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Manche
Déclin des populations de saumons et de truites de mer

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Dossier de
la rédaction de H2o
  
05/07/2017

Un projet de recherche européen pour apporter des réponses au déclin des populations 

Le projet de recherche SAMARCH (SAlmonid MAnagement Round the Channel – Gestion des salmonidés dans la Manche) est financé par le programme européen Interreg France (Manche) Angleterre pour une période de 5 ans sur 2017-2022. 

Ce projet s’inscrit dans le contexte de baisse d’abondance de saumons Atlantique et de truites de mer (salmonidés), dont les populations ont diminué de d’environ 70 % depuis les années 1970. Ces espèces jouent un rôle majeur dans les écosystèmes côtiers et dans les rivières. Leur importance économique est non négligeable, notamment grâce à la pêche à la ligne en Europe, dont la valeur est estimée à 1,2 milliard d’euros par an. Le projet SAMARCH vise à mieux comprendre les causes du déclin des populations de salmonidés et à transférer les nouvelles connaissances pour mieux gérer les populations de salmonidés. SAMARCH est un projet transfrontalier, comprenant 102 organismes partenaires, 5 en France et 5 au Royaume-Uni. Dirigé le Game & Wildlife Conservation Trust (GWCT), il étudiera ces poissons sur cinq rivières du sud de l’Angleterre et du nord de la France ; il s’appuiera sur l’expertise des équipes de recherche spécialisées sur les poissons et les installations du Freshwater Biological Association’s River Laboratory sur la Frome, de l’Environment Agency sur le Tamar, de l’Institut national de recherche agronomique et de l’Agence française pour la biodiversité sur le Scorff et l’Oir et la Bresle. Les Universités de Bournemouth, d’Exeter et l’Agrocampus Ouest, le Salmon & Trout Conservation UK, Normandie Grands Migrateurs et Bretagne Grands Migrateurs figurent parmi les autres partenaires. SAMARCH dispose d’un budget total de 7,8 millions d’euros dont 69 % sont financés par le programme Interreg France (Manche) Angleterre, ce qui représente une contribution du Fonds européen de développement régional de 5,4 millions d’euros. 

En s’appuyant sur un consortium de 10 partenaires impliqués dans la recherche scientifique et la gestion, SAMARCH vise à produire de nouvelles connaissances sur la biologie et l’écologie des salmonidés et à transférer ces nouvelles connaissances pour faire évoluer les réglementations, en France comme en Angleterre, pour la gestion des salmonidés dans les estuaires et les eaux côtières. L’objectif final est de contribuer à l’augmentation des populations de saumons et truites de mer. Dans ce but, les actions de recherche se concentreront sur l’étude du comportement des populations de salmonidés dans les estuaires et les eaux côtières pour identifier les principales sources de mortalités : 

  • analyser l’ADN pour cartographier les habitats essentiels de truites de mers en Manche ; 
  • fournir de nouvelles informations sur les changements à long terme dans les taux de croissance des saumons à partir de l’analyse des collections historiques d’écailles ; 
  • améliorer la compréhension de la différence dans le cycle de vie des saumons mâles et femelles, indispensable pour mieux gérer les populations. 

Dylan Roberts, directeur du pôle halieutique au GWCT et responsable de projet, a déclaré : "Jusqu’à très récemment, la gestion s’est largement concentrée sur le traitement des problèmes en eau douce, nous savons cependant que plus de 90 % des smolts [juvénile de salmonidés regagnant la mer] qui quittent nos rivières pour rejoindre leurs zones d’alimentation dans le nord de l’Atlantique meurent en mer. La recherche sur les saumons en mer s’est toujours avérée difficile techniquement, mais de récents développements dans la technologie de suivi des poissons, les méthodes génétiques et les avancées dans les techniques d’analyse des données nous permettent à présent de quantifier la proportion de cette mortalité dans l’estuaire et les zones côtières et leurs déplacements dans ces zones. SAMARCH affinera aussi les outils utilisés pour la gestion des stocks de salmonidés et adaptera nos stratégies de gestion en conséquence. Compte tenu de l’émergence récente des projets côtiers d’énergies renouvelables, comme les lagons artificiels, les hydroliennes et leurs dangers potentiels pour les populations de poissons, les connaissances acquises avec SAMARCH aideront à fournir des informations pertinentes pour gérer ces risques. Nous sommes enchantés que le programme Interreg ait décidé de soutenir SAMARCH et nous avons hâte de travailler avec nos partenaires au cours des cinq prochaines années." 

INRA – UMR Écologie et Santé des écosystèmes