entre les rangs seront également peuplés. Jusqu'à présent, environ un demi-million d'hectares du désert ont été recouverts d'arbres de saxaul. Mais plus de trois millions d'hectares demeurent vierges. Au rythme actuel, 150 années seraient nécessaires pour obtenir une forêt suffisamment grande pour recouvrir toute la région. "Nous devons accélérer le processus. Mais pour cela nous avons besoin de plus d'argent, de plus d'investissements étrangers", explique Orazbay Allanazarov.

Les terres sont limitées. Seul environ un tiers de notre planète est constituées de terres et il doit également subir la pression de la population humaine de plus en plus nombreuse et riche. Cependant, la neutralité en matière de dégradation des terres est réalisable grâce à la résolution de problèmes, à une forte implication des communautés et à une coopération à tous les niveaux. Atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres (LDN) a été définie par les Parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification comme : "Un état dans lequel la quantité et la qualité des ressources foncières nécessaires pour soutenir les fonctions et services écosystémiques et renforcer la sécurité alimentaire restent stables ou augmentent selon des échelles temporelles et spatiales et d'écosystèmes spécifiques." À ce jour, plus de 110 pays se sont engagés dans le programme d'établissement des objectifs de la NDT et des progrès considérables ont été accomplis depuis l'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030 en 2015. La NDT contrebalance la perte de terres productives prévue grâce à la récupération de zones dégradées et souligne l'importance d'une planification efficace de l'utilisation des terres. Une telle planification implique un engagement multipartite, y compris des structures de gouvernance locales, régionales et nationales.

La Journée mondiale de la lutte contre la désertification est célébrée chaque année le 17 juin. Avec le slogan "La terre a de la valeur, Investissez-y" cette nouvelle édition a mis l'accent sur la gestion durable des terres pour régénérer les économies, créer des emplois et revitaliser les collectivités. 

ONU Environnement

 

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