El Niño a pris fin, mais ses conséquences sur les enfants vont empirer |
Dossier de la rédaction de H2o   |
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03/09/2016 | |
El Niño a pris fin, mais ses conséquences sur les enfants sont destinées à empirer alors que maladies et malnutrition continuent à se répandre. Rien qu’en Afrique de l’Est et en Afrique australe, 26,5 millions d’enfants ont besoin d’aide. Le phénomène El Niño de 2015-2016 est terminé mais ses effets dévastateurs sur la situation des enfants empirent avec une progression continue de la faim, de la malnutrition et des maladies, conséquence des graves sécheresses et inondations qu’il a provoquées, annonce l’UNICEF. Il y a également une forte chance que La Niña, le phénomène inverse de El Niño, frappe à un moment ou un autre cette année, exacerbant la sévère crise humanitaire qui touche des millions d’enfants dans certaines des communautés les plus vulnérables, avertit l’UNICEF dans un rapport intitulé "Ce n’est pas fini. Les conséquences de El Niño pour les enfants". Dans les zones les plus atteintes, les enfants souffrent déjà de la faim. En Afrique de l’Est et en Afrique australe – les régions les plus touchées – environ 26,5 millions d’enfants ont besoin d’aide, dont plus d’un million qui devant être traités pour malnutrition aiguë sévère. Les ressources de nombreux pays, déjà soumises à une forte pression, ont atteint leurs limites et les familles menacées ont épuisé les moyens de faire face à la situation – comme vendre leurs possessions et sauter des repas. À moins qu’une aide plus importante ne soit prochainement obtenue, y compris des ressources nutritionnelles urgentes pour les jeunes enfants, des décennies de développement risquent d’être fragilisées. Dans de nombreux pays, El Niño a entravé l’accès à une eau salubre et un lien peut être établi avec l’élargissement de la propagation de maladies comme la fièvre dengue, la diarrhée et le choléra, parmi les maladies les plus meurtrières pour les enfants. En Amérique du Sud, en particulier au Brésil, El Niño a créé des conditions favorables à la multiplication du moustique qui est susceptible de transmettre Zika, dengue, fièvre jaune et chikungunya. Si La Niña finissait par se développer, cela pourrait contribuer à la propagation du virus Zika dans des zones qui n’avaient pas été touchées jusqu’ici. L’UNICEF signale également qu’il existe de sérieuses préoccupations que l’Afrique australe, épicentre mondial de la pandémie du SIDA, voit une multiplication des cas de transmission du VIH en conséquence des effets de El Niño. Le manque de nourriture a un effet négatif sur l’usage de la thérapie antirétrovirale, car les patients ont tendance à ne pas prendre leurs médicaments quand ils ont l’estomac vide, et de nombreux malades préfèrent utiliser leurs ressources limitées pour se nourrir plutôt que pour se rendre à un dispensaire. La sécheresse peut aussi forcer les adolescentes et les femmes à pratiquer des relations sexuelles transactionnelles pour survivre. En outre, la mortalité des enfants vivant avec le VIH est de deux à six fois supérieure pour ceux qui sont atteints de malnutrition sévère, par comparaison avec ceux qui ne le sont pas."Des millions d’enfants et leurs communautés ont besoin de soutien pour survivre. Ils ont besoin d’aide pour se préparer à l’éventualité que La Niña exacerbe la crise humanitaire qu’ils subissent. Et ils ont également besoin d’aide pour améliorer leurs mesures de réduction des risques de catastrophes naturelles, ainsi que leurs mesures d’adaptation aux changements climatiques qui sont la cause de phénomènes météorologiques de plus en plus intenses et de plus en plus fréquents", déclare Afshan Khan, la directrice des programmes d'urgence à l'UNICEF. "Ce sont les mêmes enfants qui sont victimes de El Niño et menacés par La Niña qui se trouvent sur la ligne de front des changements climatiques."
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