Magazine H2o | Instantanés

Dessin de tracé de fleuve

Accueil > Instantanés
logo lien vers www.lemeeb.net

archives

Sélectionnez le continent

Instantanés mai 2023

Mots clés : actualité, eau, h2o, monde, Europe, Afrique, Amérique, Asie, recherche, innovation, initiatives, publications, ouvrages, évènements, conférences, formations

Monde

 
 

Antarctique : Les courants océaniques profonds ralentissent plus tôt que prévu
Le ralentissement des courants océaniques profonds, causé par la fonte des glaces de l'Antarctique, survient plus tôt qu'anticipé : selon une nouvelle étude, il se produit des décennies "en avance sur le calendrier", menaçant la vie marine et risquant d'accélérer le réchauffement climatique.
De longue date, les scientifiques ont averti qu'une accélération de la fonte des glaces antarctiques et de la hausse des températures, entraînée par l'émission des gaz à effet de serre d'origine humaine, devrait avoir un effet significatif sur le réseau mondial des courants océaniques qui transportent les nutriments, l'oxygène et le carbone. Une étude antérieure, utilisant des modèles informatiques, avait ainsi suggéré que la circulation des eaux dans les parties les plus profondes des océans ralentirait de 40 % d'ici 2050 si les émissions restaient élevées. L'étude conduite par l'agence scientifique australienne CSIRO et l'université britannique de Southampton, publiée dans Nature Climate Change, s'est basée en grande partie sur des données d'observations recueillies par des centaines de scientifiques au fil des décennies ; elle montre que ce processus a en fait déjà ralenti de 30 % entre les années 1990 et 2010.
Radio-Canada

 

La température de la mer bat des records : Les explications de Météo & Radar
Avec environ 21 °C relevés en avril, la température globale de la surface de la mer, en dehors des mers polaires, se situe depuis plusieurs semaines à un niveau inhabituellement élevé. L'eau s'est notamment fortement réchauffée dans la zone tropicale du Pacifique, tout indique qu'un événement El Niño se produira dès cet été.
Après avoir établi début avril un nouveau record absolu de température (21,1 °C) à la surface de l'eau des océans entre 60 degrés de latitude nord et sud, la température n'a guère baissé depuis. Actuellement, elle est supérieure d'environ 0,5 °C à la moyenne pluriannuelle et reste à un niveau record pour la saison. Actuellement, l'eau est également exceptionnellement chaude dans l'Atlantique Est, des îles du Cap-Vert à la péninsule ibérique (source Maine Climate Office, NOAA). Les océans absorbent environ un tiers de la quantité de CO2 émise par l'homme. Cela ralentit certes le réchauffement de la planète, mais entraîne à long terme une acidification des mers. Les récifs coralliens et les micro-organismes sont particulièrement menacés. La capacité de l'océan à stocker le CO2 diminue aussi avec l'augmentation de la température de l'eau. Les zones autour de l'équateur dans les océans Pacifique et Indien se sont particulièrement réchauffées depuis le début de l'année. Comme l’explique Anthony Grillon, météorologue à Météo & Radar, El Niño est attendu au cours de ces prochains mois avec une intensité potentiellement forte. Un nouveau record mondial de température pourrait dès lors être établi cette année et l’année prochaine, comme cela a déjà été le cas après le dernier El Niño fort de 2016. Lorsque des températures anormalement élevées de la mer se produisent pendant une période donnée, on parle de vagues de chaleur marines. Globalement, celles-ci ont augmenté de 50 % au cours des dix dernières années. En 2022, par exemple, une canicule marine a été observée en Méditerranée, où les températures de surface ont atteint près de 30 °C, soit jusqu'à 5 °C de plus que la moyenne. Les conséquences pour l'écosystème marin sont graves.
Application Météo & Radar

 

Une feuille de route des Nations unies présente des solutions pour réduire la pollution plastique mondiale
Selon un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la pollution plastique pourrait être réduite de 80 % d’ici à 2040 si les pays et les entreprises effectuent des changements profonds concernant les politiques et le marché faisant appel à des technologies existantes. Ce rapport a été publié en amont d’une deuxième phase de négociations relatives à un accord mondial de lutte contre la pollution plastique, qui s'est tenue à Paris du 29 mai au 2 juin, et décrit l’ampleur et la nature des changements nécessaires pour mettre fin à la pollution plastique et créer une économie circulaire. Afin de relever le défi, le rapport suggère dans un premier temps de supprimer les plastiques problématiques et inutiles de façon à diminuer l’ampleur du problème. Par la suite, le rapport appelle à opérer trois changements au sein du marché, axés sur la réutilisation, le recyclage, et la réorientation et la diversification des produits.
PNUE

 

Le Congrès météorologique mondial approuve la création de la Veille mondiale des gaz à effet de serre
C’est à l’unanimité que les 193 membres de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) ont approuvé la résolution du Congrès sur la création de la Veille mondiale des gaz à effet de serre. Ils ont ainsi reconnu « le besoin urgent de renforcer le fondement scientifique des mesures d’atténuation prises par les Parties à la Convention‑cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et à l’Accord de Paris ». La décision du Congrès fait suite à une résolution adoptée par le Conseil exécutif en mars dernier, laquelle reposait sur les conclusions d’un colloque international organisé en janvier 2023 et qui a rassemblé plus de 170 experts des milieux de la recherche et de l’exploitation, d’agences spatiales, de services météorologiques, du domaine de l’observation des océans et du climat, du monde universitaire et d’organismes des Nations unies.
La Veille mondiale des gaz à effet de serre est conçue selon une approche descendante de l’évaluation des flux, reposant sur les capacités existantes d’observation en surface et à partir de l’espace et de modélisation. Elle vise à garantir l’échange sans délai de toutes les observations et données. Dans sa configuration initiale, la Veille mondiale des gaz à effet de serre devrait produire des flux mensuels nets de CO2, CH4 et N2O à la résolution spatiale de 100 km par 100 km avec un délai minimum éventuel. Ces produits pourront servir à de multiples applications, allant de la contribution au bilan mondial à l’évaluation des flux provenant d’installations ou d’environnements donnés.
OMM

 

Le coût économique des catastrophes d’origine météorologique explose, mais les alertes précoces sauvent des vies
Entre 1970 et 2021, plus de 11 778 catastrophes imputables à des aléas météorologiques, climatiques et hydrologiques ont été enregistrées, entraînant la mort de plus de 2 millions de personnes et des pertes économiques à hauteur de 4 300 milliards de dollars US, selon les nouvelles données de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Les pertes économiques ont augmenté de façon vertigineuse. Toutefois, ces cinquante dernières années l’amélioration des alertes précoces et la gestion coordonnée des catastrophes ont permis de réduire le nombre de victimes. Plus de 90 % des décès enregistrés dans le monde sont survenus dans des pays en développement.
L’OMM a publié ces nouvelles conclusions à l’occasion de la session quadriennale du Congrès météorologique mondial, tenue fin mai.
OMM  

 

Surveillance des ouragans
La constellation TROPICS au complet. Avec la mise en orbite de deux nouveaux satellites, la constellation de la NASA est désormais au complet. Ses quatre petits satellites, de la taille d'une boîte à chaussures et évoluant à 550 km d'altitude, auront la capacité de repasser toutes les heures au-dessus des cyclones tropicaux (appelés ouragans dans l'Atlantique nord ou typhons dans le Pacifique), contre toutes les six heures actuellement. La constellation devait à l'origine compter six satellites, mais les deux premiers ont été perdus en raison du dysfonctionnement d'une fusée de l'entreprise américaine Astra.
Radio-Canada

 

Les villes, clés de la résolution de la crise climatique
Les villes, qui abritent plus de la moitié de la population mondiale et sont responsables d’environ 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, sont au cœur du défi climatique. Un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé en anglais "Thriving: Making Cities Green, Resilient, and Inclusive in a Changing Climate", analyse le rôle fondamental des villes à la fois pour enrayer le changement climatique et protéger les populations de ses conséquences.
Sur la base de données concernant plus de 10 000 villes du monde entier, cette nouvelle analyse met en lumière leur rôle central dans l’amélioration de la prospérité, de la santé et de la sécurité des populations, et dans l’inversion des effets négatifs du changement climatique sur l’alimentation, l’eau, la biodiversité et bien plus encore. Le rapport étudie aussi dans quelle mesure les villes contribuent au changement climatique par leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et les conséquences sur les ménages urbains de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité de phénomènes météorologiques tels que les sécheresses, les inondations et les cyclones. Bien que les villes des pays à revenu faible ne contribuent qu’à environ 14 % de l’ensemble des émissions urbaines mondiales de CO2, le rapport souligne que ce sont celles des pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure qui seront exposées aux risques climatiques les plus graves. En outre, les villes des pays à revenu faible devront se développer sans suivre les trajectoires d’émissions historiques des agglomérations des pays à revenu élevé si nous voulons parvenir à zéro émission nette d’ici 2050. En l’absence d’innovation et d’investissement pour verdir ces villes, les émissions mondiales de GES resteront supérieures au niveau requis pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, même si les pays à revenu élevé et intermédiaire de la tranche supérieure parviennent à atteindre un niveau nul d’émissions nettes d’ici 2050.
Banque mondiale  


La FAO à la tête d’une action mondiale visant à renforcer l’aquaculture
L’aquaculture a fait des pas de géant ces dernières décennies et les denrées qui en sont issues devraient répondre en grande partie à la demande toujours croissante de produits alimentaires aquatiques. Le secteur a désormais besoin d’un ensemble actualisé de grands principes présidant à son expansion et à son intensification, qui passeront par l’adoption de technologies modernes, de sorte à en faire une filière respectueuse de l’environnement, socialement responsable, viable sur le plan économique et capable de répondre aux besoins des générations présentes et futures. Ce besoin est mis en évidence dans une série d’articles publiés par d’éminents spécialistes du domaine, à la suite de la dernière Conférence mondiale sur l’aquaculture – Millénaire+20 tenue à Shanghai. Ces conférences mondiales qui ont lieu tous les dix ans sont organisées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et ses partenaires. D’après Xinhua Yuan, directeur adjoint de la division des pêches et de l’aquaculture de la FAO, l’objectif est de parvenir à une intensification et à une expansion durables de l’aquaculture, de façon à répondre à la demande mondiale d’aliments d’origine aquatique et à répartir équitablement les avantages qui en découlent, sans négliger les questions de responsabilité sociale, de pollution et d’autres enjeux. Alors que bon nombre de nouvelles technologies capables d’accroître la productivité, de réduire les déchets et de renforcer la participation des petits acteurs du secteur sont aujourd’hui disponibles, elles doivent encore être mises à profit, en particulier hors d’Asie, et appliquées spécifiquement dans les zones où les perspectives de croissance du secteur aquacole sont les plus importantes, d’autant plus que les pratiques aquacoles émettent en moyenne moins de gaz à effet de serre que d’autres formes de production animale. 
Les huit articles d’analyse thématiques parus dans le numéro spécial de la revue Journal of the World Aquaculture Society portent sur des dimensions essentielles de l’aquaculture, notamment les méthodes de production, les questions sociales et la santé de la planète, la nutrition, les ressources génétiques, la biosécurité, la gouvernance et l’élargissement de l’accès aux marchés.
FAO

