Ontario's Global Water Leadership SummitMots clés : Ontario, Canada, développement, entreprises, innovation, recherche, R&D, universités |
Un sommet pour le développement et l'innovation dans l'eauSi en langue huronne, Ontario signifie "belle eau scintillante", la province canadienne aussi gardienne des Grands Lacs est bien décidée à faire de l’eau "sa" spécialité. C’est donc sans ambages que la province a organisé la seconde édition de son Global Water Leadership Summit, en français, Sommet mondial pour le développement du secteur de l’eau.
Martine LE BECh2o – mai 2011 21 centres de recherche
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Ontario's Global Water Leadership Summit Investir en Ontario – ministère du Développement économique et du Commerce |
Les grandes entreprises du monde entier cherchent des moyens pour transformer la rareté de l'eau en avantage concurrentiel. Cela signifie aller au-delà des toilettes à faible débit et de l’irrigation au goutte-à-goutte pour s’avancer vers des technologies plus en pointe. Cette situation crée des opportunités inégalées pour les entrepreneurs avertis qui auront su élaborer les bons produits et les bonnes stratégies pour répondre à la demande croissante des entreprises.
Laura Shenkar – directrice du Projet Artemis de valorisation de l’innovation dans le secteur de l’eau
The Artemis Project – San Francisco USA
Apercu du Top 50 des entreprises les plus innovatrices.
Images Xogen Technologies
AQUARIUS TECHNOLOGIES Inc.
Port Washington – Wisconsin États-Unis
Le traitement des eaux usées
La société commercialise le procédé de boues activées MSABP – Multi-Stage Activated Biological Process visant à produire le moins possible de boues. Elle a également mis un point un procédé électro-catalytique de traitement des eaux usées offrant un haut degré de traitement des substances toxiques et des matériaux non-biodégradables. Il s’agit du procédé ELCAT dont les performances s’élèvent à 98-100 % d’élimination pour les colorants, 75-85 % pour le COD, 75-85 % pour les détergents et 90-99,9 % pour les phénols. Le procédé est actuellement en usage dans les industries chimique, alimentaire et textile.
Aquarius Technologies Inc.
EMEFCY Ltd.
Caesarea – Israël
Des kWh dans les eaux usées
Emefcy a été créée en 2007 avec pour ambition de révolutionner l’économie du traitement des eaux usées. Le bio-réacteur électrogène – EBR Electrogenic Bio-Reactor, développé par l’entreprise permet de produire de l'électricité directement à partir du traitement des eaux usées. Le procédé utilise la technologie des piles à combustible microbiennes (MFC).
Emefcy Ltd.
ENBALA Power Networks
Toronto – Ontario Canada
La gestion de la demande énergétique
Les services publics d'approvisionnement en eau utilisent beaucoup
d'énergie au cours des procédés de pompage, d'entreposage et de
traitement. Cependant, la quantité d'énergie nécessaire et le moment
exact où elle est requise laissent souvent une marge de manœuvre. La
technologie de réseau intelligent d'Enbala, Energy Balance, permet aux
services publics d'approvisionnement en eau et aux exploitants de
réseaux électriques de gérer les variations brusques de la demande, de
maximiser l'efficience du système en dehors des périodes de pointe et,
in fine, de minimiser l'ensemble des coûts énergétiques. L’Energy
Balance est actuellement à l'essai à Windsor (Ontario) et dans quatre
installations américaines exploitées par American Water.
Initialement établie en Colombie-Britannique, Enbala réalise aujourd'hui
la majeure partie de ses activités en Ontario. Elle vise dorténavant
l’international, et particulièrement les marchés européens et chinois.
Enbala Power Networks
L'innovation cumulative Incrémentale |
EVANDTEC
Toronto – Ontario Canada
Optimisation du système de refroidissement dans les systèmes de climatisation
Les systèmes de climatisation ont des coûts d'exploitation importants auxquels s’ajoutent des répercussions environnementales. Au cœur de ces systèmes se trouve une tour de refroidissement. La solution d'Evandtec combine un système breveté de traitement de l'eau conçu pour éliminer le tartre et prévenir les contaminants biologiques grâce à un système de surveillance à distance qui permet de garantir à l’exploitant un fonctionnement optimal. Les économies moyennes ainsi réalisées s’élèvent à 10 % sur les coûts d'énergie et plus de 20 % sur les consommations d'eau. La solution a été adoptée par les sociétés de distribution Walmart et Tesco ainsi que des hôpitaux.
