H2o Magazine

Topique-eau non potable

Mots clés : bassin filtrant, chantepleures, bouche de rafraîchissement, borne de nettoyage
Dossier de
la rédaction de H2o
  
February 2017
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Le Pavillon de l’Eau accueille du 13 février au 30 juin 2017, l’exposition "Topique-eau non potable" qui présente un ensemble de dispositifs urbains conçus par la designer Isabelle Daëron, pour une ville plus durable.

VALORISER LE RÉSEAU D'EAU NON POTABLE À PARIS
une exposition d'Isabelle Daëron

PAVILLON DE L'EAU
13 février – 30 juin 2017

 

La ville que nous habitons aujourd'hui est fondée sur une connexion aux réseaux. Façonner un lieu pour le rendre habitable signifie le relier aux réseaux qui fournissent eau, énergie, chaleur, et ce faisant, peu à peu se protéger de l’extérieur, s’extraire du milieu. Peut-on dès lors imaginer de nouvelles relations aux flux naturels ? Comment concevoir de nouveaux objets capables de nous connecter à notre environnement ? Ces questions marquent le point de départ d'une recherche sur l’usage des flux naturels par la designer Isabelle Daëron.


Une exposition qui revalorise le réseau d’eau non potable parisien…
Dans la seconde partie du XIXe siècle, la ville de Paris se dote d’un double réseau d’eau : l’eau potable, destinée à la consommation humaine, et l’eau non potable, prélevée dans la Seine et dans le canal de l’Ourcq, utilisée pour l’arrosage des espaces verts et l’entretien de la ville. Après une conférence de consensus initiée en 2009 sur le devenir de ce réseau, le Conseil de Paris a approuvé son maintien puis voté le schéma directeur de l’eau non potable en 2015.

Initiée en 2009, cette recherche s’intitule "Topiques". Isabelle Daëron a choisi le mot pour nommer une typologie d’objets autonomes. L'objectif de cette recherche est de concevoir un ensemble de dispositifs urbains proposant de nouveaux usages des flux naturels et des énergies alternatives.

L’exposition Topique-eau non potable exposée au Pavillon de l’eau par Eau de Paris a été réalisée grâce au programme de mécénat culturel Audi Talents Awards et porte sur la revalorisation du réseau d’eau non potable de la Ville de Paris à travers trois usages concrets de l’eau non potable.

1. Un bassin filtrant et les chantepleures : Ce dispositif a été conçu pour utiliser l’eau non potable dans les jardins collectif. Il filtre l’eau grâce à un procédé de phytorestoration (filtration par les plantes) développé par l’entreprise Phytorestore. Une fois filtrée, l’eau peut être acheminée jusqu’aux plantes grâce à des chantepleures. Le chantepleure est l’ancêtre de l’arrosoir. Il a la particularité de se remplir par le dessous, une manière d’esquisser une gestuelle propre à l’usage de l'eau de Seine. L'objet a été redessiné pour l’occasion et produit en petite série par rotomoulage.

2. La bouche de rafraîchissement : Face aux épisodes de canicule de plus en plus fréquents et au phénomène des îlots de chaleur, l’eau non potable peut être utilisée pour rafraîchir l’espace public. Comme les bouches d’arrosage ou de lavage présentes dans la rue, la bouche de rafraîchissement est reliée au réseau d’eau non potable et peut être ouverte avec une clé par un agent de la ville.

3. La borne de nettoyage : Aujourd’hui n’importe quelle copropriété parisienne peut demander un raccordement au réseau d’eau non potable. Pour autant, aucun dispositif adapté n’existe pour distribuer cette eau et signifier sa spécificité. En effet, les risques sanitaires relatifs à l’eau non potable nécessitent d’empêcher toute confusion avec une eau potable. Destinée aux parties communes d’immeubles, la borne de nettoyage répond à cet enjeu en mettant à disposition des habitants de l’immeuble, un seau de 8 litres. Ce dernier se remplit grâce à une pédale située en partie basse de la borne.

 

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Auteur
Designer, Isabelle Daëron conçoit des objets, des espaces, des installations, à partir d’une réflexion sur le milieu habitable et les éléments naturels qui le constituent.
Son projet Topiques réunit un ensemble de dispositifs qui tirent parti des flux naturels comme l'eau, le vent ou la lumière. Particulièrement innovants dans l’attention qu’ils accordent aux ressources propres d’un territoire, ces dispositifs ont reçu de nombreux prix.

Isabelle Daëron