 


RECHERCHE
Des traces génétiques dans les eaux souterraines
Une grande diversité d’êtres vivants laisse des traces d’ADN dans les eaux souterraines, notamment en fonction de l’utilisation du sol dans les zones de captage. Ces paramètres biologiques pourraient être pris en compte pour évaluer la qualité des eaux souterraines. Avec son équipe, Florian Altermatt, chef de groupe à l’Institut de recherche de l’eau EAWAG et professeur d’écologie aquatique à l’Université de Zurich, a étudié ces traces génétiques hautement diluées dans les eaux souterraines à l’aide d’analyses d’ADN environnemental. Les premiers résultats viennent d’être publiés dans la revue Molecular Ecology.
Groundwater environmental DNA metabarcoding reveals hidden diversity and reflects land-use and geology – Molecular Ecology

 

Un nouveau système de surveillance de la pollution de l'eau par les pesticides
Une équipe de chercheurs des universités écossaise (Université de Glasgow), portugaise (Université d’Aveiro) et allemande (HTWK Liepzig) a mis au point un capteur qui permet de détecter la présence de très faibles concentrations de pesticides dans des échantillons d'eau. Ses travaux, qui ont été publiés dans la revue Macromolecular Materials and Engineering, pourraient rendre la surveillance de l'eau plus aisée, plus rapide et moins onéreuse.
Actuellement, les tests de pesticides sont le plus souvent effectués en laboratoire à l'aide de techniques telles que la chromatographie et la spectrométrie de masse. Bien que ces tests fournissent des résultats fiables et précis, ils sont longs et coûteux à réaliser. Une alternative prometteuse est un outil d'analyse chimique : la spectroscopie Raman SERS (surface-enhanced Raman spectroscopy). L'équipe de recherche a entrepris de mettre au point une méthode d'analyse portable, utilisant des matériaux abordables imprimés en 3D pour adsorber les molécules présentes dans les échantillons d'eau et fournir des résultats initiaux précis sur le terrain.
Additive manufacturing-enabled architected nanocomposite lattices coated with plasmonic nanoparticles for water pollutants detection – Macromolecular Materials and Engineering

 

Removal of pharmaceutical pollutants from effluent by a plant-based metal–organic framework
An international team (from Stockholm, Uppsala, Madrid and México), highlight the possibility of creating stable, high-performance multifunctional materials from sustainable plant-derived components for the removal of pharmaceutical pollutants from effluents.
Nature Water

 

Persistance des résidus de pesticides dans les sols
La contamination de l’environnement par les résidus de pesticides fait depuis de nombreuses années l’objet d’une surveillance pour les milieux aquatiques et l’atmosphère. Ce n’est pas encore le cas pour les sols. Or, les quelques études récentes européennes, impliquant notamment l'INRAE et l’IFREMER, laissent entrevoir la présence de nombreuses substances dans les sols et les risques pour la biodiversité qui en découlent.
Afin d’approfondir ces premiers résultats, des chercheurs de l'INRAE ont collaboré avec des scientifiques de l’Université de Bordeaux dans l’objectif d’évaluer la contamination par les pesticides de près d’une cinquantaine de sols, prélevés dans toute la France métropolitaine. En se basant sur le Réseau de mesures de la qualité des sols (RMQS), ils ont pu mesurer la persistance de ces substances et les risques associés pour la biodiversité des sols. En résultat : 98 % des sites étudiés présentent au moins une substance. Au total, 67 molécules différentes ont été retrouvées, majoritairement des fongicides et des herbicides. Les parcelles de grandes cultures sont les plus contaminées, avec jusqu’à 33 substances différentes retrouvées dans un seul site, et une moyenne de 15 molécules dans les sols. Plus inattendu, dans les sols sous forêts, prairies permanentes, en friche ou en agriculture biologique depuis plusieurs années, plus de 32 pesticides différents ont été détectés, à des concentrations majoritairement plus faibles que pour les sites en grandes cultures. Les molécules les plus fréquemment détectées sont le glyphosate et l’AMPA, son métabolite principal, présents dans 70 % et 83 % des sols prélevés. Des fongicides de la famille des triazoles (époxiconazole) ou des fongicides inhibiteurs succinate deshydrogénase (SDHI) sont également retrouvés dans plus de 40 % des sites, tout comme des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes comme la tefluthrine. Si la majorité des substances recherchées sont utilisées uniquement en agriculture conventionnelle, quelques molécules peuvent cependant être utilisés en agriculture biologique, comme les pyréthrinoïdes. Si les herbicides contribuent le plus aux concentrations totales en pesticides retrouvées dans les sols, le risque majeur estimé pour les vers de terre est dû aux insecticides et aux fongicides. Les risques de toxicité chronique pour ces vers de terre sont modérés à forts pour toutes les parcelles cultivées.
Ces travaux de grande ampleur démontrent une persistance inattendue des molécules de pesticides dans l’environnement, bien au-delà de leur temps de dégradation théorique et à des concentrations supérieures à celles escomptées. Ces résultats soulignent un besoin accru de surveillance des sols, qui pourrait s’appuyer en France sur le réseau national RMQS, en place depuis plus de 20 ans.
Pesticide Residues in French Soils: Occurrence, Risks and Persistence – Environmental Science & Technology
INRAE

 

Résistance des vignes à la sécheresse : Une étude identifie les cépages et régions viticoles les plus à risque
Les régions viticoles du monde entier ont récemment été confrontées à des sécheresses et à des vagues de chaleur intenses et fréquentes. Dans ce contexte de changement climatique, des scientifiques de l’université de Bordeaux et de l'INRAE ont étudié la résistance à la sécheresse de l’appareil vasculaire de la vigne. Ils ont mis en évidence une grande variabilité de vulnérabilité entre cépages, et identifié les régions viticoles les plus à risque. Les résultats sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Quantifying the grapevine xylem embolism resistance spectrum to identify varieties and regions at risk in a future dry climate – Scientific Reports
INRAE

 

Dans les eaux de baignade, les cyanobactéries, amies ou ennemies ?
L’été 2022 a été le plus chaud enregistré en France depuis 1900. Et s’il vous est venu l’idée de vous rafraîchir en allant vous baigner dans un lac, une rivière ou une base de loisirs, vous en avez peut-être été empêché en raison d’une fermeture pour cause de prolifération de cyanobactéries, qui peuvent s’avérer toxiques pour notre santé ou celles de nos animaux. Mais qui sont ces cyanobactéries ? Quels problèmes posent-elles ? Sont-elles nos amies ou nos ennemies ?
Sébastien Duperron, professeur d'écotoxicologie microbienne, Benjamin Marie, chercheur, Cécile Bernard, professeure, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) –
The Conversation  


Cours d'eau alpins : Le retrait glaciaire modifie l’habitat et réduit la protection de leur biodiversité
Les régions alpines se réchauffent à un rythme plus rapide que la moyenne planétaire. Or, le niveau élevé d’endémisme rend la biodiversité alpine particulièrement vulnérable au changement climatique car les barrières géographiques limitent les possibilités de migration vers le pôle. On attend donc que les populations d’espèces alpines se retirent vers des altitudes plus élevées. Grâce au couplage de modèles de l’extension future des glaciers, de leur influence sur les conditions de vie dans les cours d’eau qu’ils alimentent et de niches écologiques des espèces, une équipe internationale de chercheurs a mis au point une méthode nouvelle pour identifier les refuges potentiels dans le futur pour les espèces adaptées aux basses températures. Cette nouvelle approche peut désormais être appliquée pour estimer la biodiversité alpine future et guider l’adaptation des espaces protégés afin d’optimiser leur potentiel de conservation.
Les distributions futures des invertébrés dans les cours d’eau ont été modélisées à intervalles de 10 ans sur la période 2020-2100, pour tous les sous-bassins glaciaires des Alpes situés au-dessus de 2 000 mètres d’altitude, à l’échelle de tronçons de rivière de 10x10 mètres. Ces projections sont pilotées par un modèle d’influence glaciaire déterminant la proportion englacée du bassin à l’amont dechaque segment de cours  d’eau. L’étendue future des glaciers est dérivée du modèle global d’évolution des glaciers (GGEM). Les modèles de distribution future ont été construits pour 15 espèces d’invertébrés aquatiques à partir de 656 échantillons biologiques accompagnés de mesures environnementales comprenant l’influence glaciaire et des caractéristiques hydrologiques, hydrauliques et physicochimiques des cours d’eau. Il est prévu que l’influence glaciaire sur les écosystèmes d’eau courante diminuera jusqu’à à la fin du XXIe siècle dans tous les bassins versants des Alpes. En 2100, beaucoup des aires vitales pour les invertébrés d’eau glaciaire froide se trouveront à l’extérieur des réseaux actuels d’espaces protégés. Il en résulte des préoccupations relatives à la conservation car les zones où les glaciers persisteront en 2100 seront également soumises à d’autres pressions comme la production hydroélectrique ou le ski. La multiplication des suivis de la biodiversitéalpine s’avère indispensable afin de modéliser la distribution future d’un plus grand nombre d’espèces et soutenir ainsi les décisions relatives à leur conservation.
Ces progrès en termes de capacité de modélisation peuvent désormais être utilisés dans d’autres régions de montagnes où des estimations locales ne sont disponibles que pour un nombre limité d’espèces.
Glacier retreat reorganizes river habitats leaving refugia for Alpine invertebrate biodiversity poorly protected – Nature Ecology & Evolution
INRAE

 

Le changement climatique provoque une absorption disproportionnée des polluants
Pollution et changement climatique sont deux des grandes menaces pour les écosystèmes et la biodiversité. Beaucoup de choses sont connues sur ces deux phénomènes mais la corrélation entre les deux facteurs fait encore l’objet de peu de recherches. Plusieurs études de ces dernières années concluent que dans les cours d’eau, les animaux invertébrés endémiques réagissent plus sensiblement aux polluants lorsque les températures de l’eau augmentent. Le chercheur de l’EAWAG Johannes Raths a étudié la question pour déterminer si cette sensibilité accrue peut s’expliquer par des modifications dans les processus toxicocinétiques. Il a pu observer dans ses recherches une corrélation claire entre les taux toxicocinétiques et la température de l’eau. Les taux toxicocinétiques expliquent comment les polluants sont traités dans l’organisme, soit l’absorption, la distribution, le métabolisme et l’excrétion des substances. En clair : avec l’augmentation des températures de l’eau, les amphipodes absorbent, métabolisent et évacuent plus de polluants, non seulement de manière linéaire mais aussi exponentielle. J. Raths a, en outre, pu montrer que l’influence de la température sur les taux toxicocinétiques se situent à un niveau similaire que l’influence de la température sur les taux physiologiques, comme par exemple la respiration des animaux. Le chercheur a reçu le Europe Rifcon Early Career Scientist Award de la Société internationale de chimie de l’environnement SETAC.
EAWAG  

