Magazine H2o | Le changement climatique et le manque d’assainissement menacent la sûreté de l’eau | Brèves - Monde

Dessin de tracé de fleuve

Accueil > Brèves > Monde > Le changement climatique et le manque d’assainissement menacent la sûreté de l’eau

Le changement climatique et le manque d’assainissement menacent la sûreté de l’eau

Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Dossier de
la rédaction de H2o
  
19/04/2016

À la veille de la Journée mondiale de l’eau, l’UNICEF affirme que les efforts menés pour pourvoir en eau potable des millions de personnes sur toute la planète se heurteront à des difficultés encore plus grandes à cause du changement climatique ; celui-ci menace à la fois l’approvisionnement en eau et la sûreté de l’eau pour les millions d’enfants qui vivent dans les régions exposées aux sécheresses ou aux inondations. 
En 2015, à la fin de la période couvrant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), seulement 663 millions de personnes n’auraient pas accès à une eau potable en provenance de sources améliorées, pourtant, les données disponibles montrent qu’environ 1,8 milliard de personnes pourraient boire de l’eau potable contaminée par la bactérie E. coli, ce qui veut dire que leur eau, même si elle provient de certaines sources améliorées, contient des matières fécales. 

Nous pouvons aujourd’hui analyser l’eau à moindre coût et plus efficacement, ce qui n’était pas possible lorsque les OMD ont été définis, nous nous trouvons dès lors face à un défi beaucoup plus important que prévu, explique en substance Sanjay Wijeserkera, responsable des programmes internationaux de l’UNICEF pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène : "Avec les Objectifs de développement durables qui exigent une eau "sans risques" pour tous, nous ne partons pas de là où les OMD se sont arrêtés ; il s’agit d’une donne entièrement nouvelle."

L’un des principaux facteurs de la contamination fécale de l’eau sont de mauvais équipements sanitaires. Dans le monde, 2,4 milliards de personnes ne disposent pas de toilettes adéquates et un peu moins d’un milliard pratiquent la défécation à l’air libre. Ceci signifie que les matières fécales peuvent être tellement omniprésentes dans de nombreux pays et communautés que même certaines sources d’eau améliorées se retrouvent contaminées. Les préoccupations en matière de sûreté de l’eau augmentent à cause du changement climatique : quand l’eau devient rare pendant les périodes de sécheresse, les populations ont recours aux eaux de surface qui sont insalubres. À l'opposé, les inondations endommagent l’eau et les stations d’épuration, répandent les matières fécales, ce qui conduit très souvent à une augmentation des maladies d’origine hydrique comme le choléra et la diarrhée. Les températures plus élevées qu’entraîne le changement climatique sont également appelées à provoquer une augmentation de la fréquence des maladies liées à l’eau comme le paludisme, la dengue – et aujourd’hui Zika – au fur et à mesure que la population de moustiques et leur zone géographique d’activité s’élargissent. Selon l’UNICEF, les personnes les plus vulnérables sont les quelque 160 millions d’enfants de moins de cinq ans qui, sur la planète, vivent dans les régions à risque élevé de sécheresse. Environ 500 millions vivent dans les régions inondables. La plupart d’entre eux habitent l’Afrique subsaharienne et l’Asie.

L’UNICEF lance sur Instagram une campagne internationale destinée à mieux sensibiliser le public à la relation existant entre l’eau, l’environnement et le changement climatique ; elle débutera lors de la Journée mondiale de l’eau et s’achèvera avec la signature de l’Accord de Paris, le 22 avril. En utilisant le hashtag #ClimateChain (chaîne climatique), le directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Mogens Lykketoft, et diverses autres personnalités importantes se joindront virtuellement au grand public dans une chaîne de photos destinée à susciter la prise de mesures rapides face au changement climatique. Les photographies seront présentées lors de la signature de l’Accord de Paris.

L’UNICEF intervient également face aux problèmes posés par le changement climatique en se concentrant sur la réduction des risques de catastrophe pour les réserves d’eau. Par exemple au Bangladesh, près de 20 000 enfants ont aujourd’hui accès à des sources d’eau résistantes aux phénomènes climatiques et aux catastrophes grâce à un système de recharge de l’aquifère qui capte l’eau pendant la mousson, la purifie et la stocke en sous-sol ; à Madagascar, l’UNICEF aide les autorités locales à rendre les salles de classe de 80 000 enfants résistantes aux cyclones et aux inondations et à leur apporter un accès à des sources d’eau résistantes aux catastrophes ; aux Kiribati, exposées à la sécheresse, de nouveaux sites de collecte des eaux pluviales et de stockage améliorent l’accès des communautés à l’eau potable. Dans une publication récente, "Il est temps d’agir", l’UNICEF a proposé un programme climatique en dix points pour les enfants. À l’attention des gouvernements, du secteur privé et du grand public, il définit des mesures concrètes à prendre pour protéger l’avenir et les droits des enfants.

Campagne #ClimateChain
pdf Il est temps d’agir, Conséquences du changement climatique sur les enfants