Evandtec
PURIFICS ES Inc.
London – Ontario Canada
Les membranes en céramique
Fondée en 1993, Purifics ES Inc. met au point et fabrique des
technologies brevetées de traitement et de purification de l'eau
exemptes de produits chimiques entièrement automatisées, qui sont
reconnues pour leur fiabilité, leur durabilité et leur faible coût de
cycle de vie. La société consacre 15 % de ses revenus annuels à la
R&D.
Ses membranes en céramique sont vendues au Canada, aux États-Unis, en
Corée, en Australie et sur d'autres marchés mondiaux. Elles sont
notamment mises en œuvre pour l'assainissement des eaux souterraines
dans les lieux couverts par le Superfund américain (loi fédérale visant à
nettoyer les sites souillés par des déchets dangereux) ou, au Canada,
pour le traitement de l'eau dans les sables bitumineux de l'Alberta.
Purifics ES Inc.
REAL TECH Inc.
Whitby – Ontario Canada
Le contrôle de la qualité e temps réel
Les systèmes de Real Tech permettent à leurs utilisateurs de contrôler
la qualité de leur eau en temps réel 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le
fabricant a également mis au point un laboratoire portatif pour
effectuer des tests sur le terrain qui permettent d'obtenir des
résultats en quelques minutes.
L’entreprise a bénéficié d'un appui important du centre de la découverte
MaRS de Toronto, un centre de recherche et d'innovation qui réunit le
monde des sciences et des affaires avec pour objectif d'améliorer de
façon importante les résultats commerciaux des entrepreneurs.
Real Tech Inc.
L'innovation importante Radicale |
SCFI Group Ltd
Cork – Irlande
Le traitement des déchets organiques liquides
La technologie AquaCritox utilise les propriétés de l’eau
"supercritique" (portée à certaines conditions de température et de
pression, au-delà de 374 °C et 221 bar) pour détruire les déchets
organiques liquides et produire de l'énergie renouvelable. Le procédé
évite la production d'oxydes d’azote ou de soufre qui serait le fait
d’une incinération classique, par ailleurs coûteuse.
SCFI Group Ltd
Trojan Technologies
London – Ontario Canada
En trois décennies, l’entreprise a développé des technologies de
purification de l'eau qui comptent parmi les plus novatrices au monde.
Aujourd'hui, Trojan possède la plus importante base établie de systèmes
de traitement de l'eau aux rayons ultraviolets avec des installations
dans plus de 60 pays, y compris plus de 1 500 installations en Europe.
Trojan Technologies
UV Pure Technologies
Scarborough – Ontario Canada
Le traitement aux rayons UV
Concepteur et fabricant de technologies avancées de purification de
l'eau, UV Pure compte plus de 10 000 systèmes actuellement installés en
Amérique du Nord, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Chine et au
Brésil. Elle compte des clients comme GE, Siemens, Compagnie 3M, Premier
Tech, Kinetico et Culligan. La société Boeing a adopté la version
aérospatiale d'un système de UV Pure pour purifier l'eau à bord du
nouveau 787 Dreamliner.
UV Pure Technologies
Xogen Technologies
Orangeville – Ontario Canada
Le procédé électrolytique pour le traitement des eaux usées
Xogen Technologies apporte une solution pour les exploitants de systèmes
de gestion de l'eau en milieu urbain contraints d'accroître leur
capacité, mais qui sont aux prises avec une pénurie d'installations. Le
processus novateur réduit le temps de traitement habituel de 8 heures à
15 minutes seulement, permettant une réduction des coûts en
immobilisations qui peut atteindre 40 %. Le processus élimine la
production de biosolides, remplacés par de l'hydrogène et de l'oxygène
que les exploitants peuvent réutiliser ou vendre.
Xogen Technologies
L'innovation transformatrice De rupture |
Quelle place pour l’innovation dans le secteur de l’eau ? Quelles opportunités, et aussi quels défis, l’innovation représente-t-elle pour les acteurs ? Sur quelles évolutions – technologiques ou de marché – les nouveaux acteurs peuvent-ils se fondés pour développer un business modèle adéquat ? Partenaire de l’Ontario’s Global Water Leadership Summit, Sheeraz Haji, président-directeur général du Groupe Cleantech, ouvre quelques pistes de réflexion.