 

Projet DiadES : Des outils pour la gestion internationale des poissons migrateurs
Après quatre années de recherche, les équipes pluridisciplinaires du projet Interreg Espace Atlantique DiadES, dont des scientifiques de l'INRAE, mettent en lumière 5 recommandations pour une gestion durable et internationale des poissons migrateurs le long de la façade atlantique européenne. Produire des connaissances communes, utiliser des outils de coordination internationaux, créer des mesures de gestion locales adaptées à l’imprévu et partager ces connaissances entre gestionnaires, ainsi que promouvoir la culture autour des poissons migrateurs à un public large : ces actions permettront à l’avenir la sauvegarde de ces espèces d’un intérêt majeur dans un contexte rudement marqué par le changement climatique. Pour valoriser tous ces résultats, les chercheurs ont créé un atlas web interactif, accessible au plus grand nombre, pour explorer les futurs possibles des poissons migrateurs ainsi qu’un jeu sérieux baptisé "DiadESland" dont le but est de sensibiliser le public aux risques de perte de biodiversité aquatique et de services écosystémiques liés au changement climatique.
A transnational and non-sectoral approach to diadromous fish species management 
Interreg Atlantic Area, DiadES, Policy Brief
Atlas web interactif – Jeu sérieux DiadESland 

 

Les manchots ont-ils trop chaud ? Pas si simple !
Agnès Lewden, chercheure de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), a séjourné tout cet hiver dans la station scientifique polaire de Dumont d’Urville afin d’étudier la thermorégulation des manchots. Son travail s’inscrit dans le cadre du projet scientifique "Les manchots Adélie, bioplateformes de l’environnement marin", soutenu depuis de nombreuses années par l’Institut polaire français. Sa mission est de comprendre comment les conditions environnementales influencées par les dérèglements climatiques impactent les manchots en fonction de leur stade de vie et du milieu aquatique ou terrestre dans lesquels ils évoluent. La chercheure a profité du soutien de toute l’équipe d’Océanopolis afin d’éprouver un nouveau dispositif de gélule ingérable mesurant la température des oiseaux en direct.
Photo Valentin Guillet/Institut polaire français
Communiqué

202305_manchots_ValentinGuillet-.jpg

 

PUBLICATIONS
Milieux fluviaux – Dynamique sédimentaire et connectivité
Les milieux fluviaux constituent une mosaïque d’habitats variés, allant des habitats très humides à d’autres complètement secs, qui se forment en fonction des caractéristiques hydrodynamiques et morphodynamiques des cours d’eau. Ainsi, la dynamique sédimentaire et la connectivité sont deux éléments influant sur la protection contre les crues et les fonctions écologiques dans les efforts de revitalisation des cours d’eau. Le projet de recherche interdisciplinaire "Milieux fluviaux – dynamique sédimentaire et connectivité" a associé l’Office fédéral suisse de l’environnement (OFEV) et quatre instituts de recherche pour "faire le pont" entre l’aménagement et l’écologie des cours d’eau afin d’évaluer les mesures favorisant la dynamique sédimentaire et d’explorer les habitats fonctionnels des milieux fluviaux. La publication contient un résumé des principaux résultats de ce projet ainsi que des interprétations complémentaires de la part de chercheurs et de praticiens qui n’ont pas directement participé au projet.
Publication – OFEV

 

Avantages et risques du déploiement de l’IA dans les réseaux d'eau
L'intelligence artificielle (IA) peut avantageusement contribuer à la gestion des réseaux d’eau, allant de l'amélioration de la connaissance des captages à l'optimisation de l'efficacité des réseaux, en passant par l'amélioration du service pour les utilisateurs finaux. Toutefois, la prolifération de cette technologie naissante pourrait engendrer des problèmes graves et inattendus, notamment la compromission de l'ensemble du système en raison d'erreurs de conception, de dysfonctionnements et de cyberattaques, ainsi que l'exposition à des défaillances en cascade dans les domaines socio-écologique, du lien entre l'eau, l'énergie et l'alimentation, et des défaillances couplées des infrastructures essentielles. En réponse, les auteurs, chercheurs à l’Université de Cambridge (UK), formulent trois recommandations pour un déploiement sûr et responsable de l'IA dans les systèmes d'approvisionnement en eau potable et d'évacuation des eaux usées : 1. Combler les lacunes dans l'infrastructure de base et la culture numérique ; 2. Établir des mécanismes institutionnels, logiciels et matériels pour une IA digne de confiance ; 3. Hiérarchiser les applications sur la base d’un cadre d'évaluation des avantages et des risques qu'ils ont élaboré.
Rewards, risks and responsible deployment of artificial intelligence in water systems –
Nature Water

 


PODCAST
Conférence des Nations unies sur l’eau
Gérard Payen revient pour le think-tank (Re)sources sur les acquis de la conférence onusienne sur l’eau : "[…] pour une fois, les gouvernements ont discuté d’eau douce en intégrant l’ensemble de ses facettes. Ceci était la suite logique, mais un peu tardive, d’une évolution de la place de l’eau douce aux Nations Unies, évolution qui a fait passer l’eau douce d’un sujet mineur sur le plan politique à un sujet majeur avec l’adoption de 20 objectifs mondiaux en 2015."
Podcast 30 minutes – (Re)sources 
Sur le même sujet, voir l’article cosigné par le Pôle Eau Dakar et le Geneva Water Hub dans Défis Humanitaires

 


CONCOURS
Prix Zayed pour le développement durable
Le Prix Zayed pour le développement durable lance une nouvelle catégorie pour encourager les solutions en faveur du climat et la protection de l’environnement. Cette nouvelle catégorie vise à distinguer et à promouvoir des solutions innovantes pour lutter contre le changement climatique et préserver les ressources naturelles de la planète.
Créé en 2008, Le Zayed Sustainability Prize récompense les organisations et les lycées ayant fait preuve d'impact, d'innovation et d'inspiration dans les catégories de la santé, de l'alimentation, de l'énergie, de l'eau, des lycées mondiaux et maintenant Action pour le Climat. Issus du monde entier, les gagnants se partagent une dotation de 3,6 millions de dollars. Le Prix récompense à hauteur de 600 000 USD chaque lauréat dans chaque catégorie. La nouvelle catégorie "Action pour le Climat" élargira davantage la portée et l'impact du prix en récompensant les solutions qui protègent et améliorent l'environnement naturel, tout en relevant le défi urgent du changement climatique.
Lors de l'édition 2023, l'entreprise française Ÿnsect, qui produit des protéines et engrais naturels d’insectes, a été désignée lauréate de la catégorie "Alimentation". L’entreprise a donc remporté la somme de 600 000 USD, ce qui lui a permis de poursuivre son développement.
Dépôt des candidatures – 23 mai 2023
Prix Zayed pour le développement durable

 


PEOPLE
Ajay Banga, nouveau président de la Banque mondiale
Les administrateurs de la Banque mondiale ont nommé Ajay Banga à la tête de l’institution pour un mandat de cinq ans commençant le 2 juin 2023.
Ajay Banga était dernièrement vice-président de General Atlantic. Il avait auparavant occupé le poste de président-directeur général de Mastercard, organisation d’envergure mondiale comptant près de 24 000 employés qui, sous sa direction, a établi le Center for Inclusive Growth dans le but de promouvoir une croissance économique équitable et durable et l’inclusion financière dans le monde entier. Il était également président honoraire de la Chambre de commerce internationale, qu’il a dirigée de 2020 à 2022, et membre du Conseil consultatif du fonds d’investissement climatique de General Atlantic, BeyondNetZero, depuis sa création en 2021. Il a aussi été coprésident du Partnership for Central America, coalition d’organisations privées visant à améliorer les perspectives économiques des populations défavorisées d’El Salvador, du Guatemala et du Honduras. Il avait antérieurement siégé aux conseils d’administration de la Croix-Rouge américaine, de Kraft Foods et de Dow Inc.
Banque mondiale

 

 

Europe

 

Recréer une forêt primaire en Europe de l’Ouest, un rêve fou qui questionne les politiques publiques
La question d’un renversement radical de notre rapport à la nature, centré davantage sur le réensauvagement que sur l’exploitation, est à l’ordre du jour – illustré notamment par les débats vifs autour du retour de populations sauvages au sein des territoires. Pensé comme une alternative aux politiques en vigueur, ce concept mobilise avant tout parmi les cercles de réflexion et les acteurs de la société civile. Relevant de cette dynamique citoyenne, le projet porté par l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire, vient interpeller directement les politiques publiques quant à leur capacité à intégrer cette perspective du réensauvagement. Cette association souhaite créer les conditions favorables au développement d’une forêt primaire (de plaine) de 70 000 hectares en zone transfrontalière en Europe de l’Ouest.
Daniel Behar, géographe, professeur, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC), et Alexandra Locquet, chercheuse en géogaphie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – The Conversation

 

FRANCE
Adaptation au changement climatique : Le CNTE se positionne sur une trajectoire à +4 °C
Le Conseil national de la transition écologique (CNTE) a rendu son avis sur la trajectoire de réchauffement référence à +4 °C (en France métropolitaine), à partir de laquelle sera notamment bâti le prochain Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) attendu pour 2024.
La commission spécialisée du CNTE chargée de l'orientation de l'action de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique a adopté à l’unanimité, ce 4 mai, un avis portant "sur la définition d’objectifs de moyen-long terme sur l’adaptation et sur la nécessité de s’adapter à ces objectifs". Le CNTE y propose de retenir pour la trajectoire d’adaptation au changement climatique, l’hypothèse générale d’un réchauffement global à +3 °C d’ici la fin du siècle (croisant 1,5 °C en 2030 et 2 °C en 2050) ce qui signifie +4 °C à l’échelle de la France métropolitaine. Un scénario bien plus pessimiste que ce que prévoit l’accord de Paris (avec l’objectif d’un réchauffement global nettement en-dessous des +2 °C) mais que corrobore le 6ème rapport du GIEC, dont les médianes de l’augmentation des températures prévue en 2100 sont comprises entre +2,8 °C et +3,2 °C.
"C’est la fin d’un tabou" a commenté Ronan Dantec, sénateur de la Loire-Atlantique et président de la commission spéciale, lors d’un brief presse tenu à l’issue de la réunion, se félicitant de la "position extrêmement claire" du CNTE et de "la prise de conscience de la société civile dans son ensemble" grâce à ce vote à l’unanimité. Cet avis était sollicité sur la nouvelle trajectoire à +4 °C sur laquelle le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a confirmé son souhait de bâtir le 3ème Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) attendu pour 2024. "Nous changeons totalement de braquet sur la valeur de ce plan d’adaptation et sur sa place dans le dispositif climatique", a-t-il insisté. "Ce nouveau plan va devoir évaluer les impacts, les coûts, les conséquences assurantielles en termes de survenance des risques, en termes d’évolution des réglementations pour les infrastructures, de façon à avoir une résilience qui nous permette de faire face à ces températures nettement plus élevées que celles pour lesquelles nous avions jusqu’à présent calé notre trajectoire d’adaptation", a détaillé le ministre de la Transition écologique.
Portail DRIAS

