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Décret d'urgence visant la protection de la rainette faux-grillon de l'ouest

La rainette faux-grillon de l’ouest est un petit amphibien présent dans le sud de l’Ontario et dans les régions de la Montérégie et de l’Outaouais au Québec. Elle mesure environ 2,5 cm. Sa couleur varie de brun à gris olive et elle a trois rayures dorsales foncées. Tôt au printemps, pendant la période de reproduction, on la reconnaît à son chant semblable au bruit d’un ongle qu’on passe sur les dents d’un peigne métallique. Ses œufs et têtards se développent dans des étangs temporaires, puis les jeunes se déplacent vers le milieu terrestre environnant soit les boisés, les prairies et les pâturages. La rainette fuit les étangs permanents où abondent les prédateurs comme les poissons et de plus gros amphibiens. Elle hiberne en milieu terrestre, sous des pierres, des arbres morts ou des feuilles mortes, dans un terrier ou enfouie dans la terre.

La rainette faux-grillon de l’ouest, population des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien – GLSLBC, est inscrite comme espèce menacée à la Liste des espèces en péril de la Loi sur les espèces en péril depuis 2010. Cette espèce a connu de forts déclins tant au Québec qu’en Ontario. Dans la région de la Montérégie, une réduction de plus de 90 % de son aire de répartition historique a été constatée en 2009. La plus importante perte d’habitat dans cette région s’est produite à La Prairie, où près de 60 % de son habitat convenable a été perdu entre 1992 et 2013. La perte et la dégradation de son habitat, surtout causées par le développement résidentiel et industriel rapide et par l’intensification de l’agriculture, sont les principales menaces pesant sur l’espèce. Un programme de rétablissement pour la rainette faux-grillon de l’ouest a été publié dans le Registre public des espèces en péril en décembre 2015. Ce document indique les mesures nécessaires pour freiner ou renverser son déclin. L’objectif du décret d’urgence est de faire face aux menaces imminentes au rétablissement de l’espèce en assurant la protection de la métapopulation de La Prairie. Il vise ainsi à stabiliser la métapopulation (le réseau de populations locales entre lesquelles des individus se déplacent) et à favoriser le rétablissement de l’espèce dans son ensemble. Le but du gouvernement du Canada est de prévenir toute perte ou dégradation supplémentaire de l’habitat nécessaire à la survie de la métapopulation de La Prairie.

Le décret d’urgence entrera en vigueur le 17 juillet 2016. Il s’appliquera sur environ 2 kilomètres carrés de terres partiellement aménagées dans les municipalités de La Prairie, de Candiac et de Saint-Philippe. L’aire d’application du décret comprend entre autres le Parc de conservation du marais Smitter’s. 

Environnement Canada
Images Be-Zoo et Musée canadien de la nature