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Pourtant l’attention des entreprises ne se focalise plus sur exclusivement sur leurs consommations énergétiques ; l’eau devient pour elles un nouveau centre d’intérêt, que ce soit d’ailleurs d’un point de vue financier ou pour répondre aux préoccupations de leurs propres clients. Ainsi la chaîne de distribution américaine Walmart a demandé à ses fournisseurs de lui fournir un bilan d’évaluation de leurs efforts en matière environnementale. Parmi les 15 questions posées, figuraient les deux questions suivantes :
Chaque enfant – futur citoyen, consommateur et client – apprend aussi dorénavant combien il faut d’eau pour produire un kilogramme de viande, une paire de blue jeans, une voiture ou une tonne d’acier.
Le stress hydrique, l’âge moyen des infrastructures, les pollutions émergentes : tous trois en augmentation, face auxquels les besoins grandissants pour l’alimentation, l’énergie ou les biens de consommation courante ainsi qu’un désir pour une eau "durable", font que l’innovation est dorénavant imposée. Elle devient la condition de la survie de l’industrie.
Le secteur reste cependant peu attractif pour les investissements de capital-risque. Le prix de l’eau ne reflète pas sa rareté et, en fin de compte, trahit sa valeur. Les politiques de l’eau et les cadres réglementaires évoluent lentement.
Les technologies propres ont, en 2010, totalisé 7,9 milliards de dollars US en investissements de capital-risque, répartis sur 738 opérations. Elles tendent ainsi à récupérer le recul enregistré en 2009, à 6 milliards de dollars, contre 8,9 milliards en 2008 (répartis sur un nombre plus limité d’opérations : 584). Le secteur de l’eau ne représente cependant que 3 % de ces investissements – soit une part équivalente aux investissements recueillis par l’éolien ou les réseaux intelligents ; mais loin derrière le solaire (24 %), l’efficacité énergétique (18 %), le transport et le stockage d’énergie (13 % chacun) ou encore les biofuels et les biomatériaux (8 %).
En valeur absolue, les investissements recueillis en 2010 par le secteur ont représenté 257 milliards de dollars, répartis sur 47 opérations. 43 % des investissements se sont orientés vers le traitement des eaux usées, contre 40 % pour l’approvisionnement en eau (les technologies de filtration et de purification, inclus le dessalement), 13 % pour les systèmes de gestion et 3 % la préservation de la ressource.
Les opérations les plus importantes ont été : Seven Seas (65,9 M USD), MIOX (49,5 M USD) Wellspring (47,9 M USD), Halosource 46 M USD), WaterHealth (45,2 M USD), EnerTech (45 M USD), Quench (39 M USD), Waterleau (33,8 M USD). Les investisseurs les plus actifs ont aussi été : KPCB, Emerald Tech Ventures, Chrysalix, XPV, SAIL Venture Partners, Element et Kinrot Ventures.
Les analystes espèrent néanmoins que le secteur de l’eau devienne progressivement plus attractif et misent sur un rattrapage. Ils estiment que les acteurs industriels ainsi que les opérateurs, publics comme privés, auraient d’ailleurs tout intérêt à communiquer davantage. Ils relèvent néanmoins deux points positifs : d’une part, une augmentation des financements en amont des projets (synonyme d’une meilleure appréhension du secteur par les investisseurs) et, d’autre part, une attention accrue des investisseurs envers les technologies visant à améliorer l’efficacité, notamment énergétique, des traitements.
En se complexifiant la chaîne de valeur du secteur de l’eau ouvre de nouveaux domaines d’innovation. Alors aussi que la venue des technologies hi-tech dans le secteur de l’eau est relativement récente, le mouvement devrait s’accélérer. Il reste que le cycle d’adoption des nouvelles technologies reste dans le secteur relativement lent ; que les marchés sont aussi extrêmement épars et fragmentés. Cela représente une difficulté de plus pour les jeunes entreprises innovantes.
En se complexifiant, la chaîne de valeur du secteur de l’eau ouvre de nouveaux domaines d’innovation. Alors aussi que la venue des technologies hi-tech dans le secteur de l’eau est relativement récente, le mouvement devrait s’accélérer. Il reste que le cycle d’adoption des nouvelles technologies est dans le secteur relativement lent ; que les marchés sont par ailleurs extrêmement épars et fragmentés. Cela représente une difficulté de plus pour les jeunes entreprises innovantes. .