 

Consultation publique TRACC
Dans le cadre de la consultation publique du projet de trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), un document de référence est à disposition. Deux scénarios de réchauffement ont été élaborés, sur la base des éléments fournis par le GIEC : 1. Dans un scénario aligné avec l’Accord de Paris, le réchauffement mondial est limité à +1,5 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, soit environ +2 °C en moyenne sur la France métropolitaine. Ce scénario correspond au respect de l’objectif de température le plus ambitieux de l’Accord de Paris au niveau mondial ; 2. Dans un scénario plus pessimiste, le réchauffement se stabilise à +3 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, soit environ +4 °C en moyenne sur la France métropolitaine. Ce scénario correspond à la poursuite des politiques mondiales existantes, sans mesures additionnelles. Les trois questions posées sont : Question 1 – La France doit-elle se doter d’une trajectoire de réchauffement de référence d’ici la fin du siècle pour pouvoir s’adapter, tout en poursuivant la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris ? Question 2 – Que pensez-vous d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation de la France (TRACC) dont les niveaux de réchauffement de référence seraient : +2 °C en 2030, +2,7 °C en 2050 et +4 °C en 2100 (France métropolitaine) ? Question 3 – Quels outils et quel accompagnement technique et financier devraient être mis à la disposition des collectivités, des acteurs économiques et du public pour qu’ils puissent prendre en compte les impacts envisagés dans le futur du réchauffement climatique ?
Contributions jusqu’à mi-septembre –  Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
Document de référence

 

Examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Cadre de Sendai 
L’année 2023 marque le mi-parcours de la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (2015-2030). Dans ce contexte, l’Assemblée générale des Nations unies organisait un point d’étape à New-York pour retracer les avancées et perspectives des États. À cette occasion, la France a publié son bilan de mi-parcours.
Bilan  

 

Sécheresse
Pour ceux qui commenceraient seulement maintenant à s'inquiéter, le ministère de la Transition écologique publie un dossier sur la sécheresse : décryptage des causes, des actions menées pour y faire face et des mesures pour économiser l’eau.
Dossier

Auparavant, le ministère a présenté le 17 mai la synthèse des mesures de restriction des usages de l'eau prises en prévention de la période attendue.
Guide – Synthèse

 

Les eaux non conventionnelles, une solution face à l’augmentation des restrictions d’usages ?
Le 30 mars, un plan Eau a été annoncé par le président de la République. Ce plan réaffirme les objectifs des Assises de l’eau et du Varenne agricole de l’eau, en allant plus loin avec notamment l’objectif de massifier le recours aux eaux non conventionnelles (ENC). L'objectif national est d’arriver à 10 % d’utilisation du volume d’eaux usées traitées au niveau de stations d’épuration et de permettre que 1 000 projets de recours aux ENC soient réalisés en France d’ici 2027.
Le groupe de travail national dédié aux recours aux ENC, animé par l’ASTEE et mandaté par les ministères en charge de la Transition écologique et de la Santé a remis la première partie de ses travaux et les a présentés lors d’un séminaire le 21 avril. Il a proposé une définition large des eaux non conventionnelles comme correspondant aux types d’eaux autres que celles issues directement d’un prélèvement direct dans la ressource naturelle et faisant éventuellement l’objet d’un traitement approprié par rapport à l’usage. Cela permet d’y inclure, au-delà des eaux usées traitées au niveau de stations d’épuration collectives urbaines, de stations d’épurations industrielles ou encore de petites stations d’épuration privées (ex. complexes hôteliers, parcs d’attraction…), aussi bien : les eaux de pluie récupérées en aval des toitures ; les eaux grises sortant des douches, lave-linge et lavabo ; les eaux pluviales ruisselant sur les voiries et surfaces urbaines autres que les toitures ; les eaux d’exhaure pompées en permanence pour mettre hors d’eau nos infrastructures souterraines (parking, stations de métro…) ; les eaux issues de process industriels. Les membres du GT ont tenu à souligner la nécessité d’inscrire le recours aux ENC dans une approche globale de gestion de l’eau, en rappelant qu’il n’existe qu’une et une seule ressource en eau, utile aux milieux naturels et que les ENC ne se distinguent de l’eau dite "conventionnelle" que parce qu’elles ont été utilisées ou récupérées par l’homme, suite à ces aménagements et activités. À l’appui de plus de 80 retours d’expériences, les membres du groupe de travail ont mentionné, entre autres actions à mener pour aider le déploiement du recours aux ENC, là où il est approprié, la nécessité de faire évoluer la réglementation, de diffuser des bonnes pratiques, des retours d’expériences documentés, de simplifier les procédures administratives avec un guichet unique pour les porteurs de projet. Ils ont aussi souligné le besoin d’accompagnement de tous les acteurs, depuis les porteurs de projets, aux concepteurs de solutions innovantes, jusqu’aux services instructeurs. L’enjeu est d’aider et d’encadrer au mieux les porteurs de projets, collectivités ou entreprises comme les bureaux d’études qui les accompagnent, à passer à l’action.
Il est apparu au final que le recours aux ENC à l’échelle de la France pourrait faire économiser plusieurs millions de mètres cubes de prélèvements d’eau chaque année, à condition de mettre en œuvre les recommandations proposées, à permettre le multiusage et les multiples types d’eau, conventionnelle ou non, en mobilisant tous les acteurs concernés, jusqu’aux usagers de l’eau, sans affecter les milieux naturels. Au-delà, les débats ont soulevé une autre opportunité du recours aux ENC : favoriser une économie locale et circulaire de l’eau, qui s’intègre dans une transition écologique des systèmes domestiques et tertiaires, industriels, agroalimentaires et des systèmes agricoles, qu’ils soient urbains ou ruraux.
CEREMA 

 

Réseaux : La carte des 170 communes qui perdent 1 litre sur 2
Le gouvernement a établi en mars dernier la liste des 170 "points noirs", où les pertes d'eau dans les réseaux de distribution atteignent 50 %, soit un litre sur deux. France Info s'est procuré la liste et a réalisé une "carte de la honte". Pour des raisons techniques, la Guadeloupe, également concernée, n'a pas pu être représentée sur cette carte.
Carte France Info

 

OUTIL
Arbres à planter dans les projets urbains
Un site web pour l'outil SESAME de sélection des espèces
Sésame est un projet qui s’intéresse aux services écosystémiques rendus par les arbres, arbustes et plantes grimpantes, dans l’espace urbain et péri-urbain. Le travail vise en premier lieu à différencier les espèces en fonction de ces services, à travers la bibliographie disponible, les bases de données existantes et les échanges avec les services techniques. Une première version du site web qui propose un outil d'aide à la décision est disponible.
La différenciation des espèces végétales selon de leur capacité à rendre différents services, a été le point focal d'une première approche expérimentale qui a fait l’objet d'une publication en 2019, détaillant le travail réalisé sur 85 espèces. En 2020, le CEREMA et ses partenaires (ville de Metz, Eurométropole de Metz, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Banque des Territoires, Métropole du Grand Nancy) ont décidé de travailler sur une deuxième version du projet, explorant plus de 250 espèces et travaillant sur plus de services écosystémiques.
CEREMA

 

L'animation "2022, une année historiquement sèche pour les cours d’eau"
Façon peut-être de se préparer à une nouvelle sécheresse, on pourra se demander à quel point les 4 dernières années ont-elles été plus sèches que les 4 dernières décennies en ce qui concerne les cours d’eau ? Pour y répondre Akwari Coop a défini et calculé un indicateur de sécheresses hydrologiques extrêmes pour les cours d’eau. Cet indicateur correspond au pourcentage des stations de mesures suivies dont le débit quotidien est dans sa tranche de 1 % la plus basse de cet historique de 40 ans. Comme le montre la visualisation animée, les 3 années de ce triste podium du plus grand nombre de stations dans leur 1 % le plus critique font partie des 4 dernières années : 2019, 2020, et surtout 2022 qui se démarque de loin avec plus de 40 % des points de mesures ayant atteint leur 1 % le plus bas le même jour (le 13 août 2022), soit presque 2 fois les précédents records ! C’est plus de 5 fois le pic annuel moyen sur 1983-2022, qui est de 7,5 %. Les données brutes proviennent de l’API Hydrométrie Hub’Eau, un service Eaufrance. Les concepteurs précisent que leur indice est une mesure absolue d’un pic de sécheresse des cours d’eau, à l’inverse des indicateurs couramment utilisés par les hydrologues qui comparent, par exemple, les débits d’un mois de l’année à l’historique des débits de ce même mois des années précédentes. Cette visualisation de données animée a été inspirée, modestement, du principe des "climate spirals", sauf que la spirale est ici à plat…
Animation Akwari

 

REPLAY
Vers une économie circulaire de l’eau dans les territoires ?
Le 24 mai, plus de 50 personnes se sont réunies à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne pour assister à l’évènement "Vers une économie circulaire de l’eau dans nos territoires ?", organisé par le BRGM, l’Institut Territoires circulaires et le Pôle DREAM Eau & Milieux, en partenariat avec l’agence de l’eau.
Interventions et présentations   

 

PUBLICATIONS
Rapport national 2023 de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement
L’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement, piloté par l’Office français de la biodiversité avec l’appui des services de l’État, vient de publier son 13ème rapport, établi à partir des données renseignées par les collectivités dans la base SISPEA (Système d'information des services publics d'eau et d'assainissement) au mois de janvier 2023, totalisant : 6 403 services d’eau potable (60 % des services du référentiel, 83 % de la population desservie) ; 6 554 services d’assainissement collectif (53 % des services du référentiel, 82 % de la population desservie) ; 1 246 services d’assainissement non collectif (50 % des services du référentiel, 79 % de la population couverte).
Eaufrance

 

Dossier Sécheresse du Monde diplomatique
L’édition de juin du Monde diplomatique fait sa "une" sur un dossier Eau : "Politiques de la sécheresse". Au sommaire de ce dossier : "L’eau n’est pas qu’un bien commun" par Franck Poupeau, sociologue ; "Mégabassines, aux sources de la colère" par Sylvain Léger, professeur agrégé en sciences économiques et sociales ; "Ces puces qui accaparent l’or bleu des Alpes" par Raúl Guillen et Vincent Peyret, journalistes ; "Guerres entre États… et mainmise des multinationales" par Akram Belkaïd.
Le Monde diplomatique

