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24 nouveaux sites au Réseau mondial des réserves de biosphère de l’UNESCO

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
16/08/2018

Le Conseil international de coordination du Programme de l’UNESCO sur l’Homme et la biosphère, réuni à Palembang (Indonésie) du 23 au 28 juillet, a ajouté 24 nouveaux sites au Réseau mondial des réserves de biosphère. "La conservation de la biodiversité et la gestion des ressources naturelles dans ces écosystèmes exceptionnels sont les prérequis d’un développement durable. Ces sites sont des laboratoires d’interaction harmonieuse entre l’homme et la nature, permettant de faire progresser les connaissances scientifiques et des peuples autochtones, faciliter le partage du savoir, promouvoir l’interface science-société, et favoriser les voies par lesquelles la science peut apporter des solutions concrètes dans le quotidien des populations locales", a déclaré la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. 

Pour la première fois, une réserve de biosphère a été désignée en République de Moldova et au Mozambique. Par ailleurs, cinq sites en Australie, un site aux États-Unis et un autre aux Pays-Bas ont été retirés du Réseau mondial des réserves de biosphère à la demande des États concernés. Pour l’Australie, il s’agit des réserves de biosphère du promontoire de Wilson, de Hattah Kulkyne et Murray Kulkyne, de Yathong, de Barkindji et de Prince Regent. Pour les Pays-Bas, il s’agit de la réserve de biosphère de la mer des Wadden, pour les États-Unis, de la réserve de biosphère de la forêt expérimentale de San Dimas. Le Réseau mondial des réserves de biosphère compte désormais 686 sites répartis dans 122 pays. Parmi les nouvelles réserves de biosphère citons :

Marico (Afrique du Sud) : Située au Nord du pays, cette réserve de biosphère est constituée d’un écosystème d’eau douce unique qui comprend les systèmes fluviaux de Molemane, Molopo et Marico. Cet écosystème se caractérise par des zones humides et par un système dolomitique, qui représente un élément important du patrimoine naturel sud-africain. Les zones de savanes et de pâturage abritent des espèces de plantes vulnérables la Searsia maricoana. La faune endémique comprend 73 espèces de mammifères tels que l’éléphant d’Afrique, le rhinocéros noir ou le lion. Les principales activités économiques sont l’agriculture vivrière, l’élevage, l’exploitation du gibier et le tourisme.

Arly (Burkina Faso) : Située dans la savane de l’Afrique occidentale, cette réserve de biosphère présente une large variété de paysages déterminés par le relief : marécages, forêts de galerie, forêts claires et savanes d’arbustes et d’arbres. Ces habitats abritent des espèces vulnérables et en danger telles que le guépard, l’éléphant, le lion, le léopard ou le vautour. La culture de céréales (millet et sorgho), d’arachides, de coton et l’élevage de bétail constituent les principales activités économiques de la région.

Mont Huangshan (Chine) : Se trouvant au sud-est de la Chine, dans la région vallonnée de la chaîne des Nanling, cette réserve de biosphère, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 1990, abrite un écosystème forestier presque intact depuis la dernière époque glaciaire. Le Mont Huangshan a servi de refuge à de nombreuses espèces animales ou végétales anciennes suite à la période glaciaire du Quaternaire. Le site constitue donc une importante banque de matériel génétique et un point chaud de biodiversité animale et végétale. Cette réserve de biosphère est également une source d’eau importante pour les réseaux hydrographiques du Xin’An, du Qing Yi et du Qiupu.

Mont Kumgang (République populaire démocratique de Corée) : La réserve de biosphère se trouve au milieu de la grande chaîne du Mont Paektu, au sud-est du pays, et englobe des zones marines à l’est. Le Mont Kumgang abrite un écosystème forestier relié à des écosystèmes côtiers, agricoles et d’eau douce et de nombreuses espèces endémiques et espèces rares d’importance mondiale. La zone côtière et les lacs naturels constituent l’habitat des oiseaux migrateurs qui empruntent la voie de migration Asie-Australasie. La pêche, l’agriculture et les activités forestières sont les principales activités économiques sur le site.

Suncheon (République de Corée) : Située à la pointe méridionale de la péninsule coréenne, elle comprend les écosystèmes terrestres qui entourent la ville de Suncheon (le Mont Mohusan et le Mont Jogyesan) ainsi que des écosystèmes de zones humides côtières de la baie de Suncheonman. Le site regorge de ressources biologiques, notamment des crustacées, des poissons, des coquillages, des herbes médicinales, des communautés de roseaux (Phragmites communis) et des plantes halophiles (qui vivent en milieu salin), telles que la Suaeda japonica. Les habitants – villageois ruraux, des pêcheurs et des montagnards – utilisent les services écosystémiques pour des activités économiques telles que la culture du riz, d’herbes médicinales et de fruits comme les prunes et les kakis.

Chocó Andino de Pichincha (Équateur) : Située au Nord-Ouest de l’Équateur, dans la province de Pichincha, cette réserve de biosphère s’étage de 360 à 4 480 mètres d’altitude. Elle englobe la forêt humide de Chocó-Darien. La région est considérée comme un point chaud de biodiversité qui abrite quelque 270 espèces de mammifères parmi lesquelles l’ours à lunettes, le singe hurleur à manteau équatorien, le pacarana ainsi que des espèces endémiques telles que le toucan du Chóco ou la grenouille-fusée de Pichincha. Les quelque 880 000 habitants qui vivent dans la réserve de biosphère tirent une grande partie de leurs revenus de la production de fruits et légumes et de la canne à sucre, de la pisciculture, de l’élevage et du commerce de détail.

