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Ouverture d’un nouveau centre d’alerte aux tsunamis au Portugal

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
06/12/2017

Après la France, la Turquie, l’Italie et la Grèce, le Portugal est le dernier pays de la région de l’Atlantique du Nord-Est, de la Méditerranée et des mers adjacentes (NEAM) à se pourvoir d’un nouveau Centre national d’alerte aux tsunamis qui émettra des messages d’alerte en cas de tsunami sur la côte portugaise ou aux alentours. Ce nouveau centre portugais va considérablement augmenter la capacité de l’Europe à alerter ses citoyens de la survenance d’un tel événement.

Les tsunamis sont des événements rares se produisant majoritairement en Asie et aux Amériques, mais pas seulement. Le Portugal a été frappé en 1755 d’un terrible tremblement de terre de magnitude 8,5 à 9 sur l’échelle de Richter, tuant plus de 70 000 personnes. Des vagues de 5 à 6 mètres de hauteur avaient alors déferlé sur Lisbonne. Les experts prédisent qu’un nouveau tremblement de terre pourrait survenir et détruire une partie du sud-ouest du Portugal et de l’Espagne, touchant les centaines de milliers de personnes qui vivent sur les côtes de plus en plus urbanisées de la péninsule ibérique. Le nouveau centre, qui se situe à l’Institut portugais de la mer et de l’atmosphère (IPMA), sera capable de détecter tout tremblement de terre se produisant dans la région pour envoyer les informations adéquates aux autorités portugaises, qui se chargeront ensuite d’alerter la population à risque dans les 8 minutes avant qu’un tsunami n’apparaisse, permettant à des milliers de personnes d’évacuer les lieux pour se mettre en sécurité. "Le système fonctionne grâce à des centaines de capteurs installés le long de la côte portugaise capables de détecter tout tremblement du sol ou déplacement anormal de l’eau", explique Fernando Carrilho, directeur de l’IPMA. "Ces capteurs enverront l’information aux autorités portugaises qui relaieront ensuite l’alerte aux communautés exposées par message ou sirènes." Le littoral portugais est très étendu, avec plus de 943 kilomètres de côtes au Portugal continental, auxquels s’ajoutent les 667 kilomètres des archipels des Açores et les 250 kilomètres de Madère. Toutes ne sont pas exposées au risque de tsunamis mais beaucoup d’entre elles sont localisées à la frontière entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne, les rendant ainsi très vulnérables aux séismes. Ces dernières années, le pays a subi deux tremblements de terre considérables, l’un en février 1969 au Portugal continental et le second en janvier 1980 aux Açores, tuant 80 personnes au total. Il existe actuellement quatre centres d’alerte précoce aux tsunamis dans la région NEAM dont l’activité est coordonnée par la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. Cependant, sur les 36 pays de la région qui sont exposés au risque de tsunami, seuls 16 sont devenus adhérents à l’un de ces centres. Environ 130 millions de personnes vivent autour de la Méditerranée et plus de 230 millions de touristes visitent la région chaque année, autant de personnes qui pourraient être en danger si l’hypothèse d’un tsunami venait à se matérialiser. Améliorer la disponibilité et l’accès à des systèmes d’alerte précoce multirisques, ainsi qu’à de l’information sur la réduction des risques, est l’un des 7 objectifs du Cadre d’action de Sendai (objectif G), adopté au Japon en 2015, que les leaders mondiaux se sont donné pour objectif commun d’atteindre d’ici 2030.

Depuis 2000, plus de 11 millions de personnes ont été touchées par des tsunamis, dont 250 000 en sont mortes, majoritairement en Indonésie, au Sri Lanka, au Japon, en Inde et en Thaïlande. Le système d’alerte précoce NEAM est l’un des quatre principaux systèmes d’alerte dans le monde, avec le système d’alerte précoce dans l’océan Indien mis en place juste après le tsunami de 2004 qui a fait plus de 230 000 victimes ; le système d’alerte précoce dans le Pacifique ; et le système des Caraïbes.

UNESCO