En marge de ce dossier, un reportage de Marc Laimé est disponible sur Internet :
Sécheresse : la crise des sources que personne n’a vu venir – Des dizaines de milliers de foyers français, dont l’habitation n’a jamais été reliée au réseau public d’eau potable, mais qui utilisaient une source située sur leur propriété ou à proximité, risquent de voir celle-ci se tarir avant l’été. Déjà nombre d’entre eux appellent leur mairie au secours. Dans le même temps, en application d’une directive européenne tout juste transcrite en droit français, les collectivités locales doivent désormais fournir de l’eau potable à ceux qui en sont privés. Une véritable bombe à retardement.
Blog de Marc Laimé

 

Sécheresse toujours : "Il faut changer notre modèle de consommation de l'eau"
PODCAST – Pour évoquer les épisodes de sécheresse actuels et à venir, Florence Habets, hydroclimatologue, directrice de recherche au CNRS, et Robert Vautard, météorologue et climatologue, directeur de recherche au CNRS, étaient les invités du Grand Entretien du 1er mai – France Inter

 

Les nouvelles guerres de l’eau
La revue Alternatives économiques publie un dossier sur "les nouvelles guerres de l’eau". Au sommaire : Comment l’eau est devenue source de tensions en France ; Va-t-on manquer d’eau potable ? Verdir l’agriculture et les assiettes : une nécessité ; Avec moins d’eau, faut-il s’attendre à moins d’électricité ? Loi sur l’eau : l’État n’applique pas ses propres règles.
Alternatives économiques (sur abonnement) – aussi en kiosque 

 

UN JOUR PROCHAIN PEUT-ÊTRE 
L'eau de pluie, une amie qui refait surface
Le CEREMA publie l'Essentiel "L'eau de pluie, une amie qui refait surface", qui aborde la question de l'infiltration des eaux pluviales dans le cadre d'une gestion à la parcelle et les leviers d'action pour les acteurs des territoires. Le fascicule a été réalisé sous la direction de Cyril Pajot, chargé d'études Gestion de l'eau et des Milieux aquatiques.
Version numérique 

Une BD sur les superpouvoirs des sols
Le CEREMA publie une bande dessinée sur les sols, leurs fonctionnalités et la prise en compte de ces fonctions dans l'aménagement de la ville. Destinée à un public large, elle présente le rôle des sols dans les écosystèmes et les leviers d'action pour mieux les préserver.
Téléchargement

 

MAIS EN ATTENDANT
Arrêtons de nous cacher derrière des moyennes
Si ces chiffres généraux des usages et la trajectoire climatique future sont tout à fait exacts, ils ne nous sont pas d’une grande utilité et induisent même un risque, celui de rester indifférent à ce qu’ils annoncent. Leur globalité masque en effet des situations très variables dans l’espace et le temps. Ils ne disent rien des crises à venir ni des difficultés auxquelles les femmes, les hommes et les écosystèmes vont devoir faire face. Chacun affronte une situation locale à un moment donné, jamais la moyenne de tout le territoire durant toute une année. À ce titre, le plan Eau annoncé par le gouvernement – qui retarde les engagements déjà pris en matière d’économie d’eau et épargne l’agriculture – ne prend pas la mesure des tensions estivales extrêmes à venir. Pour surmonter les crises sociales que seront aussi les crises climatiques, nous ne pouvons faire l’impasse ni sur la raréfaction, ni sur la répartition de la ressource en eau.
Les auteurs de l'article, principalement chercheurs à l'Université de Rennes, prennent appui sur un programme de recherche engagé en 2019 sur l’impact du changement climatique sur la ressource en eau à l’échelle du bassin rennais.
The Conversation

Et finissons-en avec le bavardage climatique
La langue influence notre manière de percevoir le monde. À l’heure où les données et les chiffres sont clairs, vérifiés, contre-vérifiés et accessibles à tous, pourquoi sommes-nous si rétifs à enclencher les changements nécessaires pour faire face aux enjeux climatiques et environnementaux ?
PODCAST La Terre au carré avec Albin Wagener, enseignant chercheur en analyse du discours. Auteur de blablabla, en finir avec le bavardage climatique aux éditions Le Robert – France Inter

L'agriculture face au changement climatique
Dans un récent rapport la Cour des comptes recommande une stratégie de réduction du nombre de bovins en France. Le pays est le premier producteur européen et dispose du deuxième troupeau laitier derrière l’Allemagne. Trop d’émissions de CO2, trop de consommation d’eau : l’avenir est-il forcément à la décroissance du cheptel ? L’adaptation de l’agriculture au changement climatique doit-elle nécessairement passer par un changement de cultures ?
L’Esprit public – France Culture
Les soutiens publics aux éleveurs de bovins – Cour des comptes

 

EXPOSITION
Urgence climatique 
Face au dérèglement climatique, l’humanité doit repenser son rapport au monde et engager des transformations profondes et collectives, à tous les échelons de nos sociétés, pour répondre à l’urgence de la catastrophe. Si le constat est sombre, il est aussi un puissant générateur d’espoir, porté par des actions mobilisatrices, des initiatives citoyennes et de nouvelles façons de concevoir le monde en matière d’innovations sociales, environnementales et économiques. Urgence climatique, la nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences et de l’industrie, offre une vue d’ensemble des mécanismes qui cherchent à concilier décarbonation et adaptation de nos sociétés. Son commissaire n'est autre que Jean Jouzel.
Cité des sciences et de l'industrie 

 

INITIATIVES
L’éducation au changement climatique
Pour sensibiliser ses élèves au changement climatique, un professeur de technologie de La Rochelle a imaginé un projet un peu fou : les emmener au Svalbard, tout près du pôle Nord, au chevet des glaciers. Deux expéditions ont été organisées : la première en avril 2018 avec 20 élèves et une deuxième en 2019 avec 12 élèves, où ils ont fait en plus un bivouac de 3 jours sur un glacier, accompagnés par Heïdi Sevestre, glaciologue spécialiste du Svalbard. Bilan carbone ?
La Terre au carré – France Inter

Jetez-vous à l'eau avec les Écologistes
À l’occasion de leurs États généraux, les Écologistes veulent créer un mouvement participatif, expérimenter des nouvelles méthodes de co-construction en invitant le public à concevoir une campagne de communication/mobilisation autour de l’eau. Les objectifs de la campagne sont de : sensibiliser à la préservation de l'eau ; encourager la réduction de la consommation d'eau ; alerter l’opinion publique sur la pollution des nappes phréatiques, les pertes dues à la maintenance insuffisante des réseaux, l’accaparement de la ressource par quelques-uns au profit d’une agriculture tournée vers l’exportation.
Campagne Eau Les Écologistes  

 

LUTTES
PFAS : Générations Futures dépose des plaintes dans trois régions
Fin février 2023 le quotidien Le Monde, dans le cadre du Forever Pollution Project, publiait la carte d’Europe de la contamination par les PFAS. "[...] cette carte permet de visualiser pour la première fois l’ampleur de la contamination de l’Europe par ces substances toxiques et persistantes" pouvait-on découvrir sur le site du journal. Quelques semaines plus tard, en avril, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (ex-CGEDD) publiait un rapport visant à analyser les risques de présence de PFAS dans l’environnement et de faire des recommandations pour limiter ces risques. Pour Générations Futures, très engagée dans ce combat, la réponse apportée au niveau européen mais surtout au niveau français ne paraît pas à la hauteur des enjeux qui entourent le sujet des perfluorés. L'ONG vient donc de déposer trois plaintes contre X dans trois régions afin, d’obtenir des avancées significatives sur ce dossier de santé publique et d’environnement. Les infractions visées sont : les atteintes à l’environnement aquatique et aux poissons, le délit de pollution des milieux et le délit de mise en danger de l’environnement. Les trois régions visées sont, "dans un premier temps" : les Hauts-de-France la zone de Verneuil-en-Halatte et Villers Saint Paul (Oise) du fait des nouvelles analyses que nous rendons publiques en même temps que nos plaintes ; la Bourgogne Franche-Comté la zone de Tavaux (Jura) du fait de la présence d’un des 5 producteurs français de PFAS ; les Pays-de-Loire  la zone de Paimboeuf (Loire Atlantique) du fait de données montrant la présence de PFOS dans des analyses présentées dans le récent rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable. 
Générations Futures 

 

PÉTITION
De l'eau potable et quotidienne pour les Guadeloupéens
Les habitants de la Guadeloupe lancent une pétition afin de demander des mesures immédiates pour garantir un accès fiable à l'eau potable dans leurs foyers. La pénurie d'eau potable est devenue une réalité quotidienne pour de nombreux Guadeloupéens qui font face à des coupures régulières, à une qualité d'eau douteuse et à des pénuries prolongées qui mettent en danger leur santé, leur hygiène et leur bien-être. Ils appellent les autorités compétentes et les organismes responsables de la gestion de l'eau dans l'île à prendre des mesures immédiates pour résoudre ce problème criant, et exigent : un approvisionnement régulier en eau potable dans tous les foyers de Guadeloupe, sans coupures ni pénuries prolongées ; une amélioration de la qualité de l'eau distribuée, garantissant qu'elle réponde aux normes sanitaires et qu'elle soit sans danger pour la consommation humaine ; une transparence accrue dans la gestion de l'eau, en fournissant des informations claires sur les mesures prises, les calendriers de réparation et les plans d'amélioration à court et à long terme ; des investissements dans les infrastructures nécessaires pour assurer un approvisionnement en eau fiable et durable, en prenant en compte les besoins futurs de la population.
Pétition

 

ADOUR-GARONNE
Audit de l'agence de l'eau
Avec une superficie de 117 600 km2, soit 20 % du territoire national, pour 7,8 millions d’habitants dont plus de 2 millions dans les agglomérations de Toulouse et Bordeaux, le bassin Adour-Garonne recouvre un territoire essentiellement rural. Il est principalement réparti sur les régions Nouvelle-Aquitaine (52 %), Occitanie (48 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (5 %). Les milieux aquatiques sont variés avec 120 000 km de cours d’eau, dont la Garonne et des rivières importantes (Adour, Charente, Dordogne, Lot, Aveyron et Tarn). Selon une étude récente de l’agence, le bassin serait l’un des plus affectés par le dérèglement climatique qui aurait pour conséquences, d’ici 2050, une réduction du débit des rivières de 20 % à 40 %, des étiages plus précoces avec une moindre recharge des nappes souterraines, un réchauffement des eaux et une hausse de l’évapotranspiration de 10 à 30 %. Le déséquilibre hydrologique entre besoins et ressources, estimé entre 200 et 250 millions de m3 aujourd’hui, atteindrait 1 à 1,2 milliard de m3 en 2050. La stratégie de l’eau dans le bassin Adour-Garonne appelle un renforcement du rôle d’animation territoriale joué par l’agence de l'eau venant de faire l'objet d'un audit de la Cour des comptes.
Rapport d'audit

 