Wadi Wurayah (Émirats arabes unis) : Située dans l’Émirat de Fujairah, cette réserve de biosphère constitue une zone de bassin hydrographique en climat aride qui fait partie de la chaîne des Monts Hajar. Le site abrite une faune et une flore endémiques de la péninsule arabique. Il s’agit d’un des derniers endroits aux Emirats à avoir conservé des pratiques agricoles traditionnelles.

Berbak-Sembilang (Indonésie) : Située sur la côte sud-est de Sumatra, cette réserve de biosphère englobe les parcs nationaux de Berbak et de Sembilang ainsi que deux réserves de faune. Elle abrite des écosystèmes intacts de forêts marécageuses de tourbe et des forêts marécageuses d’eau douce, de mangroves et de forêts de plaine qui s’étendent au bord de rivières avec des marécages d’une profondeur pouvant atteindre 10 mètres. L’exploitation de palmiers à huile, de caoutchouc, l’agriculture traditionnelle (rizières, cultures sèches…) et la sylviculture sont les principales activités économiques pratiquées.

Mont Peglia (Italie) : Situé au centre de l’Italie, le site se trouve au carrefour de deux systèmes fluviaux, le Tibre à l’est et la Paglia à l’Ouest. Il est composé d’une vaste zone forestière et constitue un réservoir naturel important d’espèces de faune, de flore et de champignons au sein et autour de cet ancien volcan éteint. Ces ressources naturelles permettent la conduite d’activités compatibles avec le développement durable.

Tsmimanampesotse - Nosy Ve Androka (Madagascar) : Située dans le sud-ouest du pays, cette réserve de biosphère est une mosaïque d’écosystèmes terrestres, côtiers et marins, et est considérée comme un point chaud de biodiversité parce qu’elle inclut des écosystèmes fragiles tels que des récifs coralliens, des côtes, des dunes, des marais de mer, des mangroves ou encore de la forêt littorale. La partie terrestre présente un petit nombre d’espèces floristiques et faunistiques mais un taux d’endémisme atteignant les 90%. Les activités économiques principales dans la zone sont l’agriculture, l’élevage de bétail et la pêche.

Prout inférieur (République de Moldova) :  Située au sud du pays, cette réserve de biosphère comprend la rivière Prout et des lacs de plaines d’inondation. Deux tiers de la surface du site sont occupés par le lac Beleu. Une zone humide, qui s’étend sur la rive gauche de la rivière Prout, abrite une mosaïque d’écosystèmes aquatiques, de prairies et de forêts. La principale activité économique est l’agriculture, qui fournit 90% des revenus de la population locale.

Quirimbas (Mozambique) : Situé dans la province de Cabo Delgado, au nord du pays, le site se compose de 11 îles, d’une combinaison de parcs marins et d’un système d’eau douce incluant la rivière de Montepuez et le lac Bilibiza, une réserve d’oiseaux. On y recense 3000 espèces florales, dont 1000 sont endémiques, et une faune riche qui inclut notamment 23 espèces de reptiles, 447 espèces d’oiseaux et 46 espèces de mammifères terrestres dont quatre des Big Five (cinq grands : l’éléphant, le lion, le buffle et le léopard, le seul manquant étant le rhinocéros) ainsi que huit espèces de mammifères marins dont des baleines et des dauphins. Les activités économiques principales sur la zone sont la pêche, l’élevage, le tourisme, l’artisanat et le transport maritime.

Maasheggen (Pays-Bas) : Ce paysage fluvial agricole de la vallée de la Meuse, situé dans le sud-est des Pays-Bas, a été façonné par l’interaction constante entre les hommes et la nature. Le site, utilisé pour la production de fourrage pour le bétail, comprend le plus vaste et le plus ancien réseau de haies naturelles aux Pays-Bas. Le paysage consiste en une mosaïque de petits terrains agricoles entourés de haies, de dunes de sable, de forêts, de lacs, de prairies humides et de lits de roseaux. L’objectif est de faire de cette réserve de biosphère un lieu d’expérimentation du développement et du tourisme durable. 

La rivière Mura (Slovénie) : Située à l’est du pays, cette réserve de biosphère comprend le plus grand complexe préservé de plaines d’inondation en Slovénie, où l’imbrication de facteurs naturels et de la présence humaine a créé un paysage fluvial culturel exceptionnel. Les principales sources de revenus des habitants sont l’agriculture, l’industrie, l’exploitation forestière et le tourisme. 

Gombe Masito Ugalla (République unie de Tanzanie) : Cette réserve de biosphère, qui est un site majeur pour la recherche sur les chimpanzés, englobe le Parc national de Gombe, des réserves forestières et une partie du lac Tanganyika. Les espèces animales présentes dans la région comprennent les éléphants d’Afrique, les grenouilles cornues et huit espèces de primates. Les espèces végétales comprennent une espèce découverte à Gombe et qui en porte le nom (Pleiotaxis gombensis). La biodiversité du lac Tanganyika, le plus profond d’Afrique, comprend plus de 300 espèces de poissons, 250 espèces d’oiseaux et de reptiles tels que le cobra d’eau et le serpent d’eau du Tanganyika.

S’y ajoutent les sites de : Ponga (Espagne), Khangchendzonga (Inde), Rinjani-Lombok et Betung Kerihun Danau Sentarum Kapuas Hulu (Indonésie), Kopet-Dag (République islamique d’Iran), Val Camonica - Alto Sebino (Italie), Charyn et Zhongar (République du Kazakhstan), Montagnes de l’Oural (Fédération de Russie). Deux extensions de réserve ont par ailleurs été actées : celle de la réserve de biosphère de la forêt de Thuringe (Allemagne) et celle de la réserve de biosphère du Tessin - Val Grande Verbano en Italie ; cette dernière accroît la surface des zones humides et des plans d’eau par la présence des grands lacs subalpins de l’Insubrie, notamment le lac Majeur et le lac de Varèse.

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