H2o Magazine


Canada/États-Unis
Des biosolides du Maine importés au Nouveau-Brunswick

Dossier de
la rédaction de H2o
  
13/03/2023

Cette pratique sème désormais l'inquiétude chez certains agriculteurs et chez des défenseurs de l'environnement.

Par mesure préventive, le Maine a interdit l’épandage de boues d’épuration municipales sur ses terres agricoles parce que ces matières contiennent des PFAS, des contaminants éternels. Or, des sites d’enfouissement américains débordent et les gestionnaires ne savent plus quoi en faire. Des biosolides sont donc transportés au Nouveau-Brunswick. En décembre dernier, c’est à la suite d’une enquête de Radio-Canada qu’on a découvert que des biosolides américains étaient ainsi importés au Québec. Le ministre québécois de l’Environnement n’en savait rien, et ni le Québec ni le Nouveau-Brunswick ne réglementent les PFAS dans les biosolides. Au Québec, le ministère de l’Environnement considère d'ailleurs que l’épandage, lorsqu’il est bien encadré, est une pratique qui comporte des avantages agronomiques et écologiques puisqu’elle évite l’émission de gaz à effet de serre produits par l’enfouissement ou par l’incinération. En pratique, les biosolides sont offerts gratuitement aux producteurs, ce qui en fait une option intéressante pour fertiliser les champs en période d’inflation. Toutefois, la province a en fin d'année promis d'en resserrer l’encadrement. En collaboration avec des scientifiques de différentes universités, le ministère de l'Environnement a entrepris des recherches sur l’incidence de l’épandage de biosolides en agriculture, notamment sur la santé des sols. Les résultats de ces études sont attendus au début de 2024. Depuis la diffusion de reportages sur le sujet, plus d’une quarantaine de municipalités québécoises ont adopté des résolutions pour que cesse l’importation de biosolides américains et réclame un moratoire. 

Maude Montembeault – Radio-Canada   

 

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Radio-Canada