LOIRE-BRETAGNE
Les conditions de mobilisation des retenues hydroélectriques pour le soutien d’étiage
Les Assises de l’eau de 2019 et le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique de 2022 ont pointé les retenues hydroélectriques comme une potentielle ressource en eau, à la condition de veiller à concilier production d’énergie renouvelable et optimisation de la gestion de l’eau. Dans ce cadre, les ministres chargés de l’agriculture, de l’énergie et de l’environnement ont confié à l’IGEDD et au CGAAER une mission d’expertise sur les conditions de mobilisation des retenues hydroélectriques pour le soutien d’étiage sur le bassin Loire-Bretagne, après celle portant sur le bassin Adour-Garonne.
Les retenues hydroélectriques du bassin Loire-Bretagne sont déjà largement mobilisées dans des dispositifs de soutien d’étiage bénéficiant à la Loire amont, à ses affluents (Cher, Creuse, Vienne et Sioule) et à des fleuves côtiers bretons (Aulne et Blavet). Le principal dispositif est celui consacré au soutien de l’Allier et de la Loire, géré par l’Établissement public Loire (EPL) à partir des réservoirs de Naussac et Villerest. Les ressources de retenues, faisant l’objet d’une concession hydroélectrique et encore mobilisables sur le bassin pour du soutien d’étiage (aux Fades, à Grangent et à Lavalette) peuvent apporter un complément appréciable mais limité (30 Mm3) au dispositif de soutien de l’Allier et de la Loire reposant sur Naussac et Villerest, dont le volume maximum mobilisable plafonne actuellement à 210 Mm3. Les propositions formulées par la mission visent dans l’immédiat à optimiser le dispositif existant de soutien de l’Allier et de la Loire, à le renforcer par une mobilisation assurantielle d’une partie des ressources des trois retenues de Grangent, Lavalette et des Fades, dont l’impact sur la production hydroélectrique devrait être limité, et à adapter les autres dispositifs, plus locaux, rencontrant déjà des difficultés que le changement climatique ne fera qu’aggraver.
Toutefois, les améliorations proposées ne permettront pas de répondre aux ordres de grandeur nécessaires pour faire face, à débits d’objectifs d’étiages inchangés, aux sécheresses constatées aujourd’hui et qui seront de plus en plus fréquentes demain. Même si l’idée est notamment évoquée par le monde agricole, aucun projet de nouveau grand réservoir n’a été présenté à la mission. Si un tel projet, dont la faisabilité reste à démontrer, était défini, sa mise en service ne pourrait vraisemblablement pas intervenir avant 20 à 30 ans. C’est pourquoi un effort de réduction des consommations nettes pour tous les usages, pendant la période d’étiage, doit être consenti sans tarder. La démarche suppose la mise en place d’une gestion quantitative généralisée, garantissant la transparence des prélèvements pour tous les usages. L’agriculture, qui est le premier consommateur net en étiage avant les centrales nucléaires, pourra s’appuyer sur les recommandations d’adaptation mentionnées dans les plans de filières issus du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique.
Rapport CGAAER/IGEDD

 

Chaumont-sur-Loire obtient son classement
Le site "Val de Loire, perspectives du château à Chaumont-sur-Loire et Veuzain-sur-Loire", dont le territoire s'étend sur plus de 1 500 hectares entre les communes de Chaumont-sur-Loire, Mesland, Monteaux, Rilly-sur-Loire et Veuzain-sur-Loire, vient d'être classé par décret.
Haut-lieu du Val de Loire, le site de Chaumont offre une composition spectaculaire. Le château posté sur le sommet du coteau domine la Loire et surplombe le front bâti du village qui s’étire le long du fleuve. La Loire présente à cet endroit un léger rétrécissement qui, associé à la physionomie du coteau en belvédère, confèrent au site une position stratégique, à l’origine des premières implantations. Le château et sa terrasse offrent des vues lointaines sur la Loire, vers l’amont comme vers l’aval, ainsi qu’un vaste panorama sur la plaine alluviale de la rive droite, traversée par le cours sinueux de la Cisse et bordée par le coteau d’Onzain puis de Monteaux, où les cultures et les boisements maintiennent un paysage à dominante naturelle et agricole, malgré l’urbanisation diffuse qui s’est développée le long de la route départementale riveraine.
Photo DREAL Centre Val de Loire
Écologie France

202305_valdeloire.jpg

 

Silence dans les champs
PODCAST – 7 années d'enquête et 300 témoignages d'hommes et de femmes qui travaillent corps et âme pour l'agro-industrie bretonne. Nicolas Legendre, journaliste-correspondant du quotidien Le Monde en Bretagne, a parcouru la région pendant sept ans pour recueillir les témoignages de 300 personnes qui lui ont raconté le métier d'agriculteur, la vie et le travail dans les champs, le travail dans les usines, les suicides des collègues, les pleurs et les peurs, la solitude, l'endettement, la course aux terres, le délitement des liens, la nature souillée et polluée, le remembrement…
La Terre au carré – France Inter 

 

SEINE-NORMANDIE
Le long de la Seine, l’étonnant périple des déchets plastiques
Romain Tramoy, chercheur en paléoclimatologie à l'Université Paris-Est-Créteil, suit depuis des années le périple des macroplastiques le long de la Seine. Son objectif est de comprendre non seulement combien y finissent, mais aussi d'où ils viennent et comment ils cheminent, ou non, jusqu'à la mer. Ses résultats sont alarmants : certes, il y a proportionnellement peu de gros plastiques (plus de 5 mm) dans la Seine, étant donné les 16 millions d'habitants du bassin ; mais ceux-ci sont ballottés par les courants pendant parfois des années, sans toujours atteindre la Manche, créant dans l'estuaire "une machine à fabriquer des micro-plastiques". Il y a des sites dits d'accumulation, de "vraies déchetteries", et d'autres dynamiques où les déchets partent et arrivent chaque jour. Les expérimentations de son équipe entre 2017 et 2020 ont établi que 100 à 200 tonnes de plastique par an arrivent à la mer, ce qui est bien moins que ses hypothèses de départ. En réalité, la Seine est nettoyée, par des associations effectuent un peu partout le long de ses rives du ramassage sur berge, mais également par le groupe Vinci Construction Maritime et Fluvial qui nettoie depuis 40 ans 66 kilomètres de berges avec des navires nettoyeurs en plus des 26 barrages flottants répartis sur le fleuve ainsi que sur la Marne. 
La Croix

 

RHIN-MEUSE
Campagne transfrontalière exceptionnelle
Face au défi des pollutions de toutes origines, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et ses homologues allemands et luxembourgeois s’associent pour mener une campagne transfrontalière exceptionnelle. Du 4 au 6 mai 2023, le bateau laboratoire Max Prüss appartenant au Land de Rhénanie-du Nord-Westphalie, a effectué des prélèvements de dreissènes dans les eaux de la Moselle française, en amont de ceux réalisés sur son cours international la semaine suivante. Véritables bioindicateurs de l’état des eaux, ces moules zébrées d’eau douce permettront de révéler les éventuels polluants présents dans les cours d’eau, notamment la famille des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) classés comme cancérigènes. Les résultats de ces prélèvements feront l’objet d’une évaluation commune transfrontalière puis, à l’instar de l’ensemble des données issues du dispositif de surveillance, seront rendus publics dès qu’ils auront été validés.
Naviguant sur le Rhin et ses affluents ainsi que sur la Weser et les canaux d'Allemagne de l'Ouest, le Max Prüss est équipé de moyens de prélèvements adaptés à tous types de supports d’analyse (grappin, centrifugeuse) et dispose de nombreux appareils de mesure en continu permettant la préparation, l’analyse (température de l'eau, pH, conductivité électrique, teneur en oxygène et turbidité) et le stockage des échantillons. Dans le cadre de la coopération transfrontalière exceptionnelle menée entre l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et les Commissions internationales pour la protection de la Moselle et de la Sarre (CIPMS), le laboratoire flottant a sillonné durant 9 jours la Sarre et la Moselle, de l’embouchure dans le Rhin à Coblence jusqu’à la confluence avec la Meurthe à Nancy, pour prélever des dreissènes. Avec l’appui d’équipes universitaires régionales françaises, les analyses effectuées sur les moules zébrées permettront d’évaluer de manière fiable la présence dans nos cours d’eau de certains polluants bioaccumulables (dont 11 paramètres chimiques ciblés au niveau européen) et de tenter de déterminer les sources des pressions polluantes, notamment pour la famille des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) classés comme cancérigènes. "Le travail de surveillance active mené par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et ses partenaires internationaux répond à un enjeu majeur dans la préservation de la ressource en eau, permettant d’engager la bonne action au bon endroit dans une logique d’efficience des financements publics. Les résultats collectés permettront d’évaluer l’impact des polluants sur la santé humaine, les organismes aquatiques et leurs écosystèmes pour mettre en place des actions concrètes visant à protéger la ressource. En effet, il n’existe pas de politique de l’eau pertinente sans une surveillance efficace des milieux aquatiques", souligne Marc Hoeltzel, directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse.
La coopération transfrontalière sur la Moselle et la Sarre au sein des CIPMS est le fruit d’une longue tradition de près de 60 années. Grâce à des actions transfrontalières coordonnées, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, le Grand-Duché du Luxembourg et les Länder de Rhénanie-Palatinat et de Sarre disposent d’une base de données partagée et d’une compréhension commune des actions et des défis à mener afin d’atteindre le bon état des eaux dans les bassins fluviaux internationaux. "Afin de préserver la qualité des eaux et retrouver un bon état de la ressource et des écosystèmes pour les générations futures, les efforts doivent être poursuivis tant en matière de prévention des nouvelles pollutions qu’en termes d’actions de diminution des rejets existants. Cette coopération transfrontalière, et notamment la mise en place d’un programme de surveillance commun, sont ainsi des outils indispensables qui nous permettent d’avoir une vision globale de la qualité des eaux et de son évolution", a déclaré Arnaud Cochet, préfet de Meurthe-et-Moselle.
Agence de l'eau Rhin-Meuse

202305_maxpruss_1.jpg

202305_maxpruss_2.jpg

 

RHÔNE-MÉDITERRANÉE CORSE
Les Pyrénées-Orientales en état de crise
Depuis le 10 mai, une grande majorité des Pyrénées-Orientales est placée en état de crise liée à la sécheresse. Selon Rodrigue Furcy, le préfet du département à l'origine de cette décision, ces mesures étaient inéluctables.
Le Figaro

 

Solution fondée sur la nature : La recharge sédimentaire de la Durance
Le Syndicat mixte d'aménagement de la vallée de la Durance a réalisé un vaste programme de recul et neutralisation de digues ainsi que des travaux de restauration morphologique du lit de la Durance ces dernières années. La Fédération régionale des travaux publics Provence-Alpes-Côte d'Azur a réalisé un film sur le projet mis au service de la prévention contre les inondations et la recharge de la nappe phréatique.
Vidéo FNTP

 

APPELS À PROJETS
Écophyto 2023 : Le recours à des démarches systémiques priorisé
Dans le cadre du plan Écophyto II+, des appels à projets nationaux sont lancés chaque année pour soutenir des projets en faveur d'une réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, et de la limitation des risques et des impacts qui y sont liés. Ces appels à projets sont lancés par l’Office français de la biodiversité (OFB) en partenariat avec le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le ministère de la Santé et de la Prévention et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Pour la première fois en 2023 une thématique prioritaire a été identifiée : "Recours à des démarches systémiques pour une réduction de l'utilisation des herbicides et de leurs impacts, notamment sur les milieux aquatiques et les ressources en eau". La recherche a démontré que l’approche par substitution (remplacer un produit phytopharmaceutique de synthèse par une technique alternative) est globalement insuffisante. L’approche systémique, reposant sur une combinaison de leviers, est une approche à privilégier : elle permet de concevoir des systèmes plus résilients face à des perturbations externes. La conception de ces systèmes de cultures combinant différents leviers pour une régulation efficace des adventices est aujourd’hui insuffisamment traitée pour une réduction durable de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Afin de combler ce déficit, l’objectif de cette thématique prioritaire est de sélectionner des projets qui proposent des approches innovantes, permettant de limiter l’utilisation des herbicides par l’association de plusieurs méthodes alternatives ou complémentaires à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques de synthèse, préventives et/ou curatives. Ces projets pourront également viser à produire des références en termes de transfert des connaissances à destination des conseillers accompagnant les agriculteurs dans la transition agro-écologique et à destination des agriculteurs eux-mêmes. Ils pourront privilégier des exploitations agricoles situées à proximité de captages d’eau utilisés pour la production d’eau potable afin de mesurer les impacts attendus et réels sur l’amélioration de la qualité de la ressource en eau.
Les projets ne répondant pas à la thématique prioritaire pourront être déposés dans le cadre des axes et actions du plan Écophyto II+.
L’appel à projets national prévoit une phase de dépôt unique de dossiers complets des projets candidats, avant le 31 août 2023. Un webinaire de lancement se tiendra en visioconférence le 06 juin 2023 de 14h à 16h (horaire France métropolitaine).
Information et candidatures

 

Biosurveillance des milieux aquatiques et rejets aqueux
L’Office français de la biodiversité (OFB) lance un appel à projets de recherche pour promouvoir des expérimentations de terrain sur l’utilisation des méthodes biologiques issues du domaine de l’écotoxicologie (bioessais, biomarqueurs), pour la surveillance de la qualité chimique des milieux aquatiques et des rejets aqueux. Financé par l’OFB, cet appel à projets s’inscrit dans la continuité des travaux réalisés par le groupe de travail mis en place dans le cadre du partenariat OFB-Aquaref relatif aux nouveaux outils et connaissances permettant d’améliorer les stratégies de surveillance, et participe à faire évoluer les méthodologies pour une prise en compte plus exhaustive des effets toxiques des contaminants chimiques présents en mélanges complexes dans les matrices environnementales (eau de surface, sédiment, effluent). Il contribue également à différents plans nationaux et stratégies (plan micropolluants). Ce groupe de travail a permis d’établir un inventaire des méthodes existantes, de caractériser leur niveau de performance selon une série de critères scientifiques et technico-économiques et de proposer des batteries de bioessais adaptées au contexte d’application. L'appel à projets est ouvert à des consortiums/groupements de chercheurs des secteurs public et privé et de gestionnaires (collectivités territoriales, entreprises de l’eau, syndicats mixtes et services publics de l’eau, etc.).
Dépôt des dossiers – 21 août 2023

 

Projets de recherche sur l'éolien en mer
L’Observatoire de l’éolien en mer propose un appel à projets de recherche ouvert à l’ensemble de la communauté scientifique ainsi qu’aux bureaux d’études et associations. Cet appel à projets porte sur l’acquisition de connaissances nouvelles concernant : le milieu marin (milieu physique, écosystèmes, biodiversité dont ressources halieutiques) ; les interactions entre l’éolien en mer et le milieu marin, à tous les stades de la vie d’un parc éolien ; les solutions pour éviter, réduire ou compenser les impacts dans le cadre du déploiement d’activités d’énergies marines renouvelables (EMR).
Dépôt des dossiers – 15 septembre 2023

 

APPELS À PROJETS DES AGENCES
Soutien aux filières agricoles favorables à la protection de la ressource en eau
Depuis 2018, la Région Grand Est et les agences de l’eau Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée Corse et Seine-Normandie ont initié cet appel à manifestations d’intérêt pour le soutien aux filières agricoles permettant de garantir la restauration ou la préservation de la ressource en eau. Cet AMI vise à apporter un accompagnement ciblé pour le développement ou l’adaptation de filières soutenant des systèmes agricoles favorables à l’eau, de par une absence ou une utilisation très limitée des intrants agricoles de synthèse mais aussi une réduction des besoins en eau des cultures, soit en priorité les systèmes herbagers, l’agriculture biologique et autres cultures sans intrants, telles que la luzerne, le miscanthus, les Taillis Très Courte Rotation, etc. Il ouvert à tout maître d’ouvrage public ou privé.
Dépôt des dossiers – 30 septembre 2023

 

Loire-Bretagne
Résilience des territoires face au dérèglement climatique

Pour mobiliser les acteurs et faciliter la résilience des territoires face au dérèglement climatique, l'Agence de l'eau Loire-Bretagne lance, du 1er avril au 31 décembre 2023, quatre nouveaux appels à projets avec des taux d'aides très incitatifs.
AAP Pour renaturer les villes et villages et ralentir le cycle de l'eau – L’Agence mobilise 20 millions d’euros pour démultiplier les projets de gestion de l’eau favorables à la renaturation des espaces urbanisés et à la valorisation des milieux aquatiques dans les agglomérations et cœurs de villages du bassin.
AAP Pour reconquérir la biodiversité menacée par le changement climatique – L’Agence poursuit son action de lutte contre l’érosion de la biodiversité en mobilisant 4 millions d’euros supplémentaires pour : maintenir ou améliorer le fonctionnement des milieux humides et aquatiques pour favoriser la présence des espèces protégées ; mobiliser les collectivités pour renforcer la résilience des territoires via la restauration des milieux humides et aquatiques ; accompagner les entreprises vers des pratiques favorables à la biodiversité.
AAP Pour la sobriété en eau des collectivités et des entreprises face à la raréfaction de la ressource en eau – L'Agence mobilise 30 millions d’euros pour accélérer les investissements des collectivités et des acteurs économiques non agricoles, pour réduire leurs consommations et être moins dépendants de l’eau.
AAP Pour réduire les fuites dans les réseaux d’eau potable des territoires en déficit d'eau – L'Agence mobilise 40 millions d’euros, pour accélérer les investissements des collectivités et de leurs services publics pour remplacer les conduites d’eau potable fuyardes dans les territoires sur lesquels il est le plus urgent d’agir pour réduire les prélèvements.
Information et candidatures

 

Rhin-Meuse
Spécial Bailleurs sociaux
Projets d’aménagements urbains, place à l’eau et à la nature !
L’Agence de l’eau Rhin-Meuse lance la 2ème édition de son appel à projets en direction des bailleurs sociaux. Les bailleurs sociaux sont les propriétaires d’un patrimoine bâti mais également souvent de l’ensemble des infrastructures associées (voiries, réseaux, espaces verts…), qui représentent des surfaces conséquentes de l’espace urbain. Ils sont donc un acteur-clé de la ville perméable et durable. Leurs opérations courantes ou plus structurantes constituent des opportunités pour une autre gestion de l’eau (infiltration dans les espaces verts ou surfaces perméables…) mais aussi pour la préservation voire l’amélioration de la biodiversité, offrant ainsi un meilleur cadre de vie. L’Agence de l’eau entend ainsi accompagner et accélérer la transition écologique et le développement durable des espaces urbanisés en limitant l’artificialisation des sols, les îlots de chaleur, l’érosion de la biodiversité et l’étalement urbain. L’agence de l’eau consacrera ainsi une enveloppe de 3 millions d’euros. Les projets ciblés sont : les études (missions d’appui technique, missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage…) ; les travaux (opérations de désimperméabilisation, de gestion intégrée des eaux pluviales…) ; les actions de sensibilisation et de communication.
Session 2 – 30 juin 2023     

 

Rhône-Méditerranée Corse
Eau et climat : Agir plus vite, plus fort sur les territoires
Cet appel à manifestations d’intérêt a pour objectif d’accompagner des projets d’adaptation au changement climatique destinés à réduire la vulnérabilité des territoires ou des milieux naturels face aux risques récurrents d’évènements extrêmes (crues et sécheresses) et d’augmentation de la température dans un contexte de changement climatique. Il doit s‘agir de projets qui contribuent directement aux plans de bassin d’adaptation au changement climatique.
Les projets sont à conduire sur les territoires des deux bassins Rhône-Méditerranée et de Corse.
Étape 2 Dossiers – 30 octobre 2023 

Sécurisation de l'alimentation en eau potable pour les collectivités
L’objectif visé par le présent appel à projets est d’accompagner de manière ciblée et exceptionnelle les investissements nécessaires à la sécurisation de l’alimentation en eau potable sur l’ensemble des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse, en ciblant les collectivités les plus vulnérables aux ruptures d’alimentation en eau potable, et en priorité celles ayant rencontré des difficultés à l’étiage 2022.
Session 2 – 15 mai 2024 

 

Adour-Garonne
Solidarité internationale
L’Agence de l'eau Adour-Garonne lance un appel à projets pour l’accès à l’eau et à l’assainissement dans des écoles et centres de santé de pays du Sud. L’Agence soutiendra, dans des conditions dérogatoires à ses modalités d’aides classiques, les collectivités territoriales et les associations de solidarité internationale pour des projets d’études, de travaux, d’équipements permettant un accès durable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement, ainsi que des projets comprenant un volet d’éducation à l’hygiène et à la santé et de formation des personnels et gestionnaires du service.
Dépôt des dossiers – 15 septembre 2023

Accélérer la restauration des zones humides en Nouvelle-Aquitaine
La région Nouvelle Aquitaine lance un appel à projets pour la restauration des zones humide , avec le soutien de l'agence de l'eau. À travers cet appel à projets, il s'agit d'"encourager, massifier et amplifier l’engagement des acteurs régionaux publics ou privés, dans la réalisation de travaux innovants et ambitieux d’aménagement et de restauration des fonctionnalités hydrologiques des zones humides. Il s’agira en particulier d’encourager la montée en puissance d’actions de préservation et de restauration de la fonctionnalité des zones humides portées par ou en partenariat avec les collectivités locales à l’échelle des bassins versants en réponse aux objectifs de la compétence GEMAPI à savoir : concilier les liens entre la gestion de l’eau et la prévention des inondations, l’aménagement du territoire et l’urbanisme." Différents types d’actions pourront être soutenus : les projets de restauration des fonctionnalités hydrologiques des zones humides ; les projets de restauration des fonctionnalités des tourbières ; les projets de création ou restauration des multifonctionnalités urbaines ou péri-urbaines des zones humides. Les projets retenus serviront également d’exemples pour promouvoir les solutions fondées sur la nature à l’échelle régionale.
Dépôt des dossiers – 01 décembre 2023

 

ESPAGNE
Quand le désert avance
En raison des vagues de chaleur extrêmes, de la sécheresse et de l'utilisation intensive de l'eau pour l'agriculture, l'Espagne, le "potager de l’Europe",  est aujourd'hui menacée de désertification. Cette année le riz ne sera pas planté en Andalousie et 80 % des terres agricoles du pays sont menacées.  
PODCAST La Terre au carré avec Marie-Hélène Ballestero, correspondante locale, et Robert Vautard chercheur au CNRS en météorologie au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. Ses domaines de recherche sont l'étude de l'atmosphère, des événements extrêmes et de la pollution atmosphérique – France Inter

 

 

Afrique

 

Les investissements de la BAD ont atteint 8 milliards de dollars en 2022
Ayant tenu fin mai ses Assemblées annuelles à Charm el-Cheikh en Égypte, la Banque africaine de développement (BAD)  a présenté son rapport financier et l'impact sur le développement. Selon Bajabulile Swazi Tshabalala, vice-présidente principale, en 2022, l'institution a investi 8 milliards de dollars (4 888 milliards de FCFA) dans des secteurs comme l'énergie, l'agriculture, l'eau et l'assainissement, l'industrie ou encore l'intégration africaine. Elle a précisé que 45 % de ces investissements vont dans des projets liés au changement climatique. Ces investissements ont inclus la facilité de production alimentaire d'urgence en Afrique pour un montant de 1,5 milliard de dollars en réponse à la crise alimentaire.
Les investissements dans le secteur de l'énergie ont permis à 1,3 million de personnes supplémentaires d'accéder à l'électricité et à 12,3 millions de personnes d’avoir accès à des services d'eau et assainissement améliorés. Concernant la lutte contre le changement climatique, la BAD a dépassé ses objectifs en allouant 45 % de ses investissements annuels à la finance climatique, dont 68 % pour le volet adaptation. La Banque espère arriver à mobiliser jusqu'à 37,5 milliards de dollars de finance climatique d'ici 2025. Son ambition serait de capter jusqu'à 10 % de la finance climatique d'ici 2030, contre 3 % actuellement.
Ismaïla Ba, Le Journal de l'Économie Sénégalaise (Dakar) – AllAfrica  

 

SÉNÉGAL
Campagne nationale de prévention des inondations 
Dans le cadre de la campagne nationale de prévention des inondations dénommée "Wajaal nawett 2023", les autorités étatiques ont visité 103 sites abritant la réalisation d'ouvrages répartis, sur 75 communes. Lancée le 17 janvier 2023, la campagne Wajaal nawett vise à évaluer les points faibles relatifs à l'implication des populations et à adapter la prévention des inondations aux réalités des collectivités territoriales. Les sites concernés se trouvent dans les régions de Dakar, Thiès, Fatick, Louga, Diourbel, Saint-Louis, Tambacounda, Kaffrine et Sédhiou.
Oumar Bâ, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica  

 

BURUNDI
Plus de 10 000 personnes déplacées par des inondations dévastatrices
Plus de 10 000 personnes ont été déplacées par des inondations dévastatrices à la suite des fortes pluies qui ont frappé le Burundi ces dernières semaines, a indiqué une agence des Nations unies. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), les habitants ont été contraints de chercher refuge dans des écoles, des églises ou parfois dans des abris de fortune improvisés au bord de la route dans la zone rurale de Gatumba, dans la province de Bujumbura. En plus de perdre leur maison, beaucoup ont perdu leurs moyens de subsistance car les inondations ont détruit les récoltes et endommagé les commerces. Cette situation fait suite au déplacement de 1 000 ménages dans la même zone en avril 2023, selon la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'OIM. "Les conséquences des catastrophes d'origine climatique requièrent une assistance continue et vitale pour les communautés affectées, et plus particulièrement pour les personnes déplacées internes. Un soutien financier est nécessaire de manière urgente pour aider les plus vulnérables et ne laisser personne de côté", a déclaré dans un communiqué, Vijaya Souri, cheffe de mission de l'OIM au Burundi.
Ces dernières semaines, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dévastatrices dans la région des Grands Lacs de l'Afrique de l'Est, affectant non seulement le Burundi mais aussi la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, déplaçant des milliers de personnes et provoquant des décès.
UN News Service – AllAfrica  

 

RÉGION MENA
La Banque mondiale appelle à la mise en place de mécanismes de marché
Un récent rapport de la Banque mondiale sur la pénurie d'eau dans le Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord souligne que la région MENA a de plus en plus recours aux importations d'eau virtuelle, qui ont doublé entre 1998 et 2010. Mais la dépendance à l'égard de ces importations expose les pays à des problèmes d'approvisionnement, comme ceux provoqués par la récente guerre en Ukraine. En effet, les pays de la région MENA, qui ont eu de longue date recours à des prélèvements d'eau non durables, ont aussi progressivement accru leurs importations d'eau virtuelle. Ce double recours aux prélèvements d'eaux souterraines non durables et aux importations massives d'eau virtuelle n’a fait que retarder les réformes de la gestion de l'eau et des services. Aujourd'hui, des communautés entières d'agriculteurs constatent que les sources d'eau dont ils dépendent depuis des générations pour leur subsistance s'épuisent ou disparaissent. En ville, les citadins sont parfois descendus dans la rue pour réclamer des services de base, tandis que les services publics de l'eau sont incapables de couvrir leurs coûts d'exploitation et de mobiliser les financements nécessaires pour améliorer leurs prestations. Les régimes d'attribution de l'eau entre ces usages concurrents sont principalement définis par l'État qui détient les infrastructures hydrauliques d'envergure. De fait, dénonce le rapport, les mécanismes de marché n’ont pu être développés et les différents secteurs (l’agriculture, l’industrie avec en particulier le secteur pétrolier et l'approvisionnement en eau et l'assainissement) se retrouvent désormais en concurrence pour l'accès à une ressource de plus en plus limitée. Le rapport appelle à mettre en œuvre des idées et un raisonnement nouveaux, en clair : une économie de marché.
Meriem Khdimallah, La Presse (Tunis) – AllAfrica  


 

Asie

 

CHINE
Mongolie intérieure : Le Projet de contrôle hydraulique de Sanshenggong vu du ciel

Le Projet de contrôle hydraulique de Sanshenggong se situe sur le cours principal du fleuve Jaune, dans la région autonome de Mongolie intérieure (nord). C’est un projet de barrage à grande échelle basé sur l'irrigation, comprenant à la fois la protection contre les inondations, la production d'électricité, l'approvisionnement en eau et le contrôle du transport fluvial. Afin d'améliorer la qualité de l'eau, et avec l'approbation du ministère des Ressources en eau, la Mongolie intérieure utilise chaque année depuis 2007 le Projet de contrôle hydraulique de Sanshenggong pour détourner l'eau de crue du fleuve Jaune et l'eau d'irrigation afin de mettre en œuvre la reconstitution écologique du lac Wuliangsuhai.
China.org.cn

202305_sanshenggong.jpg

 

 

Amériques

 

CANADA
L'Ontario en queue de peloton pour la protection de la biodiversité
La majorité des provinces et des territoires ont fait des progrès quant à la protection des terres et océans. C'est ce que dévoile la Société pour la nature et les parcs du Canada dans un nouveau rapport. L'Ontario tire toutefois de l'arrière, quant aux efforts entrepris­.
Entrevue avec Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec – Radio-Canada

 

Capsule chiffrée : État des cours d'eau agricoles
Est-ce que l'état des cours d'eau en milieu agricole s'est amélioré depuis le moratoire de 2002 ? La réponse est non, même si les efforts ont permis une "stabilisation" des taux de pollutions.
Radio-Canada

 

QUÉBEC
Pourquoi ne pas installer des parcs éoliens près des barrages ?
L'idée de construire des fermes de vent près des barrages hydroélectriques existants a été soumise par l’un des lecteurs de la revue québécoise Courrier de la planète, qui y voit de multiples avantages : connexion facile au réseau, modulation de l’offre et de la demande avec le barrage, installation loin des zones habitées. Bernard Saulnier, ingénieur retraité d’Hydro-Québec, reconnaît qu'il existe des synergies naturelles entre les deux ressources : "Quand le vent souffle, les grandes hélices génèrent de l’électricité. Quand le vent se calme, on peut ouvrir les vannes, et les turbines hydroélectriques prennent le relais. Ainsi, peu importe la météo, on génère du courant." Et ce principe de complémentarité vaut où que soient situées les centrales dans le réseau. Si les deux types d’équipement partagent le même site, ils peuvent acheminer leur énergie vers les centres de consommation grâce aux mêmes lignes de transport. Au chapitre de l’acceptabilité sociale, on peut imaginer que l’ajout d’hélices dans des paysages déjà dénaturés par d’immenses ouvrages de béton ne susciterait pas trop de controverses.
D’ici les prochaines années, Hydro-Québec rénovera ses vieilles centrales hydroélectriques pour dégager 2 000 mégawatts de puissance additionnelle (environ 5 % de sa capacité totale). D'où, peut-être, l'idée de jumeler cet investissement avec de l’éolien, ceci d’autant qu’il est prévu que le changement climatique aura peu d’effet sur la production éolienne.
Alexis Riopel, Courrier de la planète – Le Devoir

 

 

Économie

 

France – Veolia poursuit son programme de déploiement d’unités de recyclage sur 150 stations d’épuration
Depuis l'été 2022 Veolia poursuit le programme de déploiement d’unités de recyclage de l'eau sur 150 stations d’épuration devant permettre de préserver à terme environ 3 millions de m3 d’eau potable chaque année.
La station d'épuration de Pont-Roux reçoit les eaux usées des réseaux d'assainissement collectif de la commune de Bergerac et des communes de Lembras et de Saint-Laurent-des-Vignes. Sa filière de traitement permet le rejet d’environ 1 650 000 m3 par an d’eaux usées traitées dans la Dordogne, le milieu naturel récepteur.  Une partie de cette eau traitée reçoit un traitement complémentaire pour être réutilisée et, ainsi, remplacer des usages qui utilisaient de l’eau potable du réseau public. Installée sur la station d'épuration, l'unité de REUT Veolia, compacte, produit environ 12 000 m3 par an. Elle est dotée d'un système de filtration et d'un système de désinfection par ultra-violet. La haute qualité d'eau produite permet une utilisation pour les usages internes de la station d'assainissement, nettoyage et préparation de produits de traitements. Avec l'obtention des autorisations réglementaires, c'est environ 7 000 m3 d'eau qui vont être utilisés annuellement pour l'hydrocurage des réseaux d'assainissement, l'arrosage des espaces verts et le nettoyage des voiries. 
Veolia